vendredi 1 juin 2012

L'influence d'un personnage

Salut!

Mine de rien, lire, c'est se mettre en contact avec une grande variété de personnalités, certaines bonnes, d'autres moins.  En littérature, comme dans la vie, on trouve de tout!  Des bons, des méchants, des lâches, des courageux, des épais et des cons.  Ah et quelques personnes intelligentes aussi.  Faut bien qu'il y en aie pour équilibrer le tout!  Au travers de tout ça, on finit toujours par trouver des personnages qui nous marquent.  Même si ce ne sont que des personnages de papier, ils deviennent tellement réels par le biais de nos lectures que l'on finit par les voir comment faisant partie de notre vie, à tout le moins de notre jardin secret.  Et certains personnages peuvent même devenir des modèles.

Attention ici, je ne parle pas de devenir cinglé!  Je parle de personnes, normales, saines d'esprit et pleine de bon sens qui trouve de l'inspiration à avancer dans leur vie grâce à un personnage de roman.  Plus jeune, je dévorais avec passion les albums de Yoko Tsuno.  C'était une femme, qui n'avait pas peur de ses idées, savait tenir tête aux autres quand il le fallait et n'avait pas peur de se montrer les poings si le besoin était.  Secrètement, je l'admirais beaucoup.  Je crois que ma passion pour les arts martiaux vient de là, même si la belle faisait de l'aïkido (donc, aucun coup direct) et ne frappait jamais la première.  Elle avait du cran et je l'admirais pour ça.  Je rêvais un peu d'être comme elle, tout en sachant très bien que je ne le serai jamais.  Parce qu'elle était un personnage de fiction, pas une personne réelle et que j'étais au départ très différente.  N'empêche, c'était un bon modèle pour une adolescente se dit l'adulte que je suis devenue depuis.

Des exemples comme ça, j'en aie plein, qu'ils viennent de moi ou d'autres.  Des fois, ce sont de petites choses, la méthode que prenait une ado pour obtenir une permission de sortie à ses parents (testée et approuvée!), ou le truc de grand-mère que l'on trouve en lisant un livre... datant de l'époque de ma grand-mère!  Les personnages des livres sont une source infinie d'enrichissement personnels.  Qu'on le veuille ou non, ils font parti de nos vies, c'est donc un peu normal qu'un peu de la leur se glisse dans la nôtre! Par la petite porte, les personnages de nos romans nous guident.  On apprend bien des choses grâce à eux.

Je n'ai jamais vécu les mêmes situations qu'a affronté Harry Potter (d'ailleurs, qui voudraient avoir Voldemort sur le dos?), mais la façon dont il a pris les choses, dont il a réagi (ne jamais baisser les bras, toujours foncer, ne pas se fermer aux solutions sortant de l'ordinaire) m'ont enseigner des choses sur ma propre vie.  Même chose pour Frodon, Lyra Belacqua, Kendra et Seth Sorenson et combien d'autres.  En fait, je fais mienne la phrase de Cioran: «Je n'ai jamais lu que pour chercher dans les expériences des autres de quoi expliquer les miennes.  Il faut lire, non pas pour comprendre autrui, mais pour se comprendre soi-même.»  Je lis pour découvrir et comprendre le monde, mais également pour mieux me comprendre moi-même.  Quel meilleur moyen pour ça que d'observer les gens?  Particulièrement quand je peux me rendre jusque dans leurs têtes pour les observer?  Normal ensuite que je prenne certains petits détails en note mentale pour mieux faire face à des situations semblables dans ma vie quotidienne.  C'est ça l'influence des personnages de papier sur ma vie.  Ne soyez pas inquiets, je ne vais pas virer tueuse en série si jamais je lis un livre là-dessus...

@+ Prospéryne

5 commentaires:

Gen a dit…

Yoko faisait aussi du karaté (voir si je ne m'abuse "hold-up en high fi", album #4), mais elle utilisait davantage l'aïkido, puisque cet art martial permet de pallier aux différences de gabarit... ce qui était un choix super réaliste de la part de l'auteur! :)

Et je confesse que j'aurais pas appris les arts martiaux ou étudié le Japon sans l'influence de Yoko. ;)

C'est intéressant de te lire, parce que je pense que si le lecteur réfléchit sur sa propre vie en lisant, l'écrivain lui y réfléchit en écrivant. On raconte comment on aurait dû régler tel ou tel problème, on note une solution dont on aimerait faire profiter les autres... Enfin, moi je fais ça! :p

Prospéryne a dit…

@Gen, tu m'as fait douté, alors j'ai été vérifié: Yoko fait de l'aïkido, du judo et a des bases dans l'art du ninja, mais uniquement les techniques de déplacement et d'autodéfense, son maître Aoki n'a pas voulu lui montrer les techniques pour tuer. Si tu ne l'as pas lu, je te conseille fortement la lecture de L'écume de l'aube, un hors-série de Yoko Tsuno racontant son enfance et sa jeunesse jusqu'à son départ pour l'Europe où elle fera la connaissance de Vic et Paul. Et si tu ne mets pas la main dessus nulle part, je t'offre même de le prêter! :)

Concernant l'écriture, je ne doute absolument pas que les auteurs doivent se servir de ça pour aller voir des situations qu'ils ne vivent pas, ne vivront jamais ou encore essayer de comprendre une situation en la faisant vivre à quelqu'un de très éloigné d'eux. En fait, je suis même sûre que ça doit être une partie super agréable du travail d'écriture!

Gen a dit…

@Prospéryne : J'ai vérifié dans ma bibliothèque : album #4, page 5. Yoko énumère des "produits japonais" (des arts martiaux) et les démontre (dont le karaté).

Et pour l'Écume de l'aube, je me souviens l'avoir commencé, mais l'avoir abandonné, parce que j'avais franchement trouvé que l'auteur avait fait de Yoko une foutue moumoune! Il l'a écrit tardivement et ça paraît. Aoki a clairement montré à Yoko des "techniques pour tuer" puisque c'est lui qui lui a montré le tir à l'arc (et à moins d'avoir la technologie des vinéens, comme dans l'album #3). Anyway, la moumounisation de Yoko est devenue de plus en plus marquée à mesure que l'auteur vieillissait et que le politically correct devenait la norme en BD.

Enfin, bref, oui Yoko faisait du karaté. Pour réconcilier nos sources, disons qu'elle l'a appris après avoir quitté le Japon ;)

Et oui, les déplacements et l'exploration de situation, c'est le boutte le plus le fun de l'écriture. Surtout quand une histoire policière nous permet d'assassiner les gens qui nous énervent! lololol! ;)

Prospéryne a dit…

Gen, désolé de t'obstiner, mais je vais critiquer ta source :P Elle mentionne effectivement le karaté dans la scène que tu décris, mais il s'agit d'UNE prise de karaté et cela ne signifie en rien qu'elle maîtrise cet art. Par contre, dans Le feu de Wotan, elle mentionne qu'elle est ceinture noire en Aïkido. Elle ne parle pas du karaté. Pour la base, tous les arts martiaux se ressemblent, ya pas 36 façons de donner un coup de poing de base, alors qu'elle sache deux ou trois trucs de karaté, ça ne me surprend pas!

Aoki lui a montré le tir à l'arc japonais certes, mais ce sont les techniques pour tuer des ninjas qu'il a refusé de lui apprendre. C'est drôle, moi j'avais bien aimé L'écume de l'aube... Mais d'accord avec toi, les derniers albums n'ont plus le charme des premiers, j'ai trouvé que côté scénario, c'était plutôt bof bof... En tout cas, cette discussion m'a fait relire les meilleurs albums, c'est cool! :D

Gen a dit…

@Prospéryne : Elle ne mentionne pas de degré de karaté, c'est vrai. Mais bon, mon point était qu'elle a dû en faire au moins un ti peu ;)

Contente de t'avoir fait rouvrir les albums ;)