mercredi 6 juillet 2011

Se casser la tête en lisant...

Salut!

Je suis une fille qui a des tendances de lectrice sado-masochiste.  Oulàlà, non, je vois que certaines personnes croit que je lis en ensemble de latex un fouet à la main.  Oui, bon, j'ai déjà lu du Marquis de Sade, mais ça n'a absolument aucun rapport.  Je lis confortablement assise sur mon divan, avec bien souvent un chat bien sagement collé contre moi.  Ou enveloppée dans une couverture.  Ou couchée sur le dos les pieds en l'air appuyé sur le dossier  (mais ça c'est plus rare!)

Bon alors, le lien avec le sado-masochisme alors?  J'aime me casser la tête en lisant.  Non, je ne me tape pas la tête sur mes livres, mais quelques fois par année, j'aime me taper un livre plus difficile.  Un livre qui va me forcer à ne pas le lire rapidement, à prendre le temps de la lecture.  Un livre qui va me faire rager parce qu'il remet en question des choses que je considère comme allant de soi.  Un livre qui va me faire réfléchir parce qu'il est bien écrit, parce qu'il me fait voir le monde différement.  Un livre dont je vais recommencer à lire six fois la même phrase parce que je ne la comprends pas.  Un livre que je vais, dans tous les cas, refermer avec le sentiment du devoir accompli et l'envie de faire une longue pause dans ce genre de lecture...  avant d'y revenir, immanquablement!

Je lis pour me casser la tête des essais surtout.  Des essais, des livres historiques qui ne sont pas hyper-vulgarisé, des livres des gens qui ont des idées diamétralement opposées aux miennes.  Je pense à Mein Kampf, un livre que je n'ai pas lu, mais que je souhaite lire un jour.  Aucune inquiétude, je ne suis absolument pas une néo-nazie!  Mais je veux comprendre.  Je veux comprendre et pour comprendre, il faut un effort, il faut sortir de ses pantoufles et aller vers des lectures plus complexes, dérangeantes, enrageantes, insécurisantes.  Je lis des livre complexes pour aller plus loin que la simple base, parce qu'on aura beau dire que la télévision et la radio peuvent nous faire voyager, le livre reste le meilleur médium pour exprimer des idées qui ne peuvent s'exprimer en reportage télévisuel.  Le livre permet d'explorer une idée dans tous ses détails, d'argumenter, de passer une idée, une théorie au crible.  Et au lecteur, de faire le tri entre ses convictions et ses croyances à la lumière de ce qu'il a apprit.

Bref, je suis une lecture sado-masochiste.  Je lis pour le plus simple plaisir de me casser la tête.  Par contre, je dois faire un aveu qui fait appel au petit diable en moi: dès ma lecture casse-tête terminée, je me lance dans un roman de bit-lit...  Et vlan dans les dents les lectures intellectuelles! Jusqu'à la prochaine fois! ;)

@+ Prospéryne

4 commentaires:

David Hébert a dit…

Ton message me rappelle mes années de cégep, où je lisais des ouvrages philosophiques incompréhensibles dans l'unique but de... me forger une tolérance face aux idées ! Ainsi, j'ai lu "Critique de la raison pure" de Kant, "Le monde comme volonté..." de Schopenhauer, l'œuvre de Nietzsche en entier... Et les idées qu'on y trouve, à mille lieux des miennes à l'époque, me faisaient énormément souffrir tellement elles me désabusaient, voire même m'effrayaient.
Peut-être suis-je également un sado-masochiste dans l'âme, compte tenu que j'achève à présent une maîtrise en philosophie...

Prospéryne a dit…

Oups, oui, sado-masochiste sûrement pour compléter une maître en philo si lire de la philo t'a fait cet effet-là! Pour ma part, je n'ai jamais lu Schopenhauer, ni Kant, ni Nietzsche. Mais je me suis tapée des ouvrages sur l'histoire des religions (particulièrement catholique) parce que bien des décisions prise par l'Église m'enragent, des ouvrages de membres de la droite américaine à l'époque où j'étais une écolo pure et dure (je me suis ramollie un peu, mais je pratique encore autant) quelques essais historiques ou politiques assez pointu, bref, j'ai pioché dans le domaine. Mais je me dis souvent que je devrais en lire plus. Le hic? Le temps, c'est toujours plus long de lire ce genre d'ouvrage parce qu'il faut y mettre le temps de réflexion et que ce n'est pas toujours évident de le trouver et de trouver aussi le bon état d'esprit pour bien en profiter. J'essaie par contre!

David Hébert a dit…

Ah oui, ce sacré temps... Il reste que c'est bien de lire un essai de temps à autre, pas tant à cause de ce qu'on y apprend qu'en raison de l'énorme plaisir qu'on éprouve à lire un roman par la suite ;-)

Prospéryne a dit…

Oh oui! Se plonger dans un bon roman après s'être tapé un essai, quel plaisir! :D