jeudi 12 mars 2020

Pour l'amour de ma mère et pour remercier les mamans de Boucar Diouf

Pour l'amour de ma mère et pour remercier les mamans  Boucar Diouf  Les éditions La Presse  200 pages


Résumé:
Son grand-père, Boucar en a beaucoup parlé.  De son père aussi.  Mais la personne qui a le plus marqué son parcours de vie, c'est sa mère, Déo Diouf.  Ce livre est un hommage à celle qui fût là pour veiller sur ses racines, mais aussi pour le laisser partir vers la vie qu'il mène maintenant.  Et c'est par extension, un hommage à toutes les mamans.

Mon avis:
Lire du Boucar Diouf, c'est toujours un cadeau.  C'est se commencer à se faire raconter un bout d'une histoire, la prolonger dans la savane africaine et revenir la finir sur les bords du St-Laurent.  C'est aussi une façon d'aborder l'écriture qui lui est propre.  Je soupçonne que c'est lié à l'oralité de sa langue maternelle, mais ce qui est certain, c'est que ça lui donne une touche personnelle que j'aime beaucoup.

L'auteur nous emmène ici dans ses souvenirs d'enfance et de de jeunesse, auprès de la personne qui en a été le rayon de soleil: sa mère.  Ce livre est au complet un hommage à cette mère analphabète qui a tant fait pour les siens.  En ce sens, le livre est sans doute le plus personnel de l'auteur.  Le plus personnel et celui où les silences comptent également le plus.  Parce que s'il met en lumière tant de facettes de la personnalité de sa mère, il garde dans l'ombre de larges pans.  Par pudeur sans doute ou pour protéger son intimité.  Je respecte sa volonté de ne pas vouloir tout dire, mais la porte étant ouverte, on voit très bien les zones où il n'est pas allé.  Ceci dit, l'extraordinaire personnalité de cette femme, toute cette philosophie de vie qui l'a portée toute son existence, toute cette force intérieure et toutes ces actions qu'elles ont engendré est largement raconté et expliqué.  Et je crois que c'était le coeur du message de l'auteur.  En ce sens, mission accomplie.

Comme toujours, l'auteur mêle la science et les sciences humaines.  Il explore beaucoup les liens étroits qui se tissent entre une mère et son foetus et ensuite son nouveau-né, en insistant sur l'impact biologique et bactériologique qu'implique la grossesse et l'allaitement, mais il les met en relation avec le contexte social, en particulier, celle de sa culture sérère.  À travers tout ce processus chimique et biologique, il explique en profondeur les tenants et aboutissants de la maternité au-delà du simple fait social qui est de donner naissance à des enfants.  Et c'est en faisant cela qu'il rend le plus belle hommage aux mères, à travers la science, donc, mais aussi, à travers tout ce que nos mères nous transmettent, que ce soit des bactéries ou des valeurs.

C'est le livre le plus personnel que j'ai lu de l'auteur.  Peut-être pas son meilleur, mais le plus profond.

Ma note: 4.25/5

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