Salut!
Quiconque suit ce blogue de manière régulière sait que je parle quand même souvent du numérique. De ses possibilités, de ses limites. Les tenants du tout au numérique me tape autant sur les nerfs que les tenants de l'antique papier comme seul et unique support du livre. Et je dis livre et j'y tiens. Qu'il soit numérique ou papier, un livre est un livre. Je ne suis pas passéiste, je ne suis pas prête à me lancer dans l'avenir sans garde-fou, je suis une fille du juste milieu, de l'équilibre. Et je suis une fille qui ne se laisse pas avoir facilement par les beaux discours.
Alors le numérique? Indéniablement, il a ses avantages, mais il me semble que ceux qui sont le plus souvent cités par ses partisans ne sont pas les plus importants. Ils disent, hé, vous pouvez avoir votre bibliothèque au complet dans votre main!!! Oui et après? Ça ne fera pas lire davantage qui que ce soit. Et ça offre la merveilleuse possibilités (je suis sarcastique) de perdre d'un seul coup sa bibliothèque! Ils disent, plus besoin de se déplacer dans une librairie! Pour les paresseux de ce genre, il y avait déjà Amazon. Et à moins de fréquenter une grande surface, le détour par une librairie sera souvent nécessaire pour qui aime la littérature. Celle qui exige un tantinet plus d'effort, mais qui offre tellement plus que le prêt-à-lire offert chez Wal-Mart.
Pour les tenants du tout-papier, l'odeur du livre, sa texture, son poids, bref, tout ce qui fait qu'un livre est un livre est irremplaçable. Ironiquement, en lisant un vieux livre poussiéreux, je me suis dit que je devrais plutôt aller le télécharger... Les ADOPI (surnom ironique donné aux tenants du tout-papier par les tenants du tout-numérique) ne veulent rien savoir des tablettes. Le seul problème, c'est que l'avenir ne va que dans une direction, vers l'avant. Peu importe ceux qu'elle laisse de côté sur sa route. Et malheureusement pour eux, il se pourrait que quelques partisans du numérique en fasse parti, uniquement à cause de la nature hautement volatile de ce qu'ils défendent. Bienvenue dans la réalité tout le monde!
Alors l'avenir? Petit rappel de mes films de Star Wars, réécouté au moins 100 fois chacun: Yoda disant à Luke que toujours en mouvement, l'avenir est. On ne peut rien prévoir, rien prédire, juste essayer de voir. Le numérique creusera sa niche, j'en suis sûre. Mais au fond de moi, je suis presque sûre qu'il va créer celle-ci, bien plus que déloger le livre papier. On assistera à la naissance d'autres formes littéraires. On verra des trucs créé spécialement pour le numérique. Et on continuera à voir des livres papiers, peut-être publiés en numérique, mais selon le même esprit. Parce que dans la guerre papier/numérique, bien au-delà des supports, se pose la question de la culture du livre. Et c'est ça la plus grande question, qu'est-ce qui va résister, qu'est-ce qui va survivre? Qui vivra lira!
@+ Mariane
3 commentaires:
L'affaire que les gens oublient de prendre en compte lorsqu'on se penche sur le numérique, c'est la mise en réseau qu'elle implique.
Les vrais changements viendront de ce côté. La liseuse ou le e-book ne sont que des substituts au livre papier et demeurent grosso-modo des supports monofonctionnel pour la lettre (qui montrent comment nous demeurons malgré tout, attachés à l'imprimé).
L'affaire qui se passe en ce moment, c'est que nous passons d'une culture de l'imprimé à une culture numérique. Peu importe la volonté des tenants de l'un ou de l'autre, ce changement est inévitable. Il faut simplement voir comment le web 2.0 a transformé la possibilité de publier. Encore en 2000, si tu publiais, c'était sur papier. Le net, c'était réservé aux programmeurs perspicaces.
Maintenant, tu publies une note sur un blogue et tu sais te débrouiller avec facebook et twitter et tu rejoins un nombre inimaginable de lecteur. Inimaginable, en tout cas, pour un faiseux de fanzine (that was me) au lendemain de l'an 2000.
Ce qu'il faut surveiller, c'est comment le numérique fait et fera circuler les textes et comment il va transformer les rapports et les éléments qui étaient propres à la culture de l'imprimé.
Pour moi le numérique, c'est pratique. En effet tu peux partir avec ta biblio au complet, c'est pratique en voyage prolongé, léger et ça tient dans la main. Mais ce n'est pas tout. Je suis d'accord avec toi quand tu dis que chacun a son créneau, son marché. Il y a une relation avec les livres imprimés que l'on ne peut changer. Et j'ai déjà entendu dire que le cerveau retient mieux l'information lorsqu'elle est associée à plus d'un sens (odorat, toucher) que seule la vue. Mais peut-être même le cerveau humain est-il appelé à changer par la force des choses? Débat à poursuivre!
@Le Mercenaire, réflexion très pertinente, merci de m'en faire part! :)
@Hélène, déjà Facebook modifie la façon dont nos cerveaux fonctionnent, alors le numérique le fera sans doute aussi. Ce qui m'inquiète là-dedans, c'est plus le fait que l'on pourrait perdre des capacités de concentration, de réflexion. J'aime quand quelque chose est réfléchi, pensé longuement, Quand tout va trop vite, ça risque moins d'arriver et c'est l'une des choses qui me fait peur du numérique, encore plus que le changement de support.
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