lundi 31 octobre 2011

Joyeux Halloween... littéraire!

Salut!

Pour vous mettre dans l'ambiance des monstres et autres vampires à l'honneur aujourd'hui, voici un lien vers des fous de la citrouille qui se sont amusés à faire des cucurbitacées des oeuvres d'art à la gloire d'auteurs ou de textes littéraires célèbres.  Bon, y a beaucoup d'auteurs américains dans le lot, mais ça en vaut quand même largement la peine!


C'est ici pour voir les autres merveilles.
 
En attendant, voici une image d'Halloween qui me convient tout à fait...


@+ Prospéryne

dimanche 30 octobre 2011

Stigmates et BBQ de Stéphane Dompierre

Stigmates et BBQ  Stéphane Dompierre  Québec Amérique 219 pages

Résumé:
Nathalie Duguay, 40 ans, célibataire engluée dans une petite vie sans histoires, a gagné le premier prix d'un concours d'une marque de pain italienne: un séjour de 10 jours à Sienne en Italie.  La voilà bien déçue, elle qui voulait le troisième prix, un barbecue super techno.  Elle ne se doute pas de la foule d'aventures qui l'attendent à Sienne!  Parfois, quand on ne bouge pas, c'est la vie qui nous y pousse.

Critique:
Je chercher encore le BBQ du titre.  À part dans le concours du début, pas de traces là-dedans.  Et si le bandeau disponible sur le livre en librairie parle de Mange Prie Aime trash, je ne suis pas d'accord: Elizabeth Gilbert part volontairement à la recherche de quelque chose, alors que Nathalie Duguay se fait pousser par la vie en bas de la chaise de ses confortables habitudes.  Peu importe d'ailleurs, car le livre est excellent en lui-même.  C'était mon premier Stéphane Dompierre, à l'exception des Jeunauteurs et je dois avouer que j'ai beaucoup aimé.  C'est souvent cru, sans être vulgaire, ça va chercher dans les détails du quotidien la petite imperfection qui fait toute la différence, c'est superbe.  Les personnages secondaires sont tous excellents, jamais caricaturaux, toujours vrais et réalistes, de Laura, la jeune fille un peu punk qui veut devenir modèle pour un site de photos pornos à Mme Cornetto, la tenancière de la villa où résidera Nathalie un peu trop enthousiaste face à sa nouvelle poule aux oeufs d'or!  On plonge à un certain moment dans le mysticisme à la sauce bigote, mais ça sert bien l'histoire.  À la fin, bien pris qui croyait prendre.  Personne n'est épargné dans ses petits travers dans ce livre, tant l'Église et les moins dignes de ses représentants que Nathalie elle-même.  On est dans l'imperfection, on est dans le vrai et pourtant, on adore ça!  Ah, j'adore les écrivains du quotidien, je suis vraiment pas du type Shakespeare moi!

Ma note: 4.25/5

P.S. J'adore la couverture, ce petit doigt d'honneur que la fourchette fait!  Ah, il y a des graphistes que j'adore, ils font un travail remarquable sur les couvertures de livres.

samedi 29 octobre 2011

Auguste: 1- Auguste fait de la construction de Pascal Henrard Illustrations de Fabrice Boulanger

Auguste tome 1  Auguste fait de la construction  Textes de Pascal Henrard  Dessins de Fabrice Boulanger  Hurtubise  36 pages

Résumé:
Auguste veut construire quelque chose.  Clouer, peindre, scier, ce sont des trucs qui l'attire comme un aimant.  Il accompagne donc ses parents au magasin d'article de rénovation et en sortant de celui-ci, il trouve un casque jaune d'ouvrier.  Il l'enfile et miracle, le voilà projeté sur un vrai chantier de construction!

Critique:
J'ai le goût de dire enfin.  Enfin un album qui s'adresse spécifiquement et uniquement aux petits garçons.  Ce n'est pas seulement l'imagination d'Auguste et les thèmes abordés qui font cette différence, mais bien le fait que le héros est un petit garçon dégourdi autant que débordant d'imagination!  J'ai adoré la patte de Fabrice Boulanger dans les illustrations, il a le don d'exagérer dans les images ce qui se dit dans le texte de façon à tourner l'histoire pour faire se tordre de rire ses lecteurs.  La perle de l'album?  Auguste dévorant son sandwich sur l'heure de la pause dans une prise de vue à la Charles C. Ebbets!  On sent qu'Auguste imagine bien plus qu'il n'est dans la réalité, mais n'empêche, on adore le suivre sur les chantiers.  J'ai vraiment adoré ce petit album à mettre entre toutes les petits mains masculines.  Tiens à lire avec Papa pour un bon moment entre hommes!

vendredi 28 octobre 2011

Le bon moment de lire un livre

Salut!

Il vient toujours un moment dans la vie d'un lecteur où il part à la recherche d'un nouveau livre à lire.  On vient d'en finir un, qui nous a fait trippé ou nous a royalement ennuyé, qu'on a mis de côté ou bref, on part à la recherche d'un nouveau livre à lire.  Dans ces moments-là, j'adore avoir complètement reclassé mes livres en fonction des lus et des non-lus.  Je me mets à bonne distance des livres que j'ai chez moi et que je n'ai pas lu et je plonge.  Je regarde les titres, l'épaisseur, je repense aux circonstances de l'achat, je me rappelle les critiques d'amis, de journaux ou de blogueurs et j'hésite.  C'est parfois très facile et d'autres fois, très difficile.

J'ai acheté des livres que je n'ai jamais lu.  Comprenez bien ceci, quand on passe la porte d'une librairie et que l'on fait son choix, on choisit le livre en fonction de la personne que l'on est à ce moment-là.  On le choisit pour plein de raison qui vont de la couverture et de la quatrième de couverture au fait qu'il soit tombé à nos pieds et qu'on y a vu un signe (cas vécu!).  Il n'y a rien de logique là-dedans, à moins qu'on ne soit à la recherche des livres à lire pour un cours obligatoire au Cégep, dans quel cas, il est rare que la personne soit particulièrement enthousiaste envers le livre.  On se laisse inspirer et on achète, mais on ne lit pas toujours tout de suite, là encore pour des raisons qui ne sont pas tout le temps logiques.  Je connais des lecteurs qui lisent au fur et à mesure leurs livres, mais même ceux-là peuvent en acheter deux ou trois d'un coup et ne pas commencer par celui qu'ils avaient prévu au départ: un livre en particulier leur a tendu les pages.

Car il y a un moment magique pour lire chaque livre, un moment où on le sort de nos tablettes ou de notre sac et où on se dit, salut toi, c'est ton tour!  J'appelle ce moment celui où un livre nous tend les pages, façon poétique de dire que ce livre-là est mûr pour être lu, que l'on est prêt à l'accepter dans notre vie.  Si on force, on peut rater une lecture complètement.  Une amie à qui j'avais prêté Mange, prie, aime n'avait pas du tout apprécier, mais après discussion, nous étions convenue que c'est parce qu'elle n'était pas dans le mood pour lire un tel livre.  Idem pour moi et certains livres que j'ai laissé mijoter parfois pendant des années avant de les reprendre et de les finir avec bonheur après les avoir commencé dans la douleur.  C'est bon autant pour les romans, pour les essais, les livres de psychologie, pour tous les livres.  Un jour, on est mûr pour les lire, c'est tout.

Alors, laissez-moi vous dire que quand j'aurais fini mon prochain livre, je vais faire avec attention à ma bibliothèque afin de connaître celui qui me tendra les pages.. en espérant tout de même que cela n'aille pas jusqu'à ce qu'il vole vers moi!

@+ Prospéryne

jeudi 27 octobre 2011

Chrono-Minets d'Isaac Asimov

Chrono-Minets  Isaav Asimov  Collection Présence du futur  Denoël  187 pages

Résumé:
Ce sont six nouvelles écrites durant la Seconde Guerre mondiale par Isaac Asimov et publiés dans diverses revues.  L'auteur a ajouté une explication pour la genèse de l'histoire et son contexte de publication pour chaque nouvelle.

Critique:
Les six nouvelles regroupées dans ce recueil ont toutes été au départ publiés à la même époque, mais dans des revues et des contextes diverses.  L'auteur a pris la peine (et j'ai adoré ça!) de mettre entre chaque nouvelle un texte, plus ou moins long entre chaque nouvelle pour expliquer sa genèse, son contexte de publication, ses autres projets (incluant Fondation) et même des informations sur sa vie personnelle entre chaque nouvelle.  Le regroupement a été fait par ordre chronologique, ce qui permet de voir une certaine évolution.  La meilleure nouvelle est sans contexte celle de Auteur! Auteur!, où le détective fictif créé par l'auteur d'une série de romans policier vient lui pourrir la vie dans la réalité.  J'ai aussi bien aimé la nouvelle sur les Chrono-Minets, mais bon, le contraire aurait été surprenant, seulement je l'ai trouvé beaucoup trop courte...  L'ensemble est bon et se lit bien, mais je constate en lisant Asimov à quel point un style simple, voire simpliste et une quasi-absence d'action peut parfois être très intéressant.  À petite dose quand même!

Ma note:3.75/5

mercredi 26 octobre 2011

La lecture et l'autobus

Salut!

J'apprends aux nouvelles hier qu'une chauffeuse de la Société de transport de Laval s'est fait pincée à lire au volant de son autobus.  Ok, l'article avoue honnêtement, qu'elle ne baissait les yeux vers son livre qu'aux feux rouges, mais tout de même, quel magnifique façon de montrer à tout le monde qu'on peut foutre n'importe quoi en conduisant, comme si le fait d'avoir un volant dans les mains n'était pas le moins du monde un prétexte au fait de prêter son attention au monde qui nous entoure.  Voyons donc, y'a juste quelques voitures autour de moi et elles roulent toutes dans la même direction!  Et puis, au feu rouge, il se passe rien...  Je me demande juste ce que cette dame lisait.  Un roman Harlequin?  Pfff!  Le petit dernier de Marie Laberge?  Ouin.  Un thriller?  Merde, elle peut pas décrocher assez entre deux lumières, elle doit vraiment pas avoir la tête à la route ensuite!!!  Et c'est encore pire si c'est de la littérature érotique!  Enfin, je trouve que c'est absolument aberrant de penser lire au volant!  Surtout quand on est responsable d'autant de personne que dans un autobus.  Non, peu pas accepter ça.  Je ne doute pas que les heures soient longues et que ça peut devenir monotone de conduire un autobus, mais bordel, c'est pas une raison!  Elle est payée pour ça la dame, conduire un autobus.  En fait, je crois que c'est ça qui me dérange le plus dans cette histoire, en fait, je dois même vous l'avouer, je suis un peu jalouse...   Parce que non, sans blague, c'est vrai quoi...

POURQUOI MOI JE PEUX PAS LIRE SUR MES HEURES DE TRAVAIL!!!!!!!!!!!!

Le monde est cruel...  :'(

@+ Prospéryne

mardi 25 octobre 2011

La chute de Sparte de Biz

La chute de Sparte  Biz  Ado  Leméac  164 pages

Résumé:
Steeve a 17 ans et entame sa dernière année de secondaire dans une polyvalente de banlieue ennuyante et conçue comme une prison pour ados.  Au fil de cette dernière année, il fera face au suicide du capitaine de l'équipe de football et aussi à toutes sortes d'autres aventures typiques de l'adolescence.  Il les raconte avec un humour non dépourvu de cynisme, mais sans désespoir ni pessimisme.

Critique:
Biz connaît les ados, cela va sans dire, avec les nombreuses tournées qu'il a fait dans les écoles secondaires au cours des années.  N'empêche, on est totalement fourvoyé par le talent qu'il démontre dans ce petit livre qui se lit en deux temps trois mouvements: on a l'impression d'être vraiment face à un ado de 17 ans.  Et pas un ado surfait comme dans certains romans: non, un vrai ado, bien de son temps, qui vit des mésaventures sur Youtube, texte plus vite que son ombre en plein milieu de son cours d'anglais ennuyant, fume son petit joint et se fout pas mal de ses parents.  D'ailleurs, je me suis sérieusement demandé sur quelle planète étaient ces deux-là tellement ils sont absents de l'histoire.  Steeve (avec deux e et un nom anglophone pour un francophone, preuve s'il en était besoin que ses parents ne parlent pas un mot d'anglais) est amoureux de la chef des cheerleaders, amour sans espoir, se fait malmener par le chef de la défense des Spartiates (l'équipe de football de son école) et protéger par le capitaine et chef de l'attaque.  Il se demande s'il est le dernier élève vierge de son école (sans doute pas!) et cache ses capacités intellectuelles de peur de passer pour l'intello de service.  Pourtant, il apprécie Gaston Miron et a une très belle plume, les quelques textes qu'il écrit et qui sont inclus dans le livre le prouve amplement.  Steeve porte sur le monde un regard cynique, mais pas désabusé: il n'avale pas les couleuvres qu'on essaie de lui passer, mais en même temps, il espère mieux et est tanné du secondaire, de la cours des petits, de la banlieue, de sa petite vie.  Il attend le grand déclencheur: l'entrée au Cégep.  On le laisse sur une révélation surprenante le matin de son bal de finissant, porte ouverte sur le monde adulte et fermée sur celle de l'enfance qu'il vient de quitter.  Magnifique petit livre.

Ma note: 4.5/5

lundi 24 octobre 2011

Le livre, l'ebook et l'économie

Salut!

Je suis tombée par hasard sur cet article récemment.   Excellent au demeurant.  La chose que je retiens?  Ce que dans mon fort intérieur je savais depuis un bon moment, que ceux qui croient qu'ils vont réinventer la roue avec l'ebook sont des pelleteurs de nuage.  Le marché du livre traditionnel est imparfait certes, mais il a l'immense avantage sur celui de l'ebook d'être au Québec seulement, divisé en une bonne quinzaine de distributeurs principaux.  Avec l'ebook?  Deux principaux seulements, le iBook store d'Apple et Amazon et ils le sont à l'échelle mondiale, aucune barrière linguistique ou encore frontière ne les arrêtent.  Dans le sens positif du terme, quand on pense à l'incroyable accessibilité que cela permet partout dans le monde et dans le sens négatif du terme aussi, quand on pense à l'incroyable pouvoir de contrôle que cela donne à ces entreprises sur un marché qui de longue date est basé sur les idées et les débats.  Façon efficace de clore un débat?  Ne distribuez pas le livre...  Classique.

Je pense beaucoup à Chapters dans ces cas-là.  Avant l'arrivée d'Amazon (qui a eu ça de positif, je le reconnais), un éditeur canadien-anglais qui n'était pas présent sur les tablettes de Chapters était quasiment condamné à la mendicité tellement cette chaîne de librairie avait contribué à limiter les autres points de ventes dans tout le pays.  Des librairies indépendantes au Canada anglais?  Il y en a peu et Amazon est en train de les détruire.  Pendant longtemps, le français a protégé le marché d'ici, mais les choses changent de plus en plus.  Et ce qui s'annonce, ce n'est pas une remise en question seulement de penser l'écosystème actuel du livre, ni même celui du numérique, mais bien simplement la capacité de ceux qui ont une voix discordante de rejoindre les masses.  C'est encore possible en ce moment.  Est-ce que ça le sera quand au niveau mondial, on aura deux tentaculaires Goliaths et des centaines de David se battant pour avoir une micro-place au soleil?  Certains regretteront alors le bon vieux temps qu'ils critiquent avec tant d'ardeur aujourd'hui.  Parce que le système actuel, à deux vitesses, papier en librairie physique et numérique sur le web permet une excellente complémentarité que le triomphe souvent annoncé du deuxième ne peut que faire tomber le premier et tout ce qui va avec.

Le numérique joue avec la baguette du sorcier sans se soucier de préserver les meubles.  Dangereux.  Est-ce qu'on fonce dans une impasse?  Je ne suis pas une prophète de malheur et je suis de celle qui disent qu'on imagine souvent le pire alors qu'il arrive rarement, mais je suis inquiète.  Des espaces de liberté, même les pires dictatures sont obligés d'en laisser ici et là.  Par contre, concentrer le pouvoir de distribuer les idées et la réflexion par le biais des livres dans deux corporations seulement ne me semble pas une solution d'avenir.  Ne faisons pas trop confiance à ceux qui nous veulent trop de bien pour être parfaitement honnêtes.  Big Brothers is watching you.

@+ Prospéryne

dimanche 23 octobre 2011

L'Atlas d'Émeraude: 1- Le livre des origines de John Stephens

L'Atlas d'Émeraude  tome 1  Le livre des origines  John Stephens  Milan Jeunesse  442 pages

Résumé:
Kate, Michael et Emma ont été confiés par leurs parents à un mystérieux étranger, un soir de Noël, alors qu'ils n'avaient que 4, 2 et 1 ans.  Dix ans plus tard, la seule chose qu'ils ont connu est une succession d'orphelinats tous plus sinistres les uns que les autres.  Jusqu'au jour où ils sont envoyés au mystérieux orphelinats de Mr Pym, dans une ville étrange, retirée du monde.  En explorant leur nouvel orphelinat dont ils sont bizarrement les seuls pensionnaires, les trois enfants découvrent un mystérieux livre qui les projettent dans le passé.  Et dans ce passé, la ville et ses alentours sont sous la coupe d'une horrible Comtesse qui détient tous les enfants et est justement à la recherche d'un livre ayant le pouvoir de contrôler le temps.

Critique:
J'ai mis une bonne centaine de pages avant d'être convaincue, ensuite, j'ai dévoré le livre.  Les personnages sont classiques, mais l'intrigue est bonne et très bien menée.  De plus, le fait que les enfants soient à la recherche de leurs parents et n'aient personne pour les guider et les protéger est aussi intéressant. On sent très bien le poids mis sur les frêles épaules de Kate à 4 ans seulement, celui de prendre soin de son frère et de sa soeur.  Pour leur part, Michaël le garçon qui pris entre ses soeurs est en quelque sorte à la recherche de son côté masculin, n'ayant pas d'homme pour le guider et Emma, l'explosive petite dernière sont des personnages ayant chacun leurs richesses, mais moins développées que pour Kate.  D'ailleurs, si on est attentif, on comprend à un moment donné que le livre est davantage concentré sur le personnage de Kate.  À toutes les aventures du trio se superpose sa quête intérieure.  Belle richesse dans ce personnage, on peut en attendre autant des deux autres enfants au cours de cette série dont le nombre de tomes n'a pas été annoncé, malheureusement.  Au départ, si l'intrigue est simple, elle se complexifie parce que le livre multiplie les allers-retours dans le temps. La seule série jeunesse avec laquelle je peux comparer le livre, c'est À la croisée des monde de Philip Pullman, tellement l'univers recréé est complexe.  L'écriture de l'auteur n'est pas particulière, mais elle permet de rendre très bien l'action.  Et ça c'est super!  J'ai le goût de dire que cette série va s'améliorer de tome en tome, même si je n'ai lu que le premier, il y a quelque chose qui me gratouille quelque part, un instinct de lectrice on pourrait dire qui me fait penser que cette série est une série à ficelle: d'invisibles ficelles traînent à la fin de cet opus qui vous ressortir au moment le plus innattendu du deuxième, troisème ou dernier tome, que sais-je?  C'est en lisant la suite qu'on le saura, pas autrement!  Les séries montées comme ça, ce sont mes préférées.  Les meilleures.  Et mon instinct me dit que s'en est une autre que je viens de découvrir.

Ma note: 4.5/5

P.S. Il y a une bande-annonce pour ceux que ça intéresse.  Un peu mélodramatique, mais juste pour voir les Hurleurs, ça vaut la peine!  J'arrive pas à la télécharger depuis YouTube, mais voici le lien et en même temps, c'est le lien vers le site Web de la série. http://www.atlas-emeraude.com/

samedi 22 octobre 2011

Les hérauts de Valdémar: 2- L'envol de la flèche de Mercedes Lackey

Les hérauts de Valdémar  tome 2  L'envol de la flèche  Mercedes Lackey  Milady  281 pages

Résumé:
Rassurée par le fait que Elspeth est enfin devenue apprentie-héraut, Talia quitte pour sa mission de probation d'un an et demie sur le terres sauvages du nord.  Seulement, dès le départ, un grave problème se pose: ses boucliers, si soigneusement construit et qui la protègent des émotions des autres s'effritent, surtout après que Kris, son mentor et accompagnateur lui aie fait part des doutes de certains nobles à son sujet.

Critique:
Encore une fois, comment me suis-je fait prendre à de tels filets?  L'intrigue est minimale et pourtant, je n'avais qu'une hâte, retourner aux aventures de Talia!  Chroniques, pas roman que dis-je, mais tellement bien racontée que l'on ne peut que lire avec un intérêt soutenu les aventures de cette jeune femme renfermée, dure à faire confiance aux autres, mais en même temps tellement passionnante à suivre!  Son mentor, Kris, sorte de Don Juan auquel elle cédera d'une certaine façon, mais sans lui donner son coeur, sera à la fois un accompagnateur, un guide et un ami pour elle.  Le livre est comme le premier, on tombe sur un noeud, on s'attend à ce qu'il mette un certain temps à se résoudre et pourtant, pouf, ça se résous très vite et on passe à autre chose ensuite.  La seule scène qui dure vraiment longtemps dans le livre est celle où tous les deux sont prisonniers de la cabane en plein bois, mais elle permet à tellement de bons ressorts dramatiques de se mettre en place que c'est loin d'être long à lire, bien au contraire.  Un deuxième tome en continuation, c'est simple le passage de Talia de son statut d'apprenti à celui de héraut en probation et ce qui se passe durant celle-ci qui change du premier tome et lui donne son indépendance par rapport à celui-ci.  Mais c'est drôlement bon à lire.  Vraiment!  Des points négatifs?  Rien qui vaille la peine de bouder son plaisir!

Ma note: 4.25/5

vendredi 21 octobre 2011

Les livres que l'on aime, mais qui ne se vendent pas

Salut!

C'est une sacré frustration pour un libraire: quand on sait que l'on a entre les mains un petit bijou, une perle et que l'on a beau en parler à tout le monde, personne ne part avec lui sous le bras.  Il ne réussi pas à faire son chemin parmi les lecteurs et quelques mois après son arrivée, on le voit repartir dans les retours une larme à l'oeil, en se demandant: pourquoi?  Pourquoi est-ce que ce livre ne s'est pas vendu?

Tous les livres ne remportent pas un succès fou.  Certains ne font même que faire un petit tour sur les tablettes des librairies.  Étant donné le rythme des publications, il est parfaitement impossible à une personne de connaître tous les livres publiés dans une période donnée.  Même moi, qui ait pourtant une excellente mémoire visuelle et qui suis à la réception de livres, donc la personne qui voit passer pratiquement toutes les nouveautés dans le magasin, je suis incapable de tout connaître.  Néanmoins, il arrive qu'un livre me tombe dans l'oeil et que je veuille mieux le connaître.  Et qu'après cette rencontre, je n'ai qu'une envie: le faire connaître à d'autres!

Imaginez ma déception quand j'en parle à toute les personnes susceptibles d'être intéressées et que ça ne fonctionne pas.  Que personne n'est intéressé et que personne ne l'emporte.  Quelle déception!  Mes efforts ne servent à rien pour faire connaître un excellent livre et ce quel qu'il soit.  Je me pose souvent alors la question: qu'est-ce qui s'est passé?  Pourquoi est-ce que je n'ai pas réussi?  Souvent, il n'y a personne en particulier de responsable.  Le livre n'a pas su trouver son public, tout simplement.  C'est triste, mais c'est ainsi. 

Je regarde tous ces livres repartir et souvent, je me dis que le pilon est pire que tout dans le milieu, car il fait disparaître à jamais l'espoir que le livre trouve son public.  Vraiment poche.

@+ Prospéryne

jeudi 20 octobre 2011

Terreur au camp d'hiver de Zachary Icks

Terreur au camp d'hiver  Zachary Icks Zone Frousse Z'ailés 103 pages

 Résumé:
Pascal et ses amis sont au Camp de la Terreur pour la semaine de relâche, un camp spécial dont le thème est la peur sous toutes ses formes.  Mais dès le départ, quelque chose cloche.  Est-ce que ça n'aurait pas un lien avec la malédiction que la suppléante, Madame Bergeron, surnommée Bergeronne-la-démone leur a lancé juste avant de partir?  Parce que c'était des blagues non?  Non?

Critique:
Un petit opus court et bref, mais redoutablement efficace.  L'idée de situer l'histoire dans un camp d'hiver dédié à l'horreur ne manque pas de cachet et les aventures que nos jeunes héros vivent les confrontent vraiment à l'horreur, mais pas à celle prévue à l'horaire du camp de jour.  La mort du chien de Pascal n'est qu'un exemple.  On peut sérieusement se poser la question sur la santé psychologique de la suppléante, mais ça ne fait qu'ajouter à l'horreur et c'est très bien.  L'écriture est excellente, en fait, en le lisant, j'ai pensé à Sept comme Setteur de Patrick Senécal, il y avait quelque chose dans l'écriture qui reflétait la même efficacité.  Et la fin est ouverte, on ne peut pas dire que tout est fini.  Rien de mieux pour terminer le livre avec un petit frisson d'horreur.  Bon, un petit, c'est quand même un roman pour enfants! ;)

Ma note: 4.25/5

mercredi 19 octobre 2011

Je voudrais vous parler d'amour... et de sexe de Marie-Paul Ross

Je voudrais vous parler d'amour... et de sexe  Soeur Marie-Paul Ross  Michel Lafon  237 pages

Résumé:
Marie-Paul Ross est religieuse... et sexologue.  L'étonnant paradoxe entre les deux est pourtant tout à fait logique pour cette dame au franc-parler direct et juste.  Depuis son étonnant parcours à la mise en pratique de la thérapie qu'elle a mise au point lors de ses études doctorales, Marie-Paul Ross parle de sexe sous toutes ses formes, mais surtout et avant tout, d'amour.

Résumé:
Étonnant parcours que celui de cette petite dame aux cheveux de fer!  En pleine révolution tranquille, alors que les Églises se vidaient à pleine porte, elle a plutôt fait le choix exactement inverse, soit de s'engager dans les ordres.  C'est en constatant l'étendue des problèmes posés par la pédophilie dans un village reculé du Pérou qu'elle commence à s'intéresser à la sexualité et à ses impacts sur l'être humain, homme comme femme.  À chaque étape de son cheminement, elle a dû se battre avec sa propre hiérarchie et avec les préjugés des gens autour d'elle, pensant qu'une personne ayant fait voeu de chasteté n'est certainement pas la mieux placée pour parler de sexe!  Et pourtant, le propos de ce livre est tellement limpide et franc que l'on peut se demander comment elle fait pour en parler si clairement sans jamais avoir eu d'expérience dans le domaine!  D'ailleurs, elle commence par expliquer son cheminement, sa découverte des problèmes liés à un manque criant de connaissance de base de la sexualité et l'importance que celle-ci soit bien vécu, prise de conscience qu'elle a eu lors de son expérience missionnaire.  Ensuite, ses études en sexologie et ses difficultés à faire accepter son double statut de religieuse et de sexologue.  Et ce jusqu'à ses combats plus récents.  Cette première partie, qui fait un peu plus du tiers du livre est extrêmement intéressante.  Sans être complètement biographique, on y suit un cheminement hors-norme et c'est super intéressant.  La deuxième partie aborde des problématiques comme la pédophilie, l'inceste, les handicaps physiques et le tout, dans une perspective globale, très humaniste.  C'est plus technique, le récit y perd en limpidité et en spontanéité, mais il reste pertinent et fascinant.  L'être humain y cède la place à la sexologue clinicienne et à de nombreux cas vécus.  C'est bien, mais l'intérêt est autre que pour la première partie et c'est un tantinet plus difficile d'accès.  La troisième partie est consacrée à la chasteté religieuse, sujet explosif s'il en est.  Marie-Paul Ross y brasse des idées reçues et fait des propositions basées sur son expérience clinique.  Fascinant, d'autant plus qu'elle place le débat à un autre niveau que celui de la religion pure ou de la contre-religion.  Quelque part entre les deux, elle amène un éclairage neuf sur le sujet, ainsi que sur celui de la pédophilie des religieux.  Un essai à la limite de la biographie, intéressant, constructif et réfléchi qui ne tombe ni dans le prêchi-prêcha, ni dans le discours anti-religieux.  Un vent d'air frais très sain à respirer!

Ma note: 4/5

mardi 18 octobre 2011

La fille fatiguée et la lecture

Salut!

Comme tout le monde ou presque sur cette planète, j'ai des passes ou je peine à me traîner hors du lit le matin et où rien ne me ferait plus plaisir que de me taper une petite sieste en pleine milieu de l'après-midi, clients dans la librairie ou non.  Dans ces périodes-là, je baille à longueur de journée et je cogne parfois des clous devant mon écran d'ordinateur.  Et la lecture dans ces moments-là?  Après tout, c'est quelque chose de forcément affecté non?

Ça dépend, j'ai deux réponses dans ces moments-là, soit je me mets à lire compulsivement, soit je ne lis plus du tout.  C'est tout l'un ou tout l'autre, pas de demi-mesure.  La fatigue là-dedans?  Ça m'oriente dans un sens ou dans un autre!

Que voulez-vous, il y a des moments où je suis archi-fatiguée, où je dormirais toute le temps et pourtant dès que j'ouvre un livre, tout disparaît, la fatigue, la longue liste de chose à faire, l'heure à ma montre, bref, tout, sauf le livre que je lis.  Suis-je en train de gaspiller mon temps, de perdre des heures de sommeil?  Ah ça non, pas du tout, parce que dans ces moments-là, la lecture est la bouffée d'oxygène qui me permet d'en faire plus, comme si ce petit moment me permettait de me réénergisée, de faire le plein, de me remettre sur le piton, bref, de tout oublier le reste et d'aller de l'avant.  Dans ces moments-là, la fatigue n'est en rien un obstacle, c'est au contraire quelque chose que j'oublie, au point où même si je cogne des clous, je ne lâche pas le livre et le lendemain, je ne vois pas de différences.  Entre se coucher tôt et lire, je lis et je me réveille avec plus d'énergie le lendemain.  Allez savoir pourquoi d'ailleurs!

À l'autre bout du spectre, il y a ces moments où je suis si fatiguée que la simple idée de lire me semble une corvée.  Un excellent livre m'attend?  On s'en fou, je suis trop fatiguée, on repassera!  Je peux faire des tas d'autre chose à moitié réveillée, mais la concentration nécessaire à la lecture est absolument absente de moi, impossible de faire en sorte de s'asseoir et de lire.  Tout plutôt que ça dans ces moments-là!  Quelle horreur!  Heureusement ça finit par passer, mais durant les quelques jours où ça arrive, ma dose quotidienne de mots prend le bord et impossible de passer outre!

Est-ce parce que les livres me plaisent moins que j'arrête ou je continue de lire?  Je n'ai pas l'impression.  Des fois, je décroche d'excellents livres et d'autres fois, je persiste à lire des livres qui me plaisent moins justement parce que ça me fait décrocher.  Il n'y a rien de logique là-dedans.  C'est tout l'un ou tout l'autre.  Étrange.  Et en même temps, ça fait tellement partie de ma vie de lectrice que je me dis que je suis comme ça, tout simplement, fatiguée ou pas, la lecture fera toujours partie de ma vie.

@+ Prospéryne

lundi 17 octobre 2011

L'appât de José Carlos Somoza

L'appât  José Carlos Somoza  Actes Sud  407 pages

Résumé:
Futur, dans une Madrid un peu post-apocalyptique, des mathématiciens ont été capable de calculer avec une certitude presque absolue le comportement humain.  Séparé en une cinquantaine de types, appelés philias, tous sont baptisé d'après des pièces de Shakespeare, le premier à découvrir le secret des philias et du psynome, concept psychologique plaçant le désir et sa réalisation au centre de notre psychée.  Les êtres entrainés à agir selon les principes des philias ont appris à les transformer en Masques, à mi-chemin entre le théâtre et la manipulation, les mouvements et costumes, pensés et combinés sont destinés à accrocher et à enlever toute volonté à celui qui est accroché.  Ce sont les appâts.  Leur rôle?  Attirer les criminels dans leurs filets et les accrocher pour ne pas qu'ils s'enfuient jusqu'à l'arrivée de la police conventionnelle.  La meilleure d'entre eux est Diana Blanco.  Fille de parents assassinées, elle et sa soeur Vera sont les seules survivantes du massacre.  Ce drame recouvre ses extraordinaires capacités comme appât.  La seule personne à lui échapper est l'insaisissable Spectateur, mais elle est lasse de ce métier de dupe et prend sa retraite.  C'est à ce moment que Vera est enlevée par le Spectateur.

Critique:
Ce roman est d'une rare densité, c'est hallucinant.  Il est d'une complexité ahurissante au départ, mais on se surprend à en redemander!  L'auteur nous jette sans la moindre retenue dans ce monde dantesque où Shakespeare règne en maître, à peine éclipsé par la présence de son plus habile adorateur, Victor Gens, le responsable de la mise sur pied du programme des appâts.  Dans ce milieu où le théâtre est le roi, les jeux de dupes sont maîtres et le résultat final l'emporte souvent sur les principes moraux.  On a au départ peine à croire que de simples gestes combinés à un habile maquillage et un déguisement efficace puisse avoir autant d'effet, mais pensez aux gestes qui vous séduisent et poussez-les à leur paroxysme: voilà l'art des appâts.  Le reste est de la fiction bien sûr, mais tout de même, on embarque à fond dans celle-ci.  Le roman est tout entier une ode à Shakespeare, au génie de celui-ci pour décrire les plus intimes terroirs de la psychée humaine, mais en même temps, c'est un thriller d'une redoutable efficacité auquel on a du mal à s'arracher, surtout dans le dernier tiers.  Vraiment, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman d'une telle envergure dramatique en même temps que d'une telle beauté dans l'écriture.  La preuve que même au XIXe siècle, la grande littérature n'est pas morte et a encore de beaux jours devant elle.

Ma note: 5/5 Coup de coeur!

Je remercie (profondément!) les éditions Leméac/Actes Sud pour ce service de presse et plus particulièrement (et sincèrement!) Josée.

dimanche 16 octobre 2011

Quand un livre fait du bruit

Salut!

Je ne parle pas ici de quand j'échappe une pile de livres: oui, ça fait du bruit (beaucoup), mais ce n'est pas de ce genre de bruit-là que je veux parler.  C'est plutôt de l'effet Tout le monde en parle, quand effectivement, tout le monde en parle!  Quand une bonne dizaine de clients arrivent en une journée pour me demander exactement le même livre, tous avec l'air de m'apprendre une grande vérité que je ne saurais pas encore.  Passé le premier client avec cet air mi-ahuri, mi-conspirateur, je peux vous le dire que j'ai retenu le titre et qu'il n'y a pas de problèmes.  Et qu'habituellement, je m'amuse, enfin, quand je le retiens à dire au client surpris: vous êtes juste le sixième à m'en parler aujourd'hui Monsieur!

Il y a différents moyens de voir les livres faire du bruit, faire un buzz dans le jargon des médias.  Il y a l'effet télévisuel.  Ça, il est facile et rapide à voir.  On le sait le lendemain du passage de la personne à la télévision.  On nous demande le livre du gars ou de la madame qui est passé à Tout le monde en parle la veille.  Ou encore du gars ou de la madame (honneur aux dames pour dire madame pour les femmes et le gars pour les hommes?) qui est passé à Denis Lévesque la veille.  Je me demande d'ailleurs dans son cas quand il va avoir un site internet digne du XXIe siècle celui-là parce que j'ai toujours un début de migraine qui pointe quand on parle de son émission, il ne met jamais les références sur son site web et comme je n'ai plus le câble depuis au moins 3 ans, ben, je l'écoute pas!  L'effet télévisuel est rapide, immédiat et habituellement, je ramasse la pile de copie que j'ai dans le magasin et je la mets sur le dessus de mon bureau afin de m'éviter de faire des pas inutiles pour aller chercher la copie désirée par le client à l'autre bout du magasin 6 fois par jour.  Ok, le magasin est grand, mais tout de même, j'ai des tas de choses à y faire à part du conditionnement physique à courir partout!

L'autre buzz, c'est à la sortie d'un livre, surtout si c'est la suite d'une série ou encore que c'est une nouveauté d'un auteur connu. Là, on a des gens qui se pointent à l'heure d'ouverture pour me le demander, la bave au coin de la bouche et les yeux brillants.  Je vais vous confier un secret de Polichinelle: ça sert à rien de vous pointer à mon comptoir à 9h30 le matin, les livres, ils sont livrés la journée de leur sortie, alors, le matin, ils sont pas arrivés!  Et l'un de nos chers transporteurs a la malheureuse habitude de nous livrer le tout à 4h30, alors, je peux vous dire que je trouve certaines journées longues, dixit les récentes journées de parutions de Aurélie Laflamme 8 et du dernier Nora Roberts (elle fait tout le temps courir les foules elle, même après je ne sais plus trop combien de bouquins!)  Dire une fois, deux fois, trois fois que le livre n'est pas encore arrivé, ça passe, mais quand on est arrivé au dixième, ou même au onzième client à la file, faut faire extrêmement attention de ne pas laisser poindre son impatience!  Dans tous les cas, ces journées-là, mes oreilles se frisent en entendent prononcer les mots du titre à répétition.  Mais quand le livre est arrivé, oh, quel bonheur de dire, il est là, Monsieur/Madame!  Mes oreilles se défrisent et je retrouve mon sourire!

Et il y a un autre phénomène, celui-là est plus subtil, beaucoup plus long et il faut être dans le milieu pour le voir naître et éclore.  Souvent, dans ces cas-là, les médias sont à la traîne plus qu'à l'avant-garde.  Si la télévision a en librairie l'effet d'un tsunami et la sortie d'un livre d'une forte marée qui se retire au bout de quelques temps, l'effet bouche-à-oreille ou effet de fond est plutôt invisible en surface, mais il gruge les profondeurs de manière subtile.  Millenium a été de cette vague-là.  C'est un phénomène de bouche-à-oreille que les médias ont fini par relayer, mais que les connaisseurs du genre avaient en tête depuis longtemps.  C'est subtil, je me le fais demander au plus deux ou trois fois par semaine et des fois, ça s'arrête là.  D'autres fois, ça rejoint le grand public et ça éclate encore plus.  On parle ici de livres de tous les genres et provenant de toutes les directions.  Une personne le lit qui en parle à une autre, qui en parle à une autre qui lit le livre.  Effet d'enchainement, d'entraînement.  À mon comptoir, les gens savent que j'ai moins de chance de connaître le livre et ils arrivent avec la référence complète, souvent fourni par un ami bien intentionné (que je remercie).  Ce ne sont pas toujours ces livres qui sont au sommet des best-sellers, mais ils font leur petit bruit tranquillement, sans se presser et se creuse une niche bien confortable où les lecteurs vont finir par aller le chercher.  Et ça, pour un libraire, c'est souvent le phénomène le plus intéressant, parce qu'il ne part pas d'une autorité quelconque et n'ont pas besoin de relais hors-littérature.  Ce sont alors les lecteurs qui créent le propre cheminement d'un livre.  Des exemples?  Les premiers livres de Michel David, L'homme blanc de Perrine Leblanc, la série Uglies de Scott Westerfeld et certains livres de psychologie.  Ce sont des vendeurs à long terme, ils restent sur les tablettes parce que les lecteurs ne les oublient pas.  Parfois, ils sont les seuls à en parler, mais en même temps, ils en parlent toujours bien, car qui de mieux pour parler d'un livre qu'un lecteur qui l'adoré?  Ces livres-là font leur petit bruit bien tranquillement, mais pour les lecteurs, ce sont souvent les plus belles découvertes, parce qu'ils débarquent dans nos vies alors qu'on ne s'y attendait pas.  Ce sont les cadeaux de la vie de lecteur.

@+ Prospéryne

samedi 15 octobre 2011

Bande-annonce d'Éphémère

Salut!

La maison d'édition Castelmore a eu la gentillesse de me faire parvenir cette bande-annonce, qui annonce le livre Éphémère que j'ai lu plus tôt cet été.  Avant sa parution je me dois de le souligner puisque j'ai eu la chance de mettre la patte dessus avant l'heure!  Pour ceux qui veulent goûter à l'ambiance du livre, ça donne une très bonne idée de celle-ci.




Le phénomène des bandes-annonces pour les livres est relativement récent, mais tout de même intéressant parce qu'on voit les livres différemment avec une bande-annonce.

@+ Prospéryne

vendredi 14 octobre 2011

Histoire de la princesse et du dragon d'Élisabeht Vonarburg, Illustré par Sandrine Mercier

Histoire de la princesse et du dragon  Élisabeth Vonarburg  Illustrations de Sandrine Mercier  Trampoline 71 pages

Résumé:
Depuis des générations, à la naissance de la fille aînée de la Reine, un dragon s'installe en haut de la tour du château, attendant le 15e anniversaire de la Princesse.  À ce moment-là, la Princesse doit faire un choix: partir avec le dragon ou rester pour se marier, avoir des enfants et devenir Reine à son tour.  Quand vient le tour d'Alyne, sa fougueuse personnalité la pousse à vouloir partir avec le dragon.  Mais où donc l'emmènera-t'il?

Critique:
Euh, je n'ai pas senti la patte de Vonarburg dans ce court livre.  Surprenant!  Et c'est d'autant plus une déception.  Un petit récit court, mais que j'ai trouvé à la fois un peu trop convenu et ne respectant pas les règles classiques du conte.  Rien à voir avec Les Contes de la chatte rouge que j'avais littéralement adoré.  La mise en place de l'histoire (deux chapitres complets!) est longue avant d'arrivée à Alyne proprement dite et j'ai vraiment eu de la difficulté à distinguer certains détails de l'histoire.  On emmêle un peu trop de personnages au début et ensuite on les ramène après un moment et j'ai trouvé que ça faisait raccommoder plutôt que de couler de source.  Je l'ai lu d'une traite en me disant sans cesse: mais encore?  J'ai de la difficulté à décrire le manque que j'ai.  Peut-être est-ce que j'avais des attentes trop élevées envers un texte jeunesse.  Je dois aussi dire que même si les illustrations étaient très belles, je ne les aies pas trouvées adaptées à ce livre.  Ça aurait été parfait pour un album, mais pas pour un mini-roman.  Je vais être claire: c'était trop jeune pour un mini-roman, ce n'est pas le moins du monde le talent de l'illustratrice que je remets en cause ici.  Alors, déception pour ce livre, mais bon, on ne peut pas toujours donner des Coup de coeur à un auteur non?

Ma note: 3/5

mercredi 12 octobre 2011

Élise de Michel Vézina

Élise  Série Élise tome 1  Michel Vézina  Coups de tête 91 pages

Résumé:
Montréal, quelque part dans le futur, dans un monde post-apocalyptique, Élise a tué un policier, en légitime défense semble-t'il.  Pour les autorités par contre, qu'il ait tenté de la violer et qu'il ait abuser de son pouvoir n'a pas d'importance.  Pour son régulier, Jappy, peut-être l'homme qu'elle aime, peut-être juste un compagnon d'infortune, elle ne doit pas tomber dans le piège.  Mais il sont dans un monde où la violence règne en maître et où aucune autre valeur que celle de la loi du plus fort ne compte.

Critique:
Noir, lugubre, utltra-violent comme livre, certains passages sont à faire dresser les cheveux sur la tête!  Par contre, c'est supportable, parce que tout le livre est imbibé d'une certaine tendresse, celle entre Élise et Jappy, celle envers Hugo, l'enfant qui grandit dans ce monde pourri.  On a peine à reconnaître le Québec dans ce portrait super sombre.  Le livre se lit facilement, d'une traite et sa courte longueur y est pour quelque chose.  En même temps, Monsieur-Madame Tout le monde ne s'attarderait pas pendant 500 pages à un tel univers, c'est pas fait pour tout le monde, mais à petite dose, ça va.  L'écriture est belle, mais sans rien de précis pour la démarquer, elle est au service de l'histoire.  Bref, une petite lecture qui m'a fait grimacé d'horreur à quelques occasions, parfait pour les transports en commun (c'est d'ailleurs le but de Coup de tête!)

Ma note: 3.5/5

Je remercie Michel Vézina et les éditions Coup de tête pour ce service de presse.

mardi 11 octobre 2011

Pages de terreur de Jonathan Reynolds

Pages de terreur  Jonathan Reynolds  Collection Zone Frousse  Z'ailés  96 pages


Résumé:
Depuis la séparation de ses parents, Félix vit plus dans les livres que dans la réalité.  Il arpente avec passion les tablettes de la bibliothèque tous les jeudis.  Un jour, il trouve un étrange livre qui semble être vivant.  Intriguée, il commence à le lire, sans savoir dans quoi il a mis le pied!

Critique:
Euh, je suis déçue parce qu'honnêtement... je n'ai pas eu peur du tout!  La couverture du livre annonçait pourtant une bonne histoire, la quatrième de couverture était invitante, mais... et bien, j'ai bien aimé l'histoire, mais je n'ai pas frissonné d'angoisse à aucun moment.  Décevant sur ce point donc, mais pour le reste, l'histoire est bonne et bien écrite, l'idée de mettre un démon dans un livre est excellente et bref, tout était là pour que la sauce prenne, sauf que pour ma part, il manquait une bonne vingtaine de pages au livre pour que le tout soit vraiment meilleur.  On parle à peine de famille de Félix, alors pourquoi parler autant du divorce de ses parents?  Pourquoi présenter le personnage de Valérie et lui donner si peu d'importance?  Pourquoi est-ce que la situation se résous pratiquement du premier coup?  Pourquoi le démon est-il au final si facile à vaincre?  Je suis donc déçue, mais en même temps, je suis sûre que le livre avait du potentiel, alors disons doublement déçue, mais ce n'était pas une mauvaise lecture en tant que tel.

Ma note: 3.25/5

lundi 10 octobre 2011

Anouketh de Frédéric Bernard Illustré par François Roca

Anouketh  Textes de Frédéric Bernard  Illustrations de François Roca  Albin-Michel Jeunesse  32 pages

Résumé:
Quelque chose ne tourne pas rond pour Anouketh.  Ses amis les demi-dieux le voient bien, elle a une drôle de tête.  Ils essaient tant bien que mal de trouver ce qui dérange la petite fille, mais elle refuse de parler!

Critique:
Alros là, autant les dessins sont magnifiques que l'histoire touchante et parlant d'un sujet universel: le bouleversement qu'amène l'arrivée d'un nouveau bébé dans une famille!  Hé oui, Anouketh va tourner autour du pot pendant une bonne partie de l'album pour finalement avouer que ce qui la dérange, ce n'est ni l'école où elle apprend les hiéroglyphes, ni sa meilleure amie, ni rien sauf... le ventre rond de sa maman!  Ce qui est amusant, c'est que tous ses amis les demis-dieux vont se creuser la tête pour trouver la raison de ce qui la dérange.  Ils sortent les hypothèses les plus folles... commentés par une bande de fourmis rouges qui jacassent tout le long de l'histoire et surtout la plus bavarde d'entre elle qui ajoute une magnifique touche d'humour à l'histoire.  Toutes les illustrations sont magnifiques, j'ai eu l'impression qu'elles avaient été faites à l'ordinateur, mais ce n'est en rien négatif, ça donne un fini différent et ça fait nouveau!  Le fait de situer l'histoire en Égypte antique, mais de mettre l'accent avant tout sur les sentiments d'Anouketh est aussi une bonne idée.  Ça fait différent, tout en permettant à un enfant de s'y identifier.  Une bonne partie du charme de cette Égypte vient d'ailleurs de ses amis demis-dieux qui mettent en valeur la mythologie égyptienne et qu'on a pas souvent vu en dessin dans un album.  Je crois aussi que le plus important, c'est que l'on s'attache à Anouketh parce que nous aussi, comme ses amis les demi-dieux (dont une adorable Bastet miniature!), on se demande ce qui ne va pas avec elle.  Et à la finale, on va avoir une fin un peu bonbon, mais qui cadre magnifiquement avec un album pour enfant, sans être trop simpliste pour faire décrocher autant les enfants que les adultes.  Un bijoux d'album qui peut être utile autant comme histoire à compter le soir que comme histoire pour ouvrir le dialogue avec un enfant qui va devenir grand frère/grande soeur.

dimanche 9 octobre 2011

Joyeux anniversaire cher Blogue!

Salut à vous lecteurs!

Il y a un an, j'ouvrais ce blogue, désireuse d'avoir mon petit coin dans le vaste univers d'Internet.  Après une année complète à bloguer, je peux facilement dire que je ne regrette pas du tout mon incursion sur la planète blogue.  C'est à la fois stimulant et exigeant, mais avant tout, c'est toute une aventure à vivre, surtout quand comme moi, on décide de l'alimenter de manière quasi-quotidienne!  Néanmoins, je crois qu'après un an, tout ce que je prévoyais faire de ce blog au début a évolué en même temps que lui et pour le meilleur.  C'est pourquoi j'ai pensé qu'un petit changement de décor s'imposait.  Rien de mieux que de changer un peu les couleurs pour faire neuf.  Alors, pour ton premier anniversaire cher blogue, voici un nouveau look, fraîchement sorti de mon imagination!

Et à vous, chers amis et lecteurs qui me suivez, sachez que je n'ai pas du tout l'intention d'arrêter, j'aime trop ça, bloguer! ;)

@+ Prospéryne

vendredi 7 octobre 2011

Cahier pratique pour ne plus se faire manipuler d'Anne Guibert Illustré par Vivilablonde

Cahier pratique pour ne plus se faire manipuler  Textes d'Anne Guibert  Illustrations de Vivilablonde  Éditions ESI 66 pages


Résumé:
Les manipulateurs sont parmi nous dit Isabelle Nazare-Aga.  Pour ceux qui veulent connaître la base des principes de la manipulation sans se casser la tête, voici un excellent petit opus pour vous!

Critique:
Le grand avantage de ce petit cahier est d'être d'un abord archi-hyper facile.  On ne se perd pas le moins du monde dans la théorie, on est dans le clair, net simple et précis.  Et pour ceux qui auraient quelques difficultés à comprendre, les dessins de Vivalablonde réussissent à très bien vulgariser les concepts un peu plus difficile tout en ajoutant une touche d'humour très bienvenue!  Dans l'ensemble, on fait le tour de la question et c'est à la fois instructif et ludique.  Cependant, les exercices m'ont semblé parfois un peu long à faire et j'en aie sauté la plupart.  Ils ne sont pas essentiel à la lecture du livre, ils sont surtout utile pour quelqu'un souhaitant approfondir le domaine avec son propre vécu.  Pour le reste, on peut très facilement s'en passer sans pour autant perdre quoi que ce soit à la lecture. 

Ma note: 4/5

jeudi 6 octobre 2011

La culture du livre et la culture du numérique

Salut!

Je réfléchis beaucoup ces derniers temps.  Je suis de celle qui croit fermement que ce n'est pas en restant campée sur ses positions que l'on avance dans la vie et que c'est en confrontant nos idées avec celle des autres que l'on peut à la fois apprendre et faire changer un tantinet d'opinion les gens avec qui l'on discute.  Un genre de trucs à double-sens!  Ne me croyez pas si pure: quand je discute, je remets autant mes idées en question que je porte les autres à remettre en question les leurs.  Héhé!  Dans ce sens, j'ai discuté et je suis plusieurs blogues qui parlent du numérique et je suis très impliquée dans le réseau actuel du livre papier.  À la croisée des mondes.  Les deux me semblent parfois appartenir à deux planètes différentes qui ont du mal à se rencontrer et encore plus à se comprendre.  Ils appartiennent tous les deux à deux cultures très différentes: la culture du livre et la culture du numérique.

Première des choses, je ne dénigre pas ici le livre numérique, je parle plutôt la culture qui va avec.  Et je prends ici le mot culture dans le sens de: «ce qui est commun à un groupe d'individus et comme ce qui le "soude"» dixit Wikipédia.  La culture du livre et la culture du numérique est radicalement différente et fait s'entrechoquer deux visions du monde aux antipodes.  Elles ne sont pas contradictoire, mais elles partent sur des prémisses complètement différentes.

La culture du livre est celle que je connais le mieux.  Vraiment et de loin.  Je suis tombée dedans comme Obélix dans la marmite de potion magique quand j'étais petite et j'ai grandi avec.  Dans cet univers, on parle du livre papier, c'est le matériau de base de cette culture.  Le as-tu lu le livre signifie en filigrane, as-tu lu le livre papier?  L'implantation du livre numérique dans ce milieu est en train de se faire petit à petit, mais selon les paramètres de cette culture, pas de celles du numérique.  On se prête des livres, on se passe les bonnes adresses des librairies et oui, on est réseauté sur Internet.  Mais la base culturelle est celle de l'objet de base, du livre et de ce qu'on peut en faire.  On part de là.  Le texte est le texte, le livre est le livre et on ne remet pas ça en question.  Et on est dans la durée.  Les livres de la rentrée littéraire de cette année seront encore lu dans un an, deux ans, dix parfois si le livre a passé la barrière du temps, ce qui n'est pas toujours le cas.  Ce sont les gens de cette culture qui vont faire dédicacer leurs livres dans les salons du livre, qui fréquentent les librairies et qui vont se rencontrer entre lecteurs, souvent via des forums de discussions ou même Facebook et twitter.  Ce ne sont pas des gens débranchés, mais ce sont des gens qui sont attachés à certaines choses, le livre papier en est un, mais il y a aussi un certain attachement à la lenteur, à une littérature qui peut prendre du temps à s'épanouir.  On ne cherche pas la satisfaction immédiate et on attend souvent la prochaine parution avec envie, on va aller la chercher en librairie et dans l'attente, dans le déplacement, dans le retour à la maison où on lira calmement assise dans notre coin lecture, il y a un plaisir qui vient avant même d'avoir ouvert la couverture. 

À l'autre extrémité, la culture du numérique est dématérialisé, on lit sur notre IPad, notre IPhone, notre liseuse ou notre ordinateur, aucun problème, le livre n'existe plus en tant que produit fini, on multiplie les possibilités sur lui.  On ne possède d'ailleurs même plus les fichiers physiques dans bien des cas, tout est dans le nuage d'Amazon ou de Google, le produit n'est plus notre possession, on y a simplement un accès, dans bien des cas à vie, mais tout de même, la possession n'est plus.  Un film, un livre, un jeu vidéo, aucune importance, les formes physiques n'existent plus, tout est sur internet, accessible immédiatement, consommable immédiatement aussi.  La rapidité et l'instantanéité sont des paramètres absolus de l'ère numérique.  Et il y aussi le réseautage en niche, très poussé.  De plus, le respect de la propriété intellectuelle n'existe pas comme dans la culture du papier, tout simplement parce que pour cette culture, le produit offert aux lecteurs n'est jamais complètement fini: on se l'approprie, on le détruit, on le reconstruit, on l'utilise, on le transforme.  C'est pourquoi la question des droits d'auteur y est si bizarrement interprétée par rapport à la culture papier: tout est tellement dans l'échange et le partage que le point de départ ne devient qu'une étape.  J'ai discuté récemment avec un des fiers représentants de cette culture et il m'a dit qu'il avait pris toutes les points identifiables d'un récit de voyage et en avait fait un album avec des prises de vues de Google Maps.  La fille de culture papier que je suis a momentanément crié au scandale intérieurement avant de s'avouer bien honnêtement que pour la culture numérique, ce n'est pas le moins du monde un scandale, mais une appropriation.  Et cette communauté, si active au quotidien dans le monde numérique se rencontre elle aussi en version humaine: ils en ont besoin et le font même avec plaisir.  On n'évacue pas la dimension humaine de cette culture, mais elle est vécu très différemment.

Alors, qu'est-ce qui arrive quand on plonge quelqu'un de la culture papier dans la culture numérique?  Exactement ce qui m'est arrivé lors de mon passage au BookCamp Montréal 2011: un sacré choc culturel!  Et c'était culturel, pas autre chose, ne cherchez pas dans les communautés ethniques de Montréal l'incompréhension et les chocs culturels, je l'ai vécu toute la journée avec des gens issu de la même culture de base, parlant la même langue et vivant sur le même territoire que moi!  On ne partait pas sur les mêmes prémisses, pas sur les mêmes bases.  Je ne dis pas que c'est positif ou négatif, pas le moins du monde, mais c'était différent.  Totalement et complètement différent.  Un clivage énorme entre mes bases, entre ma façon de voir le livre et les personnes présentes.  Elles ont tout mon respect par contre, c'est juste que comme je l'ai dit, on n'appartient pas à la même planète.  D'ailleurs, ma mémoire me rappelle beaucoup plus de discussions sur les supports, les acteurs du milieu du livre que sur la littérature et la passion du livre que les fervents du livre papier portent tous dans leurs trippes même s'ils discutent très sérieusement d'enjeux de la totalité de la chaîne du livre.  Je n'ai pas senti ça au BookCamp et c'est peut-être ça qui me fait le plus peur: la perte de cette culture qui vient avec le livre papier.  Elle ne se trouve pas dans le support ni dans les possibilités, elle existe déjà, elle est là, elle est active et elle est archi-vivante.  Si on numérise les livres, on fera juste un changement de support.  On ne changera pas la base de l'approche du texte.  On n'en changera pas la culture pour les gens de la culture du livre.  On changera juste le support.  Point important à comprendre pour les gens de culture numérique s'ils ne veulent pas rater le bateau en tentant de vendre le numérique aux autres lecteurs venant d'une autre planète qu'eux.

@+ Prospéryne

mercredi 5 octobre 2011

Prêtresses du sexe d'Alexandre Levine

Prêtresses du sexe  Alexandre Levine  Artalys  198 pages

Résumé:
Cléaridas a entendu parler des Prêtresses de Wellouma dans la nation voisine de la sienne.  Des femmes qui se donnent à des hommes, sortent de prostituées sacrées, afin d'accomplir le service de leur déesse.  Il se présente donc au temple où il est accepté comme compagnon d'une prêtresse, Ilouma, qui devient donc sa handaï.  Tout va bien, mais dans cet univers feutré de sexe et d'orgie, Cléaridas découvrira bien vite qu'une seule chose est vraiment taboue: l'amour.

Critique:
Premièrement, on s'en doutera bien en voyons le titre, ce livre est clairement un récit érotique.  Ce qui le rend particulier, c'est que l'histoire se passe à l'époque de la Grèce antique et l'on peut deviner à quelques éléments que Cléaridas est grec, mais le reste est fictif.  On entre donc dans le temple de Wellouma, la déesse de l'amour et de la fertilité.  Les scènes érotiques sont très bien racontées et l'auteur ne fait pas dans la fausse pudeur érotique: il nomme les choses telles qu'elles sont et ne donne pas dans la surenchère de vocabulaire pour éviter de dire pénis ou vagin.  Le livre est intéressant, mais justement dès que l'on s'éloigne des scènes de sexe, l'intrigue perd sérieusement du volume.  D'accord, Cléaridas tombe amoureux d'Ilouma au premier regard et ils vont vivre ensemble dès qu'elle aura quitté le temple de Wellouma après même pas 24 heures passés ensemble?  Un peu de sérieux SVP!!!!  J'ai vu plusieurs autres exemples comme ça qui manquait sérieusement de réalisme.  Et aussi, malheureusement, comme c'est une petite maison d'édition, plusieurs petites erreurs (nom de personnage pas les bons à certains endroits et autre petits trucs comme ça) parsèment le livre, rien de dérangeant, juste assez pour me faire tilter à quelques reprises.  Malgré tout, un bon livre qui fait passer un excellent moment.. euh, est-ce que je peux dire ça d'un livre de littérature érotique moi????

Ma note: 3.75/5

mardi 4 octobre 2011

238 trucs pour vivre pas cher de Trent Hamm

238 trucs pour vivre pas cher  Trent Hamm  Transcontinental 133 pages

Résumé:
Le titre le dit très bien, pas besoin de rajouter!

Critique:
Des fois, se plonger dans un livre complexe peut être un plaisir pour approfondir un sujet.  D'autres fois, d'avoir un petit livre hyper-pratique où on ne se perd pas dans les explications est un autre plaisir!  Ce livre entre dans la seconde catégorie.  C'est même à mettre, à la limite, dans la peu glorieuse catégorie des «lectures de bols».  C'est tellement facile de lire quelques trucs, de poser le livre et d'aller vers autre chose!  D'ailleurs, nul besoin de lire le livre d'une couverture à l'autre dans l'ordre numérique des trucs, on peut facilement lire ceux de telle ou telle catégorie et sauter ceux de celle d'après.  C'est ce qui fait la force de ce livre.  Et les trucs?  J'aurais le goût de dire que la majorité de ceux-ci sont de l'ordre du gros bon sens, mais il est toujours bon de se les rappeler.  Autre chose: on ne vise pas les trucs qui font sauver des milliers de dollars, mais de colmater les centaines de petites fuites financières qui de jour en jour font disparaître de précieux dollars.  Mine de rien, même si on applique pas l'ensemble des trucs de ce livre, on peut faire de très grosses économies, quelques dollars ici et là.  Un excellent petit investissement!

Ma note: 4.5/5

Je remercier Transcontinental et plus particulièrement Robert pour ce service de presse.

lundi 3 octobre 2011

La théorie des piles et la loi de la gravité

Salut!

Avez-vous déjà remarqué que des fois, les lecteurs ont tendance à accumuler des livres?  Et que ceux-ci, parfois, malgré tous les efforts de leurs propriétaires à les placer dignement, finissent en pile plus ou moins informe.  Ça on appelle ça la théorie des piles.  Elles tiennent debout jusqu'au passage impromptue d'un camion lourd dans la rue qui fait vibrer les murs et les planchers.  Là s'appliquent autre chose, une loi: celle de la gravité.

(Pour ceux qui ne sauraient pas, en science, il y a deux choses, les lois et les théories: les premières ont passé tous les tests de la science et sont donc considérés comme solides, ce sont des lois sur lesquels reposent la science, gravité etc, et les secondes sont des explications de la réalité pas encore prouvées, évolution, relativité entre autre.  Tant qu'elles n'ont pas passées l'épreuve de la réalité, une théorie ne devient pas une loi)

C'est pourquoi la théorie des piles restera toujours une théorie.  Même si on passe un temps fou à essayer de placer convenablement une pile de livres, elle finira logiquement par tomber!  Cependant, la majorité des lecteurs finit toujours par essayer de défier la loi pour prouver la théorie, même si elle a passé des années et des années à être détruite par la pratique dans la réalité.  Reste maintenant à la tester en apesanteur pour voir si elle a une chance de passer un jour au statut de loi! :P

@+ Prospéryne

dimanche 2 octobre 2011

Amour, sexe et chimie de Barbara Collins

Amour, sexe et chimie  Barbara Collins  Collection sexualité  Québécor  152 pages

Résumé:
L'amour est un sentiment hautement psychologique, mais qui repose sur de complexes systèmes chimiques.  Petit traité pour nous aider à y voir plus clair.

Critique:
Un petit livre qui se lit vite, qui est instructif, mais qui laisse très peu de traces.  On y explique les bases chimiques du sentiment amoureux et comment de dire que l'on ne peut pas sentir quelqu'un est quelque chose de finalement pas si fou que ça!  Les témoignages des gens dans les livre, de tous les horizons et toutes les orientations est intéressant, mais sans plus.  Comme je l'ai dit, on apprend des choses sur le coup et ensuite, hop, au livre suivant!

Ma note: 3/5

samedi 1 octobre 2011

BookCamp Montréal 2011: 30 septembre 2011

Salut!

Journée complète passée au BookCamp de Montréal hier, une anticonférence sur le livre et son avenir.  Ok, primo, j'ai trouvé ma journée hyper intéressante, et deuxio, pourquoi il n'y avait pas plus de libraires là!?!?!?!?  Je me suis à plusieurs reprises sentie très seule dans mon petit coin en tout cas, j'étais pratiquement la seule présente.  Première constatation: si lors des ateliers, j'ai été poussée dans mon coin à plusieurs reprises par des gens que je qualifierai de geek (en tout cas, pas mal plus que moi!), dès qu'ils étaient finis, j'ai pu avoir des conversations plus qu'intéressantes avec les mêmes personnes!  C'est ça une anticonférence, un lieu de débat, d'échange, où les idées fusent et cette partie-là je l'ai adoré.  Ce que j'ai moins aimé, c'est que la plupart des participants n'était plus dans la réalité actuelle du monde du livre: ils sont deux ou trois ans à l'avance, ils étaient déjà pratiquement tous passé à l'étape numérique, alors que ce qui domine encore actuellement le marché, c'est le livre papier.  Il y avait là des développeurs Web, des éditeurs numériques, des bibliothécaires aussi. des gens très branchés, plus que des éditeurs, des libraires, des gens qui font l'industrie du livre maintenant.  En ce sens, l'intérêt majeur de participer à cette anti-conférence, c'est d'y aller pour comprendre ce qui s'en vient, pas la situation actuelle.  Laissez-moi vous dire que je suis ressortie de là avec la tête pleine d'informations nouvelles!

Bon, habituellement quand je parle d'un événement, j'aime raconté ma journée, mais là, je crois que je m'y perdrais!  J'ai eu des conversations hyper-intéressante avec entre autre (je n'ai pas retenu tous les noms, désolé!) Jean-François Gayrard, éditeur de Numériklivre, un éditeur 100% numérique, Karl Dubost, qui, si j'ai bien compris, fait de la programmation web (désolé si je me trompe) et aussi avec Olivier Gougeon Éditeur-Libraire chez Ulysse, pratiquement le seul autre libraire de la place avec moi!  Des échanges très intéressants à chaque fois!  J'ai parlé avec au moins une bonne dizaine d'autres personnes durant la journée, c'est dire combien cette journée était axée sur l'échange. 

J'ai adoré ma journée, mais en même temps, sur le chemin du retour, j'avais un drôle de sentiment.  Un genre de confusion à vraie dire.  J'ai fini par trouver ce que c'était en mettant les pieds chez moi: toutes les personnes rencontrées ou prêtes étaient convaincues que le numérique étaient l'avenir, c'était aux autres de s'y faire, pas à eux.  C'est je crois ça que j'ai trouvé à la fois dommage et dérangeant, j'avais un peu l'impression de me faire forcer la main vers le numérique, comme si mes préférences en terme de lecture n'étaient plus correctes ou conformes.  Ok, je n'étais pas au bon endroit pour avoir une oreille attentive à mes opinions, j'en conviens, mais en même temps, il y a avait comme une espèce de petite arrogance que je n'ai pas aimée.  Je ne suis pas la seule et je ne serais pas la seule non plus à faire le grand saut dans les prochaines années, mais ce n'est pas en me disant que le numérique est meilleur que le livre papier que je vais être convaincue de faire le saut.  Le numérique a des avantages indéniables et il va transformer les habitudes de lectures dans les prochaines années, mais à quel point?  Aucune idée et je ne pense pas que les geeks présents eux-mêmes, branchés sur des réseaux qui les renforcent dans leur propre vision et où ils en oublient la masse des lecteurs pas encore branchés (qui existent!) ne peuvent parfaitement le prédire.  Je suis un peu au point de rencontre entre les deux mondes, entre les lecteurs mordus de papier et la planète internet.  Je regarde les deux mondes et je sais que tout le monde va finir par tirer son épingle du grand jeu de la lecture.  Quelque soit le mode de lecture employée. 

@+ Prospéryne