jeudi 2 avril 2020

Coraline de Neil Gaiman

Coraline  Neil Gaiman   Harper Collins Publisher  162 pages


Résumé:
Coraline est une petite fille intelligente, qui n'aime pas la cuisine raffiné et préfère le fast food, adore explorer et qui trouve que vraiment ses parents ne s'occupent pas assez d'elle.  Elle vient d'emménager  avec eux dans une nouvelle maison, dont ils n'occupent que la moitié du premier étage.  La maison est très ancienne et la petite fille s'y ennuie.  Que faire en effet quand on a pas d'amis proche, qu'on est curieuse comme quatre et que nos parents passent leur journée le nez sur leurs ordinateurs?  On explore!  Mais il y a un endroit, dans la salle de dessin, derrière une porte fermée à clé, qu'il vaudrait peut-être mieux ne pas explorer...

Mon avis:
J'ai été marquée par l'adaptation au cinéma de ce livre il y a une dizaine d'années.  J'étais sortie de la salle avec une collègue libraire et on s'était dit que c'était vraiment un film d'horreur pour enfant.  Le livre est à l'avenant, mais il est surtout une ode au courage.  Pas celui guerrier, de ceux qui partent à l'assaut, mais celui qui vous remue les trippes et vous glace la moelle des os, mais que vous arrivez à surmonter parce que vous devez le faire.  Tout simplement.

La mécanique de l'histoire est simple, mais terriblement efficace.  Les parents de Coraline s'occupent très peu d'elle, elle s'ennuie, mais il n'y a pas que ça.  Par une foule de petits détails, l'auteur nous montre le fossé qui se creuse parfois entre les parents et leurs enfants, quand les inquiétudes des adultes prennent le dessus et que la communication ne passe pas.   La tentation sera d'autant plus grande quand, au fond d'une salle de dessin, elle retrouve l'exacte réplique de sa maison, avec une autre mère et un autre père qui eux s'occupent d'elle, la comprennent et le lui font sentir de bien des façons.  La seule différence?  Ils ont des boutons à la place des yeux...  C'est un détail auquel Coraline s'adapte très bien au départ, c'est juste bizarre, sans plus, mais c'est aussi le point de bascule à partir duquel la peur prendra la place dans le livre.  Parce qu'il s'agit de la peur dont il est question, mais aussi de la façon dont on la combat.

L'auteur a réussit à dépeindre une petite fille de huit ans dans un contexte assez horrifiant, mais qui reste tout au long extrêmement crédible.  Ni stupide, ni superhéroïne.  Autour d'elle, une galerie de personnages étonnants, les deux anciennes vedettes de cabarets au sous-sol et le dompteur de souris au deuxième, mais surtout le chat, qu'elle retrouvera dans les deux mondes.  Le chat, qui dans l'autre monde parle et qui dit exactement ce que l'on pense que dirait un véritable chat!  Même l'autre mère, dans toute sa double-dimension, à la fois attraction et répulsion, a sa propre profondeur.

Tout l'univers est ainsi montré: le monde réel, fade et plein de contradictions et de déceptions, mais vrai, et l'autre monde, factice, mais tellement facile à aimer car répondant à tous les désirs de Coraline.  Mais souhaite-t-elle vraiment voir tous ses désirs comblés?  C'est là la grande question qui se dégage du livre.

À mettre dans les petites mains avec prudence, entre les mains des plus grands avec joie.

Ma note: 4.25/5

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