samedi 12 novembre 2011

Les risques du métier

Salut!

On pourrait croire que le métier de libraire est un métier tranquille.  Après tout, quand on me voit assise à mon bureau, je n'ai pas l'air de quelqu'un qui travaille physiquement si fort que ça non?  Je passe une bonne partie de mes journées assise à fixer mon écran et à déplacer des piles de livre un par un.  Sauf que ça ce n'est qu'une apparence.  Comprenez-moi: être libraire est un métier dangereux!

Quand je suis arrivée à la librairie, j'ai pensé pendant un temps mettre une pancarte aux rayonnages avec la mention Attention, chute de livres!  Si vous saviez combien de livre peuvent tomber des tablettes en une année, vous seriez surpris.  Il n'y a pas pire endroit qu'une librairie pour apprendre en deux temps trois mouvements le son caractéristique d'un livre qui vient de subir les foudres de la gravité.  D'autant plus que l'on doit souvent les placer en équilibre plus ou moins précaires pour les mettre en valeur,  Suffit alors qu'un gros camion passe dans la rue et crée une vibration pour que slchhch, pouf!  Je me lève alors et je vais attraper le rescapé.  Dans la plupart des cas, il s'en tire sans trop de dommages.  Dans le cas contraire, je grogne un peu parce qu'il est abîmé et que les livres abîmé, ben, les gens n'en veulent pas et je les comprends tout à fait.  Le pire, c'est par les journées neigeuses, quand le sol est recouvert d'une substance bouetteuse et saline absolument pas ragoûtante.  Ça, c'est automatique: un livre qui tombe là-dedans, c'est impossible de le revendre et ça fait même yeurk quand on va le repêcher là-dedans!

Mais il y a aussi les tablettes surchargées ou trop haute.  Allez placer un lourd livre sur la tablette d'en haut sans sa coopération et il vous vous fera clairement comprendre qu'il ne souhaite pas y être en vous retombant sur la tête!  Vilain livre, surtout quand c'est une intégrale des romans les plus connus de Jules Verne en version illustrée!  Ayaye ma tête!  Dans ces cas-là (après m'être assurée bien sûr que le livre a moins souffert que ma tête de sa chute), je prends le temps de me trouver un petit banc pour compenser l'absence de taille et me mettre à la bonne hauteur afin de s'assurer que le livre récalcitrant se fera un nid à l'endroit précis où MOI je le souhaite et non lui.  Hé, c'est moi la libraire espèce de &*)?)*(?) de livre!

Ah oui et il y a les tablettes surchargée aussi.  Veut, veut pas, on est une librairie et certaines tablettes, à certains moments de l'année sont plus remplies que d'autres.  Dans ces moments-là, il faut être vraiment prudent.  Dans la section des documentaires jeunesse, par exemple, la plupart des livres sont très lourd parce qu'imagés, ce qui cause certains petits problèmes techniques.  Il faut être précautionneux quand on rajoute des livres sur une tablette surchargée parce qu'il m'est déjà arrivé d'avoir le contenu de l'une d'elle sur le pied...  Oui, oui, la tablette a lâché et heureusement qu'on était en hiver parce que je n'ai pas reçu le contenu de la tablette sur ma sandale, mais sur mon bon vieux soulier fermé ce qui a protégé ne serait-ce qu'un peu mes pauvres orteils de la violente attaque de la connaissance documentaire destinée à la jeunesse.  J'ai quand même eu un gros orteil bleu pendant une semaine suite à ça!

Alors, la prochaine fois que vous mettre les pieds dans une librairie et que que vous apprécierez le calme et la détente des lieux, souvenez-vous que c'est aussi le lieu d'une bataille implacable entre les livres qui refusent de tenir en place sur leurs tablettes et les libraires qui tiennent vaillamment leur bout.  Bataille silencieuse certes, mais qui laisse des bleus et du papier froissé chez chacun des combattants!

@+ Prospéryne

9 commentaires:

Isabelle Lauzon a dit…

LOLOL! J'ai adoré ton billet, très humoristique!

Bon sang, je n'aurais jamais cru qu'être libraire, ça pouvait être aussi dangereux... :D

ClaudeL a dit…

J'ai beaucoup aimé aussi. Je t'y voyais.

Prospéryne a dit…

@Isabelle, hihihi, tant mieux si je suis arrivée à te faire rire! :D Et oui, être libraire est parfois un peu dangereux, les gens oublient souvent que les livres, ça pèsent lourd...

@ClaudeL, ça donne une petite idée de mes journées hein? ;) T'inquiète, je reçois pas des livres par la tête à tous les jours... :P

Gen a dit…

PWAHAHAHAHAHAHAHA!

En plein ce qu'il me fallait ce matin! hihihi Cela dit, le fait qu'être libraire est un métier dangereux n'est pas une surprise : je me suis pris mes bibliothèques sur la gueule assez souvent pour m'en douter :p

Bon courage, les librairies vaincront!

(PS : Je sais pas si tu sais, mais dans Terry Pratchett, les livres de magie sont animés d'une volonté propre, ils volent d'un rayon à l'autre, mordent, jettent des sorts, se reproduisent... T'aimerais sans doute! ;)

Prospéryne a dit…

@Gen, non, j'ai jamais lu de Terry Pratchett, mais j'ai juste à penser au manuel de soin aux créatures magiques que Harry Potter a en troisième année pour comprendre le principe! Ouf, j'ose même pas imaginer!

Dominique Blondeau a dit…

et moi qui aurais tant voulu être libraire, j'ai échappé au pire!!! Pire que dans la construction avec un casque sur la tête!!!

Prospéryne a dit…

@Dominique, en effet, on ne met pas de casques de constructions ni de grosses bottes à bout d'acier pour ne pas faire fuir la clientèle!

Gen a dit…

@Prospéryne : Je dois dire que JK Rowlings avait clairement piqué l'idée de Pratchett à propos de ce manuel.

Prospéryne a dit…

@Gen, sans doute, mais il y avait juste Hagrid pour faire utiliser un tel manuel aux élèves de Poudlard!