lundi 24 septembre 2012

Ne pas avoir tout lu et avoir tant à lire

Salut!

Je m'en rappelle comme si j'y étais encore.  En plein panel du Congrès Boréal, deux auteurs invités se mettent à parler d'un auteur brésilien que je ne connais ni d'Adam et encore moins d'Ève et se mettent à commenter ses textes.  Ils parlent de telle oeuvre comparée à telle autre, se glisse des petits trucs d'initiés à mots couverts et moi dans la salle... je suis verte de jalousie.  Je n'ai pas lu cet auteur (dont je n'ai hélas pas retenu le nom!) et je me dis: mais pourquoi bordel je ne l'ai pas lu?  Pourquoi je ne le connais pas?  Misère.  Comme si c'était possible de tout connaître.  (Mettez ici la toune de Mission impossible SVP)

Je l'avoue, j'ai les yeux plus grands que la panse littéraire.  J'ai beau lire chaque jour, je sais que je ne peux pas lire plus.  Mais je dois avouer que je suis jalouse.  J'aimerais avoir le temps de lire plus, de découvrir plus d'auteurs, plus de style, de genre, de façon de raconter des histoires, mais hélas, je n'ai pas le temps.  Alors quand je croise quelqu'un qui a lu des tas de choses que je n'ai pas lu, je suis jalouse.  Parfaitement.  Je suis JALOUSE.  Parce que je sais bien souvent que je n'aurais souvent pas le temps et encore moins la patience de lire tous ces livres.  Parce que ça représente des terres inexplorées que je ne visiterais jamais.  Parce que je suis une voyageuse sur les ailes d'Air littérature jamais parfaitement comblées.  Et pourtant et pourtant...

En même temps, c'est une joie.  Une vraie joie.  Profonde et puissante.  J'en aie assez pour lire toute ma vie et même au-delà.  Jamais je ne manquerais de lecture (même si je ne tiens pas compte de ma gargantuesque PAL!)  Jamais je ne serais à court d'univers à découvrir, d'histoire jamais lues, de styles inconnus.  Tout est là, à porter de la main.  Je n'ai qu'à en profiter.  C'est une telle joie de savoir qu'il y aura toujours quelque chose que je n'ai pas lu, quelque chose à découvrir, quelque chose comme une terre inconnue à aborder, pleine de surprise, une terra incognita dont je serais l'exploratrice.  Avec un peu de chance, je pourrais partager mes découvertes, mais en même temps, le plaisir de savoir qu'il y aura toujours des oeuvres à lire est immense.  Parce que le plaisir de la découverte fait parti du plaisir de lire.

Retour au Boréal.  C'est la fin du panel.  J'ai encore une fois pris plein de notes (mais pas le nom du foutu auteur dont ils ont parlé).  Le panel me reste dans la tête, quelque part, très loin.  Et tout à coup, je tombe sur cette citation sur Internet.


Merci M. Renard.  Vous m'avez parfaitement comprise. 

@+ Mariane

5 commentaires:

Gen a dit…

Je partage tous ces sentiments : la jalousie envers ceux qui peuvent lire plus (et écrire plus), ainsi que l'heureuse sérénité qui vient de la certitude d'avoir encore plein de choses à découvrir! :)

Sébastien Chartrand a dit…

Sentiment partagé également, côté écriture tant que lecture. J'aime découvrir et j'ai un petit pincement au coeur si on me dit "Tu n'as pas lu X ? C'est un incontournable..."

Ma vision du paradis (s'il y en a un): passer l'éternité à lire tout ce qui fut écrit, en plus de ce que les auteurs défunts auraient écrit dans l'au-delà (je suppose qu'ils poursuivraient leur carrière à l'infini)...

Bon, peu probable que ça arrive... mais disons que j'ai un peu moins peur de la retraite que certaines personnes... tant que je pourrai encore lire !

Hélène a dit…

Je n'ai pas assez de temps pour lire, et dernièrement j'ai remis ce loisir si important à l'avant plan. Je l'avoue, plutôt que de la jalousie, je suis plutôt intimidée dans j'entend parler d'auteurs inconnus, je me dis "quelle inculte je fais!" Mais c'est vrai qu'on ne peut pas tout connaître, et savoir qu'on aura toujours quelque chose, quelqu'un à découvrir, c'est grisant!

ClaudeL a dit…

Oh! que votre (le tien et celui des commentateurs et commentatrices) enthousiasme me fait du bien, fait revivre le mien, me dit que c'est encore possible de retrouver cette joie, cette hâte. Je ne veux pas qu'elle se perde en même temps que le temps. Je ne veux pas que ce soit comme le sexe: que le nombre de fois qu'on le pratique, en vieillissant, se compte sur les doigts de la main (disons par mois pour ne pas trop vous effrayer, hihi!)

Prospéryne a dit…

@tous, je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule! :D

@ClaudeL, je te souhaite que le sexe revienne plus souvent dans ta vie! ;)