lundi 2 juillet 2012

Les livres qu'on lit d'une seule main

Salut!

C'est évident.  Vous n'en lisez pas, non, pas vous, jamais.  Moi non plus d'ailleurs.  Pas du tout voyons.  Ce genre de littérature après tout, ce n'est pas pour nous, c'est pour les pervers obsédés par le cul.  Les gens civilisés ne lisent pas ça voyons, c'est obscène et en plus, c'est tellement mal écrit que la majorité des dialogues se résument à des «Ah oui!» qu'on imagine facilement être lancé sur un ton plaintif.  Personne de normal n'oserait jamais se lancer dans ce genre de livre où tous les synonymes possibles pour désigner les organes génitaux, tant masculins que féminins, sont utilisés et où beaucoup de termes techniques sont emprunté à un certain bouquin écrit en Inde il y a quelques siècles.  Pourtant, ben bizarrement, ce genre de livre figure parmi les meilleurs vendeurs en format numérique chez Amazon...  Hum, peut-être que ce n'est pas la peur d'en lire qui est la plus forte, mais la peur de se faire attraper une main agrippée au livre et l'autre...

Hihihi!  J'en rigole tout le temps!  Comme si la littérature érotique était mal!  Fort heureusement, la plupart des gros consommateurs de ce genre de livre ont aussi le culot d'assumer leurs envies.  Et ils leur arrivent même d'être assez direct pour le demander.  Se faire demander à voix haute assez fort pour que le magasin au complet l'entende quels étaient mes nouveautés en littérature érotique m'est déjà arrivé.  Bon, ok, une fois, mais c'est déjà arrivé.  Ah oui et aussi de me faire demander de façon assez directe si je savais ce qu'était le Kamasutra.  Oui.  «Ok, dans quel coin on peut le trouver?» m'a dit ensuite le client, singulièrement radouci parce que malgré mes airs de jeune fille angélique, je savais parfaitement ce dont il parlait!  Méfiez-vous, les libraires aussi ont des envies parfois...

Ce genre de littérature a toujours su trouver son chemin, bien souvent sous le manteau, caché, mais avec une égale force dans tous les cas.  Des écrits de Sade que s'arrachait les gens, mais dont personne n'osait avouer la lecture aux très modernes livres numériques qui pullulent sur le web et que les gens téléchargent à qui mieux mieux, ce genre littéraire aura fait couler beaucoup plus que de l'encre!  Et pourtant, même avec son succès, discret, mais réel, les auteurs de ce genre ne sont pas très exposés.  Ils sont discrets, on ne parle pas de la qualité de leurs livres ou de leur écriture, c'est un genre caché, fermé.  Pourtant, ça reste de la littérature.  Et à mon sens, il n'y a pas plus de honte à avoir à critiquer un livre parlant de sexualité que d'une bande de zombie découpant les gens en tranche à la scie mécanique.  Il y a pourtant un voile de pudeur sur ce genre.  Comme dirait un personnage dans une bande dessinée que j'ai lu il y a longtemps: «L'humanité a plus de mal à regarder en face sa création que sa destruction.»  Comme si de parler des débuts de la vie et du plaisir entre deux êtres humains (ou plus c'est selon!) était plus mal que de parler de la violence et de la noirceur de d'autres.  Beaucoup de gens n'ont pas encore fini de liquider leur héritage judéo-chrétien où le sexe était un péché!

Alors, comme partout ailleurs, notre section de littérature érotique est dans un coin.  Mais vous en faites pas, ceux qui en veulent savent où chercher.  Et au pire, je connais quand même bien ces auteurs, je peux les conseiller!  ;)

@+ Prospéryne

6 commentaires:

Gen a dit…

Lololol! ;) J'aime beaucoup ce billet! Hihihihi

Et puis, pour ce qui de l'écriture, plusieurs grands écrivains ont fait leurs armes en littérature érotique (je pense à Anne Rice, entre autres), alors ça doit pas être si mal!

Je le sais pas, bien sûr, parce que j'en ai pas lu non plus, voyons... ;p lololol!

Prospéryne a dit…

@Gen, quoi, de grand auteurs ont faits leurs armes en littérature érotique? Je ne l'aurais jamais cru! Voyons, comment peut-on devenir de grands écrivains quand on commence à écrire des histoires se résumant à un gars, une fille et un divan? :P

Gen a dit…

@Prospéryne : Toi t'as jamais lu les contraintes données en atelier littéraire, parce que tu te rendrais compte que "un gars, une fille, un divan", ça donne déjà beaucoup d'espace créatif! ;)

Prospéryne a dit…

@Gen, ou de l'espace pour laisser aller sa créativité, c'est selon! :P

Anne-Marie Bouthillier a dit…

J'adore ce billet! En ce qui me concerne, je n'ai tellement aucune gêne sur cette littérature, que je me demande même si je devrais pas me contenir justement! J'ai eu la chance de baigner un petit peu dans ce micro milieu, en étant rédactrice pour le magazine Québec érotique pendant deux ans! C'est assez varié, disons,la réaction des gens quand tu leur dit ça, ouf! Et tu as raison, de grands auteurs ont accordé de nombreuses pages à l'érotisme et les romans québécois ne donnent pas leur place en la matière! à éviter par contre, et c'est un avis personnel, la collection publié par Quebecor...assez cliché!

Prospéryne a dit…

@Anne-Marie, malheureusement, la collection chez Québécor est la plus répandue... As-tu d'autres collections québécoises à me suggérer, peut-être qu'on pourrait un peu varier!