La chasse sauvage tome 1 Les chants de la terre Elspeth Cooper Bragelonne 476 pages
Résumé:
Le livre d'Eador, Abjuration. 12:14
«Tu ne laisseras pas vivre le sorcier»
Gair est un sorcier et s'il a pu cacher sa vraie nature pendant des années, il est maintenant démasqué. Sur le point d'être exécuté, il réussit miraculeusement à s'enfuir et à rejoindre un ordre dont il ignorait même l'existence: les Protecteurs du Voile. Ils sont comme lui des magiciens qui entendent les Chants de la terre, la musique dont les vibrations permettent de faire de la magie. Et qui sont aux premières lignes pour protéger l'humanité... Eux qui ne cherchent qu'à les détruire!
Critique:
On est face à une oeuvre très ambitieuse dès le départ. Une fresque, mais tout en restant très simple et très accessible à la lecture. L'Église occupe un large pan de l'histoire, ce n'est pas le même livre de base, mais on sent la sensation d'étouffement, la toute-puissance, l'omniprésence des écrits, le poids sur les consciences, tout, on ressent tout de la même façon. Des citations bibliques à la façon dont on en parle, tout est dérivé de l'Église catholique au pire de son histoire. Ça traverse tout le récit. Magnifique, mais dur, difficile. Rien n'est épargné au lecteur, la Toute-Puissance affichée, tout comme les abus, l'utilisation des écritures à d'autres buts que leur sens premier, la corruption de certains dirigeants digne des Borgias. Malgré tout, on sent le déchirement de quelques personnages, leur volonté de changer les choses. Juste pour ça, le livre vaut la peine, mais il y a aussi la magie. On décrit la magie d'une façon que je n'avais jamais vue. Le Chant, la musique qu'entendent tous les sorciers et qu'ils utilisent pour faire de la magie, représenté à la fois par la musique et aussi par ses couleurs, sorte de camaïeu qui permet aux gens de se reconnaître entre eux. Pas de baguette, pas d'incantations, pas de potions, des êtres qui apprennent à utiliser qui existe autour d'eux et qui fait partie intégrante d'eux. Ça fait différent. Malgré tout, de petites choses me faisaient tilter en cours de lecture. Premièrement, le personnage de Gair débarque dans l'histoire sans que l'on connaisse son passé. On en découvre des brides quand il en parle, mais pour le reste, mystère. Son statut d'orphelin n'aide rien d'ailleurs. Il n'y a pas vraiment d'introduction, on est lancé directement dans l'histoire sans que le personnage ou le monde où il habite aie été expliqué et l'auteur ne prend pas non plus le temps de revenir dans le passé quelques pages plus loin pour nous l'expliquer. À nous de faire avec. Ça crée une dynamique différente de tout ce que j'ai lu. De même on suit l'apprentissage de Gair de loin, on ne se centre pas sur les difficultés qu'il y rencontre, même s'il est en apprentissage pendant la majeure partie du livre. Son cheminement est ailleurs, dans ses sentiments envers Aysha et dans sa découverte de la profondeur du Chant. Concernant Aysha et son caractère farouche, on peut dire qu'elle est à la fois déjà vue ailleurs dans la fantasy et pourtant, en même temps, nouvelle. Alderan, Masen et Tanith sont aussi de magnifiques personnages, à la fois nouveau et connu. Autre petit détail, il n'y a pas de carte du monde dans lequel les personnages vivent: je sais, ça fait cliché à chaque fois que j'en vois une, mais bizarrement, son absence m'a sauté dans la face à un moment donné, surtout que les personnages voyagent pendant une bonne moitié du livre. Rien n'est traitée selon les codes du genre dans ce livre, ce qui crée cette impression de fraîcheur et en même temps, c'est déstabilisant. On s'y habitue et on plonge dans le livre avec plaisir, mais avec une arrière-pensée qui ne nous quitte malheureusement pas.
Ma note: 4/5
Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire