mardi 6 janvier 2015

Je n'aurais pas le temps d'Hubert Reeves

Je n'aurais pas le temps  Hubert Reeves  Seuil  338 pages


Résumé:
L'autobiographie de l'astrophysicien et vulgarisateur scientifique Hubert Reeves, bien connu du grand public pour son travail de vulgarisation scientifique.

Mon avis:
Je sors de cette lecture un brin déçue.  Certes, il s'agit d'une autobiographie et on ne peut s'attendre à de biens grandes révélations dans ce genre de livre.  Mais dans sa structure et dans son récit, elle déçoit beaucoup.  Parce que si on suit bien l'itinéraire scientifique de l'auteur, il laisse de très très vastes pans de sa vie dans l'ombre.  Au point de nous sortir bien des choses comme on sort un lapin d'un chapeau.  Il parle des difficultés à aborder la sexualité dans sa jeune adolescence et du mystère que représentait les femmes et puis, ses études, les débuts de ses études supérieures et là, bam!, il est marié et il a un enfant.  Euh, me semble que... Tu l'as rencontré où ta femme?  Aucun détail sur elle sinon son nom et qu'ils ont fini par divorcer.  Pourtant, ils ont eu quatre enfants ensemble et ont vécu aux États-Unis et en Europe durant de nombreuses années.  Il annonce sa séparation et un ou deux paragraphes plus loin qu'il a rencontré une autre femme (où?  Mystère!) qui est devenu sa complice de longue date depuis.  Je comprends que l'auteur ne voulait pas faire de son autobiographie un catalogue d'anecdotes, mais là, il saute d'importants éléments qui auraient pu éclairer sa personnalité et son cheminement par la suite.  Je comprends qu'il n'ait pas voulu trop aborder sa vie personnelle, mais là, c'était vraiment trop...  D'autant plus que dans sa jeunesse, il est beaucoup plus précis.  C'est d'ailleurs la partie la plus intéressante et celle qui nous permet de mieux comprendre le scientifique qu'il est devenu.  Ensuite, à l'exception de son voyage en ex-URSS, il brosse un tableau assez vague.  Les derniers chapitres abordent un point plus précis, qui lui tient particulièrement à coeur: l'enseignement, la musique, la vulgarisation.  Et là, ça sent trop le professeur Reeves, ce personnage que l'on croise dans les médias et qu'on est habitué d'entendre avec sa voix grave et sa barbe blanche, incarnation du vieux sage.  C'était un peu trop.  Ajouter à cela que la chronologie est pour la plupart du temps assez énigmatique dans tout le livre et vous comprendrez ma déception.  Le seul point vraiment positif, c'est qu'il a su brosser un tableau bref, mais précis de ce que pouvais être le milieu de la recherche universitaire, avec ses petites guerres, ses conflits de personne, mais aussi les collaborations qui permettent de faire des avancées étonnantes.  Il faudra sans doute attendre son décès pour avoir une biographie véritablement complète, ou du moins, plus précise, ce qui est dommage parce que l'aventure de ce Québécois qui a apporté sa pierre à la connaissance moderne de l'astrophysique est loin d'être banale.

Ma note: 3/5

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