lundi 27 août 2012

L'art de rédiger des billets

Salut!

À côté de mon écran d'ordinateur se dresse une pile hétéroclite de papiers.  Certains sont froissés (parce qu'ils ont fait un séjour dans mes poches), d'autres colorés (parce que j'adore écrire mes notes sur des papiers de couleurs vives), d'autres minuscules (parce qu'en bonne écolo je réutilise le moindre bout de papier jusqu'au bout!).  Cette pile regorge d'idées.  D'idées de billets.  Il faut le comprendre, j'ai une mémoire excellente, mais faillible, alors quand une idée me frappe, je la prends en note sur le premier bout de papier qui me tombe sous la main, quel qu'il soit!  Je viens d'avoir une idée pour un billet.  Elle est notée.  Cool!  Étape suivante: la poussière.

Ben oui, la poussière!  Que voulez-vous, la pile est haute comme trois doigts (calculé qu'une feuille fait moins d'un millimètre, ça vous donne une idée de l'accumulation!) et je poste environ trois billets par semaine, donc, il y a largement le temps de cumuler des idées de billets.  Et puis, certaines périodes sont très fastes pour les idées de billets (lire, les moments où je rencontre des tas de gens, genre le Boréal ou le Salon du livre de Montréal) et que ceux-ci peuvent attendre des mois avant de passer à la rédaction.  Je prends des notes, tout simplement.  Et puis...

Vient le jour où je m'assois devant mon clavier.  Je prends la pile.  Elle est habituellement gargantuesque comme ma PAL et ce malgré tous mes efforts.  Je passe les idées en revue.  Je les sépare en deux piles: une qui m'inspire, l'autre qui ne m'inspire pas.  Je remets la pile peu inspirante en place, elle attendra son heure.  L'autre, je la regarde attentivement.  De cette pile de papier comptant 8 à 10 membres, je retiendrais au final deux à trois sujets sur lesquels je ferais finalement mes billets.  Les autres iront retrouver le reste de la pile.  Ils ne sont pas encore mûrs pour la rédaction.  N'empêche, de les relire me les remets en tête et ensuite, en marchant, en prenant ma douche, en pleurant parce que je coupe des oignons, ils me reviendront en tête et les phrases, les idées prendront forme, lentement.  Et un jour, ils reviendront dans ma pile inspirante et là, c'est que je serais parfaitement prête à les rédiger.

Habituellement, sur ces petits papiers, c'est le titre qui y est écrit, c'est bizarre, mais c'est souvent ça qui me vient en premier.  Ensuite, quelques notes, des idées générales, les grandes lignes de ce qui deviendra un billet.  Parfois une phrase-choc que je reprendrais ou non dans mon billet, mais qui lui donnera un ton.  Ce sont des guides, des repères.  Je ne fais jamais de plans pour mes billets, tous le contraire de mes articles dans Le libraire où je suis hyper-organisée.  Non, mon blogue est un espace où mes idées jaillissent en friche, alors, je pars souvent sur mon air d'allée et je me rends parfois compte en cours de route que j'ai dérivé de mon idée de base, mais bon, ce sont des choses qui arrivent.  Parce qu'en écrivant mes billets, je suis avant tout et surtout mon instinct, point final.  Quand le billet est rédigé, ou du moins, ses principales idées mises en place sur ordinateur, c'est automatique, le petit morceau de papier où son existence a d'abord tenu prend le bord.  Non, il n'atterrit pas dans le bac à recyclage.  Il atterrit dans les lames de ma déchiqueteuse.  J'ai la manie de vouloir déchiqueter le moindre bout de papier ayant mené à mes créations. 

Ensuite, ben, c'est la recette de bien des auteurs: je laisse reposer.  Quelques jours la plupart du temps.  Plusieurs semaines dans certains cas.  J'essaie de ne jamais poster de billets tant que je ne sens pas qu'il est mûr.  Avant ma pause d'il y a quelques semaines, j'ai posté quelques billets pas vraiment mûrs parce que je n'avais rien d'autre à mettre sur mon blogue et je l'ai regretté.  Parce que d'avoir un blogue, c'est addictif.  On veut toujours mettre quelque chose pour le garder à jour.  Quitte à parfois, laisser aller quelque chose qui ne devrait pas s'y retrouver si tôt.  Je résiste la plupart du temps à la tentation, mais pas toujours.  Je suis un être humain, il faut me pardonner.

Ensuite, je reprends.  Je relis, corrige d'inévitables fautes de français et de syntaxes.  Je précise une idée, corrige une formulation, change une phrase, modifie un adjectif.  Je peaufine quoi.  Sur certains billets, je peux passer des heures de corrections.  Sur d'autres à peine dix minutes en prenant ma tasse de thé le matin.  Ensuite, vient un moment où je sais que ce billet est prêt.  C'est à ce moment que je dépose ma signature en bas, mon classique @+ Mariane.  Je ne le mets pas avant.  C'est mon signal personnel.  Quand ça figure au bas d'un billet, c'est qu'il est prêt à être posté.  OK, c'est sûr que je vais quand même faire une dernière relecture avant de le poster définitivement.  Mais ce sera une dernière relecture, pas un dernier retravail.

Ensuite, ça fait partie d'un rituel.  Je me lève le matin.  Je déjeune, ensuite, je me dirige tranquillement vers mon ordinateur, ma tasse de thé (le plus souvent) ou de café (si j'ai vraiment besoin d'être boostée!) à la main.  Je parcours mes billets écrits et là, je sais que c'est celui-là que je vais poster.  D'un simple clic sur publier, je le rends disponible à tous.  Et voilà, un de plus de posté, un pas de plus dans la vie de mon blogue de franchi.  On reviendra à la case départ plus tard.  Pour le moment, il est temps pour moi de me préparer à aller travailler.  Hé oui, il faut bien que j'aille me préparer à recevoir d'autres idées et le milieu idéal pour ça est le milieu des livres.  Qui nourrit le plus l'autre: mon blogue ou mon boulot!  Dur à dire rendu là!

@+ Mariane

4 commentaires:

Pat a dit…

Wow! Tu as un processus plutôt complexe.
De mon côté, l'idée du billet m'assaille généralement passé 22h00, je consacre entre 10 et 15 minutes à la rédaction, je publie puis je corrige les fautes le lendemain, une fois que tout le monde a lu.

Bon... j'imagine que ça explique l'activité anémique de mon blogue... Je devrais peut-être adopter un système comme le tien!

Isabelle Lauzon a dit…

Wow, c'est impressionnant! J'ai un processus pas mal moins complexe, mais je dois dire aussi que l'écriture prend de plus en plus de place dans ma vie... Au détriment de mon blogue, j'avoue. Par contre, mon processus d'écriture pourrait ressembler à ce que tu indiques ici à propos de ton blogue. Tout aussi complexe, à certaines périodes et dépendant des projets.

En tout cas, bravo pour ton implication et l'effort que tu mets dans tes billets! Je ne pourrais pas dire lesquels tu peux bien regretter d'avoir mis en ligne de façon soi-disant prématurée... Enfin, on est toujours plus critiques envers soi-même, je suppose! :)

Unknown a dit…

Salut! C'est le premier de tes billets que je lis et j'aime bien ton style. J'ai aussi un petit rituel qui consiste à traîner un calepin partout avec moi pour y noter mes idées dès qu'elles arrivent dans ma tête. Ensuite, je rédige mon billet, inspiré de mes gribouillis. Mon processus prend environ deux ou trois jours. Je laisse les mots me guider et je me sens tellement bien depuis que je fais ça. Au plaisir de te lire bientôt! :)

Prospéryne a dit…

@Pat, quand on poste environ un billet par jour, à un moment où à un autre, il faut bien que l'on s'organise un peu! J'avoue avoir tâtonné pas mal, mais c'est comme ça que je suis la plus efficace. Vive les brouillons que l'on peut enregistrer sur Blogger!

@Isabelle, je trouvais certains billets que j'ai posté avant ma pause mal développés, mes idées n'étaient pas assez nettes à mon goût. Tu as raison, on est toujours plus critique envers soi-même, mais quand même, j'aime mieux attendre et les poster quand ils sont arrivés à maturité.

@Stephy, bienvenue ici!