mardi 14 juin 2011

Le dernier jardin: 1- Éphémère de Lauren DeStefano

Le dernier Jardin  1- Éphémère  Lauren DeStefano  Castelmore  346 pages



Résumé:
Dans le futur, est né une génération parfaite: aucun cancer, une grande résistance physique, une vie longue en parfaite santé, pas de myopie, de surdité, rien... sauf que leurs enfants n'ont pas cette chance.  Tous les enfants nés de parents de la première génération et leurs propres enfants meurent jeune, sans exception, 20 ans pour les filles, 25 ans pour les garçons.  Dans ce monde, des filles sont enlevées pour être soumise à des mariages polygames de la part de ceux qui représentent encore un peu le pouvoir.  C'est le cas de Rhine, 16 ans, enlevée à son frère jumeau Rowan et enfermée dans une tour d'ivoire où des serviteurs répondent à ses moindres désirs.  Malgré la confiance qui se développe lentement entre elle et ses soeurs-épouses et la tendresse qu'elle finit par avoir pour son mari imposé, Rhine ne pense qu'à une seule chose: fuir.  Car au-delà de la contrainte de ce mariage imposé, Rhine craint par-dessus tout son beau-père, Vaught, un homme de la première génération qui semble en avoir beaucoup plus à cacher que ne le laisse voir la surface radieuse du magnifique jardin dont sa maison est entourée.

Critique:
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce livre, je le ferai lire à des gens de toutes les générations.  J'ai rarement vu autant de qualité dans un texte destiné aux ados de type science-fiction.  Ça ne tient pas qu'à la psychologie des personnages, magnifiquement bien rendue, ni à la complexité du monde mis en place par l'auteur.  Il y a un quelque chose qui surplombe l'histoire que je n'ai pas vu chez beaucoup d'auteur et qui démontre beaucoup de talent.  Les personnages de l'histoire sont riches, et on suit au plus près l'histoire de Rhine, à la fois naïve et forte, enfant et adulte, conspiratrice et non dépourvue de faiblesse.  Sa volonté de toujours vouloir partir, de toujours vouloir quitter cet endroit qui est en sorte un jardin d'Eden à comparer au reste du monde qui l'entoure, traverse tout le roman.  C'est une obsession, un désir constant qui éteint tout le reste.  Et c'est ce qui constitue la principale faiblesse du livre: on tape tout le temps sur le même clou, constamment.  On y revient tout le temps comme un cercle vicieux.  Il n'y a pas de sous-intrigue qui pourrait marquer l'histoire, lui faire prendre un temps de repos, de recul par rapport à ce désir.  Ce qui est vraiment dommage, parce que du matériel, il y en a pour nourrir une sous-intrigue avec le beau-père mystérieux et que l'on sent machiavélique!  Rhine le voit comme un être sans scrupules qui manipule les gens autour de lui et qui a beaucoup de secrets.  On devine que la vie des épouses de son fils n'a pas la moindre valeur pour lui, il voit les gens selon leur utilité, sans voir en eux des gens capables d'aimer et de souffrir.  Malgré tout, on effleure ce fait, et on ne sait jamais vraiment si c'est la vérité ou si c'est l'imagination de Rhine qui est trop fertile.  On reste dans le doute tout le temps.  Elle veut fuir, son beau-père imposé est un monstre: ça s'arrête là pour la majorité du livre.  Ce qui est dommage, parce que c'est servi par une si belle écriture!

Ma note: 3.75/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse. 

P.S.  Le livre n'est pas encore paru chez Castelmore, il le sera à la fin d'août en France et en septembre au Québec.

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