lundi 4 mars 2013

La méchanceté en critique

Salut!

Il m'est arrivé une fois de croiser dans un évènement littéraire nul autre que Gilles Leroy, gagnant du Goncourt en 2007.  En bonne groupie d'écrivain, je n'ai pas pu m'empêcher de lui piquer une petite jasette (et de me mordre les doigts de ne pas avoir eu sous la main un de ses livres pour le faire dédicacer!).  Je ne me rappelle plus comment, mais on en est venu au sujet de son prix Goncourt, pour lequel je l'avais félicité.

-Ah oui, mais ça ne gêne pas les critiques vous savez le Goncourt!  L'un d'entre eux avait dans (mettez ici le nom d'un grand journal français que j'ai oublié) descendu mon livre sur une page complète!  Je ne l'aie pas oublié!

Cette simple remarque m'avait frappée.  Je critique moi-même des romans sur ce blogue et je n'ai jamais eu peur de dire qu'un livre avaient des défauts, mais je n'ai jamais été méchante non plus.  Il est certain que pour un auteur, lire une critique négative doit être difficile, mais je sais que certains critiques n'hésitent pas à en mettre plus que leur part.  Même les pires livres que j'ai lu ici ne se sont pas mérité une note en bas de 2/5.  Parce qu'un livre peut être bourrés de défauts, être mauvais, mais pensez-y bien, il a passé la rampe de l'édition avant!  Enfin, dans la majorité des cas (Fifty shades et sa parution en numérique constituant une bien désolante exception.  Il valait pas grand chose non plus!)  Imaginez les manuscrits que les maisons d'édition reçoivent...  Je m'éloigne de mon sujet.

Un auteur rencontré par hasard l'été dernier se plaignait lui aussi des dures critiques adressées à ses livres.  Il n'avait eu qu'une seul critique pour l'un d'entre eux et elle était extrêmement dure.  Et lui, de se poser la question parce que vraiment...  Certains critiques prennent un malin plaisir à être méchant, dur et mesquin.  Ce n'est pas mon cas.  Je ne vois pas en quoi ça pourrait être utile d'ailleurs.  Non, je n'aime vraiment pas ça.  On dirait que ces critiques se prennent pour le cliché de l'auteur raté qui veut descendre tous ceux qui ont réussi à sa place.  Comme si ça pouvait changer quelque chose à leur situation!

Le métier de critique est ingrat.  C'est de porter un jugement sur une oeuvre.  C'est de dire, ça, c'est bon et ça, c'est pas bon.  Un bon critique mettra en valeur les défauts et les qualités d'un roman.  La note servant à évaluer le livre est un bon indicateur de la qualité, mais elle ne couvre pas tout.  Un bon critique jugera un livre, mais s'il a des défauts, il les soulignera, sans se mettre en colère ou encore taper sur le livre et l'auteur sans ménagement.  On peut faire une critique très dure sans s'attaquer à la personne qui a écrit le texte.  Le rôle d'un critique est de juger un texte, rien d'autre.  Il peut être bon, être pourri, mais en même temps, il aura toujours quelques qualités au travers de ses défauts.  Rien n'est tout noir ou tout blanc.

@+ Mariane

2 commentaires:

ClaudeL a dit…

Et c'est comme pour les êtres humains: qu'est-ce qu'un défaut, qu'est-ce qu'une qualité? Ce qui est un défaut pour un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.
Toute une différence également entre les Français qui ont leur propre manière de discuter de tout et les Québécois, plus clément et plus généreux en général avec leurs contemporains.

Prospéryne a dit…

@ClaudeL, certains critiques québécois ne donnent pas leur place! Mais c'est vrai qu'en règle générale, on est pas partisan des attaques frontales et des prises de becs publiques.