vendredi 30 mars 2012

La principale source de distraction (Bis)

Ce que ça donne en image...


Je jure que ce n'est pas du tout exagéré!  (mage via Bookpaperscissors)

@+ Prospéryne

jeudi 29 mars 2012

Prix des libraires 2012: Catégorie Roman Québécois

Salut!

Me voici de retour avec la sélection du Prix des libraires du Québec, volet Roman Québécois cette fois-ci.  On met à l'honneur le roman d'ici!  Et comme à chaque année, on a droit à une superbe sélection.


Bon, premier et non le moindre, Arvida.  Honnêtement, c'est celui-ci que je mets en tête de liste pour les chances de recevoir les honneurs au Lion d'or.  Cette histoire basée sur le village natal de Samuel Archibald, Arvida, et raconté comme si c'était un conte tenant à la fois du fantastique et de la virée alcoolisée a séduit pas mal de monde.  Pas vraiment moi par contre.  On dirait que le battage médiatique fait autour de cette oeuvre m'en a écarté plutôt que rapprochée.

Hongrie-Hollywood Express maintenant.  Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi penser de celui-ci.  Un roman sur les États-Unis, détruisant au passage quelques mythes et prenant un malin plaisir à mettre ses personnages connus dans les situations les plus loufoques.  Une partie de moi se braque un petit peu: pourquoi écrire encore sur les États-Unis?  William S. Messier avait réussi un superbe recueil de nouvelles dans le même genre en mettant en scène ses personnages dans les Cantons de l'Est.  Je suis un peu tannée de voir encore notre grand voisin du Sud et sa mythologie faire des petits dans notre littérature.  Ça n'enlève sûrement rien à la qualité littéraire de ce roman par contre. 

Premier roman de l'auteure Catherine Leroux, on peut dire que celui-ci se taille une place dans la cours des grands dès le départ.  C'est une histoire de famille, on en a vu d'autres, mais en même temps, une histoire de famille bien racontée peut nous transporter très loin, parce qu'au fond, quelque soit notre famille, on a tous envie de la comparer à un moment ou à un autre!  Par contre, je ne suis pas certaine qu'elle va remporter le prix.  Ok, c'est un premier roman, comme Samuel Archibarld, mais il me semble qu'il faut lui laisser le temps de faire ses armes.  En tout cas, chapeau au graphisme de la couverture, j'adore! 

Jean-Simon Desrochers avait déjà frappé un sacré coup dans la cours des grands avec son premier roman La canicule des pauvres.  Ce n'est absolument pas une surprise pour moi qu'il se retrouve en lice pour le Prix des libraires avec son deuxième opus.  Cette histoire d'un carambolage en pleine tempête où les flocons de neige semblent représenter les grands de sable dans un sablier me semble avoir d'excellentes chances de repartir avec les honneurs.  Si ce n'est pas Arvida, c'est sûrement Le sablier des solitudes.  Ce sont les deux candidats qui sont à mes yeux les plus solides.

Sous béton est mon favori secret de la course.  En prime, il paraît que l'auteure vient de mon coin!  Et il y a aussi que je suis heureuse de retrouver une oeuvre de genre, ici de la science-fiction, parmi des candidats plus littérature traditionnelle.  L'histoire de cet enfant, enfermé dans une pièce minuscule d'un immeuble immense, a quelque chose de troublants et prête sa voix à une très belle histoire.  Bonne chance Karoline.  Et encore une fois, j'adore le graphisme de la couverture!

@+ Prospéryne

mercredi 28 mars 2012

Les villages assoupis: 1- Transtaïga d'Ariane Gélinas

Les villages assoupis  tome 1  Transtaïga  Ariane Gélinas  Marchand de feuille  144 pages

Résumé:
Anissa a tué sa collègue Léonie.  Un crime passionnel.  La jeune femme de 25 ans y voit cependant un signe, celui qu'il est temps pour elle d'aller rejoindre sa grand-mère, une chamane leader d'une secte complètement coupée du monde, là-bas, tout au bout du monde civilisé, aux confins de la route Transtaïga.  Elle s'embarque donc pour un étrange voyage, un cadavre au fond de son coffre, sur les routes de la Jamésie.

Critique:
En lisant ce livre, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Guy de Maupassant.  L'écriture d'Ariane Gélinas n'est pas aussi aboutie que celle de l'auteur français (faut lui laisser une chance, c'est son premier roman!), mais l'atmosphère qu'elle a réussit à créer me faisait indéniablement penser au Horla.  En fait, le roman pourrait être mis en droite ligne avec les auteurs fantastiques du XIXe siècle, mais transporté en plein Grand Nord québécois et teinté de chamanisme.  Un beau mélange.  J'ai trouvé que la scène du meurtre de Léonie en tout début de roman manquait un peu de tonus, mais pour le reste, ça s'est rapidement corrigé.  La longue virée en voiture sur les routes désertes du grand Nord québécois, un cadavre, puis deux dans le coffre avait quelque chose de terrible.  Mais c'est le contact avec la réalité que perd progressivement Anissa qui marque cette partie.  Elle fait de longues digressions vers le passé et on a aussi droit à des extraits du journal de sa grand-mère chamane.  La folie guette!  Mais une folie teintée de mysticisme amérindien, ce qui fait très différent de bien des choses que j'avais déjà lu.  Certes, certes thèmes d'ésotérisme sont universels et se retrouvent dans le roman, mais la manière dont c'est traité fait tâche.  Je n'ai pas entièrement embarqué dans certaines parties de l'intrigue, elles étaient un tantinet trop détachée de la réalité pour moi, mais n'empêche, le fait que ça se passe dans le Grand Nord québécois qu'on connaît si peu m'a énormément plu.  À découvrir.

Ma note: 4/5

mardi 27 mars 2012

Stieg Larsson avant Millenium de Guillaume Lebeau et Frédéric Rébéna

Stieg Larsson avant Millenium  Anatomie d'une oeuvre  Scénario de Guillaume Lebeau  Dessins de Frédéric Rébéna  Denoël graphic  Non-paginé

Résumé:
En trois temps marquant de la vie de Stieg Larsson, on explique la personne et aussi un peu, la genèse de Millenium.

Critique:
Personnalité complexe que ce Stieg Larsson au fond.  Et cette BD le montre clairement.  Un être épris d'absolu, entier, mais en même temps, intransigeant comme le sont tous les convaincus.  On voit un épisode de son enfance, un autre de sa jeune vie d'adulte et finalement, un long passage sur la fondation d'Expo.  Et à travers ces trois moments, sans doute soigneusement choisis, on comprend beaucoup de choses.  D'abord l'enfance, passée auprès d'un grand-père qui a été emprisonné durant la Seconde Guerre Mondiale pour ses allégeances pacifistes et communistes.  Celui-ci, on le voit très clairement, aura une influence très profonde sur le jeune Stieg.  Les auteurs utilisent l'allégorie du renard que chasse le grand-père pour montrer l'influence des mouvements d'extrême-droite.  Une bonne partie des idéaux du futur journaliste ont été assimilé à cet âge.  Précoce donc, mais en même temps, leur profond ancrage surprend.  Et le mènera à certains extrêmes, comme lorsque dans le deuxième épisode, il se joint aux combattantes érythréennes pour leur apprendre le maniement d'armes.  À ce moment se déploit son féminisme: il veut venir en aide à des femmes, traumatisé par un viol collectif  commis par ses amis et dont il a été le témoin involontaire et en quelque sorte le complice.  Il prend alors une part active au combat, mais dans la violence, totalement en contradiction avec les enseignements de son grand-père, mais en lutte avec son grand ennemi de toujours: la droite.  La droite et la raison du plus fort.  Par la suite, on le rejoint dans la fondation d'Expo et ses démêlés avec la droite.  Homme de conviction, il ne reculera pas, même devant les menaces.  On voit dans cette partie la genèse des idées de Millenium.  Et comme il l'explique lui-même, il veut utiliser les droits d'auteurs qu'il touchera pour faire grandir Expo et la lutte contre la droite.  Je me demande bien ce qu'il pense de l'usage que son père et son frère font de l'argent que son travail a rapporté...  Les dessins de cette BD sont fait au crayon charbon, ce qui donne une ambiance particulière.  Pas d'encrage comme dans beaucoup de BD en noir et blanc, mais un ensemble de nuance de gris, tous très sombre, uniquement différencié par le poids que l'illustrateur a mis sur son crayon en dessinant.  Ça donne une ambiance étrange, que j'oserais dire très scandinave à la BD.  On met d'ailleurs un temps à reconnaître une patte distinctive tellement le travail pourrait passer comme étant primaire, mais non, c'est magnifiquement bien dessiné.  Un bon ouvrage à lire pour qui veut mieux connaître Stieg Larsson, sans se taper une biographie complète, mais en lisant une très bonne BD.

Ma note: 4.25/5

lundi 26 mars 2012

En vouloir à l'auteur

Salut!

Ça m'est arrivée plusieurs fois dans ma carrière de lectrice de finir un livre en grinçant des dents.  Le dernier exemple en date?  Non, disons le plus marquant de la dernière année: La réparation de Katia Gagnon.  Je lui en VOULAIS.  Vraiment!  Du plus profond du coeur.  Je ne l'ai jamais croisé dans un Salon du livre ou ailleurs, mais si jamais ça arrive, je vais le lui dire en pleine face (poliment quand même!): pourquoi avoir mis une telle fin, pourquoi le gars de la fin sort-il du chapeau comme les magiciens en sortent un lapin?  Et pourquoi ne pas me dire ce qui arrivent aux tortionnaires de Sophie Michaud, j'aurais voulu le savoir moi!  Merdouille!  Quand j'ai lu ça, je lui en voulais tellement!  Parce qu'elle avait gâchée une excellente lecture.

Ça m'est arrivée à quelques reprises.  De vouloir lâcher là mon livre, aller trouver l'auteur et lui dire ma façon de penser parce que l'histoire finissait d'une façon toute autre que celle que je l'espérais, ou différente du reste de la série ou n'importe quoi d'autre.  Parce qu'au final, mes attentes envers ce livre étaient déçues.  Ok, non, c'est pas juste mes attentes qui étaient déçues, c'est plus complexe que ça.  Mais dans tous les cas, j'ai été plus que déçue.  La déception, je peux faire avec, mais il arrive que ça soit pire, vraiment pire.  Je prends l'exemple des Léonis.  J'ai lu toute la série en lui trouvant des défauts, mais la fin m'a tellement semblé déconnectée du reste de la série que je me suis tapée sur les doigts de l'avoir lue jusqu'à la fin.  Elle était tellement poche la fin!  Sans fausse blague!  En tout cas, c'est mon opinion, si quelqu'un l'a adoré tant mieux!

Quand on lit, on a des attentes et il peut nous arriver d'être déçu.  Ça arrive.  J'ai souvent fermé des livres en me disant que la fin n'était pas à la hauteur du reste.  Normal, les auteurs ne peuvent pas plaire à tout le monde et forcément, quand on a adoré une série, des éléments en cours de route peuvent nous déplaire royalement.  Je vise la fin, mais ça peut arriver à n'importe quel moment en fait.  Parce que l'auteur met quelque chose dans notre livre qui nous fait décrocher, qui nous semble débarquer d'une autre planète dans un livre qu'on adore et qui change tout, bref, quelque chose qui fait en sorte que notre plaisir de lecture est gâché.  Et à ce moment, on en veut à l'auteur.  De façon brève ou prolongée.  En ce qui me concerne, je ne commettrai jamais un crime pour ça, mais ça peut tellement me faire grincer des dents par contre!  Et gâcher un souvenir de lecture.

Auteurs, sachez une chose: je vous aime quand même.  Mais y'a des fois où...

@+ Prospéryne

samedi 24 mars 2012

Lady S: 4- Jeu de dupes de Aymond et Van Hamme

Lady S  Tome 4  Jeu de dupes  Scénario de Jean Van Hamme  Dessins de Philippe Aymond  Collection Repérages  Dupuis  48 pages

Résumé:
Suzie est en vacances en France avec son père adoptif, lieu de ses anciens exploits de voleuse de haute voltige.  Ce qu'elle ignore, c'est que la CIA est sur ses traces et désireuse de connaître la mystérieuse agence qui l'emploi à l'occasion, agence dont la CIA ignore à peu près tout sauf son existence.  Et ils mettent au point un stratagème pour que Lady S les mène à eux, ignorant que celle-ci n'en connait pas plus long que la CIA sur cette agence.

Critique:
Un album mené à tambour battant.  Lady S est en fuite durant la presque totalité de l'album, ce qui n'aide pas à maintenir un rythme lent, c'est sûr et certain.  Et l'aide viendra de personnes et d'endroits inattendus.  Lady S y apprendra pour qui elle travaille, mais aussi quels sont leurs buts.  Très intéressant cette idée d'association des retraités des agences de renseignement.  Peut-être pas extrêmement réaliste, mais quand même brillante.  J'ai beaucoup aimé.  En tout cas, la manière dont on est introduit à eux est pour le moins originale.  Et cette fois, Lady S aura le choix de continuer ou arrêter, car elle sait désormais la cause qu'elle sert.  Autre point intéressant, Lady S y coupera ses derniers liens avec son passé de délinquance, ce qui signifie que son avenir est désormais dégagé.  Rien à redire du côté des dessins et des cadrages, brillant comme d'habitude.  Il y a un personnage d'introduit dont je sens qu'il pourrait devenir récurrent, va falloir surveiller ça.  Je ne dis pas lequel de peur de me tromper :P

Ma note: 4/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.

vendredi 23 mars 2012

La lecture et le moral

Salut!

Des baisses de régime, des déprimes, des passages à vide, des bouts plates, on en a tous à un moment où à un autre.  Ça fini par passer, des fois tout seul, des fois une petit bière aide un peu (hihihi!)  Dans tous les cas, personnellement, je n'arrête pas de lire.  Il y a certaines choses qui m'éloignent de la lecture, mais pas une déprime.  Par contre, je me connais assez depuis le temps pour savoir que je dois fuir certains livres dans ces circonstances-là.

Et oui, mon moral influe sur mes lectures.  De la même manière que mes clients me demandent parfois un livre pour remonter le moral d'un proche (parfois même, des gens en phase terminale à l'hôpital), je me tiens plus proche de certains livres et plus loin de d'autres à certains moments.  Hors de question de commencer pour moi un livre qui entre dans mes critères comme étant déprimant quand je le suis moi-même.  Ou dans un essai qui parle d'une situation noire.  Plombe-moral.  Et quand le mien ne vole pas haut, vaut mieux s'abstenir.  C'est une des raisons pour laquelle je n'ai pas lu de file les trois tomes de la trilogie Le grand cahier d'Agota Kristof.  Ça me plombait trop le moral.   À d'autres moments, ça ne m'aurait pas dérangé par contre.  Je suis mes instincts en la matière.

Parce que la lecture fait partie de ma vie, elle en suit le rythme.  Parfois il y a des hauts, parfois, il y a des bas.  Ce n'est pas constant.  Certains livres, excellents au demeurant, lus durant une période plus sombre ne m'ont pas paru aussi bon.  Et d'autres livres, beaucoup moins bon ont su profiter de mon indulgence à d'autres moments!  J'ai aussi tendance, quand ça va super bien, à lire moins...  Pourquoi?  Habituellement parce que j'ai trop d'autres choses à faire!  Mais je ne reste jamais très longtemps loin de mes bouquins.  Parce que moral au sommet de la montagne russe de la vie ou au fond de la grande pente, reste que lire est pour moi aussi naturel que respirer.  Et que rien ne m'empêche de lire... sauf le chant de sirène de mon lit!

Est-ce que ça existe des livres qui soient d'absolus plombe-moral?  Oui, sans doute.  J'en suis sûre.   Mais reste que certains adorent les romans noirs et dépriment en lisant de la chick-lit!  Chacun ses goûts.  Après tout, il faut de tout pour faire un monde!

@+ Prospéryne

jeudi 22 mars 2012

Le discours d'un roi de Mark Logue et Peter Conradi

Le discours d'un roi  Mark Logue et Peter Conradi  Plon  299 pages

Résumé:
Ceci est une biographie de Lionel Logue, le spécialiste qui a aidé le roi George VI à surmonter ses problèmes langagier et à devenir le roi dont la voix a soutenu son peuple tout au long de la Seconde Guerre mondiale.

Critique:
J'aime bien la couverture de ce livre, même si c'est celle du film du même nom.  Presque aucun rapport entre les deux sinon les deux personnages principaux, ceux que l'on voit ici: Lionel Logue, un peu en retrait, spécialiste discret et caché et George VI, en avant, obligé par sa naissance et par le destin à prendre l'avant-scène.  En fait, c'est une biographie de Lionel Logue que les auteurs nous offrent ici, mais une biographie très personnelle, et avec un accent particulier sur sa relation avec le roi.  Et que l'un de ses petits-fils, Mark Logue, ait collaboré à l'écriture de cette biographie donne un peu un effet «l'histoire de Grand-Père».  N'empêche, c'est très intéressant, très détaillé dans cette relation entre un roturier et un roi qui n'a jamais souhaité le devenir.  La relation entre les deux, malgré le titre de l'un en a été une d'authentique amitié, strictement encadrée par le protocole royal et ce qu'il suppose, mais bien réelle.  Ce n'est pas une biographie très complexe et le portrait des deux hommes, bien que complet, n'est pas fouillé.  On est dans une bonne bio pop, sans plus, mais sans moins non plus.  J'ai beaucoup aimé la partie australienne du récit, où l'on explique la formation de Logue.  Il n'a jamais été un orthophoniste au sens classique du terme.  Il était et a été tout au long de sa vie un spécialiste de la parole.  Grand orateur lui-même, Logue a été un spécialiste de la langue parlée reconnu en Australie avant de tout lâcher plus ou moins sur un coup de tête et de partir faire fortune en Angleterre, où il rencontrera le Duc d'York qu'il soignera fidèlement pendant près de 30 ans.  La biographie est ponctuée d'extraits de journaux intimes, tant de Logue que du roi, de la reine et même de l'épouse de Logue, Myrtle.  Cette biographie est en fait l'histoire d'une longue amitié entre deux hommes que rien au départ n'aurait dû rapprocher, mais qui l'ont été par une chose: l'expression orale.  L'un était l'expert, l'autre avait d'énormes difficultés, ils ont réussi ensemble à vaincre le problème et pas seulement à cause de la relation soigneur-soignée: c'est dans la confiance d'un ami tout autant que dans l'approche d'un thérapeute que le roi a puisé la force de vaincre son bégaiement.

Ma note: 3.75/5

Je remercie les Messageries de presse ADP et plus particulièrement Sophie pour ce service de presse.

mercredi 21 mars 2012

Prix des libraires 2012: Catégorie Roman Hors-Québec

Salut!

Je renoue ici avec une idée de l'an dernier.  Étant libraire, c'est sûr et certain que le Prix des libraires vient chatouiller ma fibre professionnelle.  Et j'attends chaque année avec impatience l'annonce des finalistes.  Les lauréats seront dévoilé le 14 mai prochain au Lion d'or.  Peut-être que cette année je serais dans la foule!  Je n'ai pas tous lu les finalistes évidemment, mais ça ne m'empêche pas d'avoir mes préférés!  Alors voici une petite présentation personnelle de la cuvée 2012 du Prix des Libraires. 

Autant le dire tout de suite, je commence par mon préféré de la course!  Je n'ai pas (encore) lu le dernier-né de Jonathan Coe, mais je me souviens avec une émotion toute particulière de La pluie, avant qu'elle tombe, son avant-dernier opus.  Un souvenir de lecture impérissable.  Et il faut le dire, avec cette histoire d'un homme qui ne discute qu'avec son GPS, Jonathan Coe a tout l'espace qu'il souhaite pour déployer son humour à l'anglaise!  J'adore cet humour!  Bien hâte de voir ça.

Je n'ai pas remarqué le livre de Delphine de Vigan à sa sortie.  En fait, sans le battage médiatique autour de son livre, je ne l'aurais sans doute pas remarqué.  Passé sous le radar!  Voilà qui est surprenant, vu que plus j'en entends parler, plus cette histoire d'une famille touchée par la maladie mentale de la mère me touche.  Et quelque part dans les petits extraits que j'ai lu du livre, j'ai trouvé un très grand charme à l'écriture de l'auteure.  Je lui donne une place de choix pour remporter le prix!


Je ne connais pas Jean-Paul Dubois, même si le titre de son Accommodement raisonnable m'avait fait tiqué comme bien d'autres québécois!  Cette histoire d'un homme qui sort du coma suite à un accident d'ascenseur m'a bien honnêtement laissée froide.  Je ne sais pas.  Personnellement, il n'est pas très haut dans mes prévisions, mais ça peut toujours changer si quelqu'un me le met dans les mains. 


C'est une cliente qui m'a fait découvrir ce livre.  Il n'a pas fait de vagues, pas déchaîné les foules, mais en même temps, il a su creuser sa niche chez les fans de littérature.  Cette femme qui fuit l'annonce de la mort de son fils, c'est un peu chaque mère qui fuit la mort de son enfant.  Troublant.  Je ne sais pas trop dire s'il a des chances ou non.  Sans doute que oui, mais ce n'est pas mon premier choix.  Par contre, je le soupçonne de pouvoir créer la surprise celui-là!


Celui-ci a terminé sur la liste finale du Goncourt, autant dire qu'il a déjà fait sa marque!  Et il arrive après l'excellent Coeur cousu qui avait rafflé je ne sais trop combien de prix littéraire lors de sa sortie.  Étrange histoire par contre.  Je ne connais pas assez le style de l'auteur pour pouvoir faire des prédictions, mais l'idée de base de cette femme emmurée vive me fait un peu trembler.  Mais en littérature, même les histoires les plus tordues peuvent devenir sublime.  On verra!

Voici pour le petit tour d'horizon des romans hors-Québec.  On reviendra la semaine prochaine pour les romans québécois!

@+ Prospéryne

mardi 20 mars 2012

Le Prix de la magie: 2- Le Choix de Kathleen Duey

Le Prix de la magie  tome 2  Le Choix  Kathleen Duey  Castelmore  475 pages

Résumé:
Sadima vit désormais dans les grottes des environs de Limorì avec Somiss et Franklin.  Celui-ci a emprisonné des enfants des rues pour leur faire apprendre la copie et aussi tester sur eux les effets de la magie, ce qui révolte Sadima.  Elle essaie de convaincre, en vain, Franklin de quitter Somiss pour partir avec elle et les enfants.  Pendant ce temps, Hahp est toujours prisonnier des dédales de l'école de la magie.  Mais il lui vient une idée qui lui permettrait de survivre, ainsi qu'à tous ses camarades: s'entraider, soit faire exactement ce qu'a interdit Somiss, le sorcier qu'ils craignent tous.

Critique:
Ce qui est surprenant avec cette série c'est qu'elle est étonnamment page turner même si dans le fond, il y a très peu d'action.  Parce qu'on veut savoir ce qui va arriver.  Contrairement à beaucoup d'autres livres de fantasy, il n'y a pas de quête ou de but clair fixé au départ dans ce livre, ce qui bouleverse les codes du genre.  L'histoire est tout entièrement plongée dans une tension psychologique qui fait que l'on poursuit la lecture, même si les événements marquants arrivent au compte-goutte.  Ce faisant, on est très loin des codes des romans pour ados, mais plutôt dans ceux des romans de fantasy pour adulte, mais avec un niveau de langage et de concept accessible aux plus jeunes.  Ça n'accrochera pas tous les ados, mais l'adulte que je suis a adoré.  Il est maintenant clair là où on en est dans l'histoire que le Franklin et le Somiss de Sadima et le Franklin et le Somiss de Hahp sont les mêmes personnes.  À combien de temps d'écart?  Aucune idée, mais à la fin du tome, on soupçonne que ça fait au moins 150 ans que les deux hommes vivent, ainsi que Sadima.  Quand à Hahp, ça fait plusieurs années maintenant qu'il n'a pas vu la lumière du jour et qu'il étudie comme un forcené dans cette école où l'échec est puni de mort par la faim.  J'ai encore une fois nettement mieux aimé les parties qui lui étaient consacrées, quoique que l'absence de Somiss dans la vie de Sadima à partir d'un certain moment m'a aidé à mieux apprécier le personnage.  Pourquoi vit-elle si longtemps?  On soupçonne la magie que Somiss commençait à pratiquer au moment où leurs routes se sont séparées.  Mais qui a lancé le sort, elle ou Somiss?  Ou même Franklin?  Mystère et boule de gomme!  Le titre du livre est parlant, parce que tant Hahp que Sadima devront faire un choix pour lutter contre la magie et surtout, la façon dont Somiss l'utilise: la fuite ou la rébellion.  Sadima choisira la fuite.  Hahp la rébellion.  Comment cela finira-t-il?  Encore une fois mystère et boule de gomme!  Et ce qui est frustrant, c'est qu'aucune date n'est annoncée pour la parution du troisième tome de cette série, il semble ne même pas avoir encore été écrit en anglais.  Snif!  Snif!  Reste que ce roman est d'une exceptionnelle qualité au point de vue de l'intrigue et de la qualité d'écriture, peut-être même un tantinet trop pour des adolescents.  Messieurs et mesdames les adultes, laissez-vous tenter par cette histoire extraordinaire, c'est très loin d'être un roman pour ados ordinaire!

Ma note: 4.5/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.

lundi 19 mars 2012

La vague et le surf

Salut!

En librairie et en littérature, il y a souvent des vagues, des modes qui traversent le paysage et qui bousculent tout sur leur passage.  Elles sont plus ou moins fortes selon le nombre de fans qui les suivent, mais dans tous les cas, elles font couler de l'encre ou encore s'agiter les doigts sur les claviers des fanas du web!  Des vagues récentes?  Il y a eu la vague Harry Potter et la vague Fascination.  Toutes les deux ont eu de nombreux rejetons plus ou moins bâtards et plus ou moins de qualité, mais qui ont eu le mérite de faire lire les jeunes.  En ce moment, il y a une autre vague, la vague Hunger Games.  Et ça va juste être pire avec la sortie du film!  Face à une vague, il y a deux réactions possibles: la regarder passer ou faire du surf dessus.

Regarder passer la vague, c'est s'asseoir sur la plage et observer de loin la bande d'excités qui jappent plus fort les uns que les autres.  On sait de quoi ils parlent, on ne peut pas faire autrement, c'est comme avec la dernière bourde d'un politicien connu, tout le monde en parle, on ne peut pas ne pas être au courant!  Mais en même temps, on est pas dans la bande.  On a pas ce petit frémissement au coeur, cette petite vague d'électricité qui nous tord le ventre en entendant les mots magiques  que constituent le nom de la série ou des personnages principaux.  On est à part.  On peut plonger dans la mer rejoindre les gens qui ont pris la même vague que nous, mais celle-là en particulier, on ne la connaît pas, on en est exclus.  Souvent par simple décision personnelle.  On est pas IN, on peut être OUT, mais le plus souvent, on est différent.  Cette vague-là va passer sans nous, c'est tout.

Et il y a prendre la vague.  Rejoindre le mouvement, affronter la houle avec les autres, pleurer à certains passages, être effrayé, déchiré, en colère et tout le reste en lisant et revivre tout ça encore une fois en en parlant avec ses copains bien installé sur notre planche de surf au sommet de la vague.  On est dedans.  J'ai connu ça avec Harry Potter et Fascination, cette impression de faire partie d'une bande unique, de partage quelque chose de merveilleux avec les autres.  C'est extraordinaire de faire front avec tous, de partager cela, du plus profond de nous-même!  Le réseautage est puissant entre ceux qui suivent la vague, ils se sentent reliés par quelque chose d'intense et de profond.  Même si pour tous le reste, ils sont différents, parler à ceux qui ont trippé à fond sur Harry Potter ou encore sur Fascination et vous trouverez au fond de leurs yeux l'étincelle des souvenirs.  Ils ont pris la vague et le temps qu'elle a duré, ils ont trippé à fond.

Je regarde en ce moment passer une autre vague, celle des Hunger Games.  Je ne suis pas dedans, pas pour l'instant.  Peut-être vais-je plonger dans la mer pour la rejoindre, peut-être que non.  Je ne suis pas très plage, mais je me dis qu'il n'est pas nécessaire de toujours plonger à chaque vague.  On le fait si on a l'intérêt, sans ça, même si je ne suis pas très plage, je me dis que de profiter que quelques temps tranquilles au soleil en regardant les autres s'énerver a ses avantages.  Ah, oui, je prends un bon Sex on the beach pour arroser ça!

@+ Prospéryne

samedi 17 mars 2012

Peter Pan: 6- Destins de Régis Loisel

Peter Pan  tome 6  Destins  Régis Loisel  Vents d'Ouest  50 pages


Résumé:
Rose s'occupe des enfants comme une mère, elle fait la vaisselle, la lessive, à manger, tout.  Cela attire la jalousie de Clochette.  Alors que les enfants se croient débarrassé des pirates, ils ignorent qu'ils n'en sont qu'aux tous débuts de leurs ennuis avec eux.

Critique:
Je crois que cet album est celui qui m'a le plus déçu.  Il n'était pas nécessaire.  Pas dans la logique de l'histoire telle que je la voyais en tout cas.  J'aurais aimé que la finale fasse le lien avec les enfants Darling, mais ce n'est pas le cas, on ne les évoque même pas.  Et cet album montre une facette sombre de l'enfance, une facette que l'on voudrait bien oublier: celle de l'absence de morale, de l'absence de conscience de l'impact de ses gestes.  C'est là je crois le point fort de cet album, dans cette description de cette laideur de l'humanité dans sa jeunesse que l'on voudrait tant oublier.  Peter Pan et les enfants perdus veulent tuer l'un des leurs parce qu'il refuse la loi de l'île: l'oubli.  Il ne veut pas oublier comment sa soeur est morte et dans quelles circonstances.  Ça pousse Peter à le ramener à Londres, là où il prendra également sa décision finale: ne jamais vieillir, ne jamais grandir, ne jamais affronter les laideurs de la vie d'adulte, toujours rester dans les vapeurs de l'enfance et de son absence de temps et de durée, toujours vivre dans l'instant sans crainte de l'avenir.  C'est face à une prostituée qui lui offre de le dépuceler qu'il prendra sa décision et quelque part, en voyant ce qu'il aurait à affronter en restant en Angleterre, on le comprend de préférer l'oubli du pays imaginaire.  Quand à Jack l'Éventreur...  Je n'ai pas trop compris.  C'est pas trop clair, du moins de mon point de vue.  Une finale très mitigée en ce qui me concerne, mais une chose est sûre: à la fin des six albums la situation que l'on retrouvera plus tard dans le livre de James Barrie est en place.  Merci à Régis Loisel de nous avoir raconté l'histoire de Peter devenu Peter Pan.

Ma note: 4/5

vendredi 16 mars 2012

Drôle de clients! Prise 4

Un client entre dans le magasin et demande le livre L'indépendance financière automatique. Je le lui donne, il jette un coup d'oeil au prix et s'exclame assez fort pour prévenir tout le magasin: -(XXX) il coûte dont bien cher ce livre-là! Je jette un coup d'oeil au livre pour m'apercevoir qu'il coûte 22.95$...  Pas si cher pour avoir son indépendance financière automatique!

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Il y a souvent des erreurs de classement de différents ordre: on retrouve un livre de science-fiction en policier ou un livre de régime dans les livres de cuisine général. Une collègue et moi nous amusions à faire le palmarès des pires erreurs lorsqu'elle m'a sorti

-Le pire, c'est la fois où j'ai trouvé du Alphonse Daudet en zoologie
-Lequel?
-La chèvre de Monsieur Seguin.

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Deux clientes entrent dans le magasin en parlant très fort, c'était assez visible qu'elles avaient eu un dîner un peu arrosé. Elles se mettent à chercher des livres et j'entends l'un d'entre elle (disons A) dire à voix haute:
- Y'en a une petite jeune qui est super bonne là-dedans, elle me donne tout le temps des bons conseils!

Et de se diriger pile vers moi en parlant assez fort pour que tout le magasin l'entende.
- C'est quoi vos nouveautés en littérature érotique?

(Petit sourire en coin de ma collègue: Ah bon, t'es bonne là-dedans toi?)

Je leur montre quelques titres et elles les regardent en détail, en prenant le temps de lire des passages pour voir si c'est bien ce qu'elles cherchaient.

C'est alors que A lâche:
- Je viens ici souvent pour voir vos nouveautés dans le domaine...

Réalisant trop tard ce qu'elle venait de dire, elle a éclaté de rire.. avant de passer à la caisse avec deux recueils me mentionnant au passage qu'ils seraient lu dès le lendemain!  (JE VEUX PAS LE SAVOIR!!!!)

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Un client entre et me demande le livre La magie pour les nuls

Persuadée que nous n'avons pas ce livre en inventaire, je lui réponds que non, mais qu'il est toujours possible de le commander. En prenant la commande sur mon ordinateur, je me rends compte que le livre est en stock. Alors je lui dis d'attendre un instant et vais sur la tablette juste derrière le comptoir du livre où le livre attend sagement, puis je l'amène au client, toute fière. Et celui-ci me dit d'un air faussement stupéfait:
- Hein! Vous l'avez fait apparaître????

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Une de mes collègues temps partiel vient me voir dans l'arrière boutique pour me demander conseil à propos de la demande d'un client.

-Il cherche quoi?

Le client s'approche de nous et dit lui-même:

-Je cherche un roman se déroulant dans le milieu du sport professionnel, n'importe lequel.

- !!!!!!!!!!

Après avoir cherché mentalement quelques secondes, j'avoue au client que je n'ai aucune idée qui me vient en tête.

- Bon d'accord, dit-il, mi-figue, mi-raisin. Il ne me reste plus qu'à l'écrire maintenant!

@+ Prospéryne

jeudi 15 mars 2012

Whiskey et New York de Julia Wertz

Whiskey et New York  Julia Wertz  Altercomics  186 pages

Résumé:
San Franciscaine, Julia Wertz décide sur un coup de tête d'aller s'installer à New York.  Elle raconte ses péripéties de nouvelle new yorkaise, de bédéistes en devenir et ses soirées arrosées de whisky pour oublier tout ce qui ne va dans sa vie.   Le tout, avec une ironie mordante!

Critique:
 Ce livre s'inscrit dans la lignée des Paul, Guy Delisle et autres BDs auto-biographiques qui font leurs marques depuis quelques années.  Les dessins sont très simples, une série de strips en noir et blanc au crayonné précis, mais dépourvu de la moindre fioriture, l'auteure met uniquement ce qui est essentiel à son histoire.  Mais l'ironie mordante de Julia Wertz donne toute sa saveur à cette BD.  Son sens de l'autodérision également.  On la suit dans ses péripéties avec jubilation même si à la longue, on se surprend à se dire qu'elle devrait bien grandir un peu.  Mais comme elle le dit à sa mère, jamais elle ne fera ça!  J'ai éclaté de rire à plusieurs reprises durant ma lecture, certains gags en valaient vraiment la peine.  Sa consommation d'alcool et sa réaction de petite fille gâtée face aux épreuves de la vie sont font en tout cas sourire tout au long.  Ça va mal?  Whisky!  Ou encore cinéma avec ses potes, elle a dû voit tous les films à l'affiche, au point de se rendre à un moment dans un cinéma porno!  Par contre, à la longue, une certaine lassitude s'installe.  Certains passages auraient eu avantage à être élagué pour éviter des longueurs.  Malgré tout, l'ensemble demeure très intéressant.  Et donne une très bonne idée de ce que peut être la vie à New York pour une personne fauchée et cherchant sa voix dans la vingtaine. Une très bonne BD.  À lire!

Ma note: 4/5

mercredi 14 mars 2012

Quand ya des photos

Salut!

Je suis tombée l'autre jour sur une biographie de Margaret Thatcher.  Réflexe, je vais au centre du livre pour voir les photos, mais... y'en avait pas.  Surprise.  Et c'est là que je me suis rendue compte que ce devait bien être la première biographie que je vois qui n'avait pas de photos!

Elle sont rare les biographies qui n'ont pas de photos, d'images.  Et ne me demandez pas pourquoi, mais elles sont toujours en plein milieu du livre.  La plupart des gens quand ils bouquinent des biographies commencent par cette section, celle où l'on voit les photos ou si la personne est née avant la photographie, les portraits.  Amis, ennemis, famille, collègues, les photos règnent en maître.  On dirait que pour s'approprier la personne, on a pas juste besoin de connaître son histoire, mais aussi de la voir, de connaître sa tête.  De la personnifier quoi.  De savoir si la vie colle avec la tête de la personne.  Même si on lit le récit de sa vie, il faut aussi avoir l'image pour que le portrait soit complet.  Effet pervers, les gens vont souvent uniquement voir les photos quand ils bouquinent en magasin.  On a eu une biographie d'Angelina Jolie cet automne et on a dû retourner toutes les copies invendues avec la tranche cassée parce que tout le monde les avait pris pour regarder les photos... sans acheter le livre.  Groumpf...

Une bio pas de photos?  Incomplet.  Aucune remarque à faire sur la qualité du travail du biographe et il est même possible que ça se vende aussi bien.  Mais on perd une partie du public.  Ces biographies qui n'ont pas de photos sont souvent plus pointues, plus détaillées.   Plus précise ou critique.  Pas grand public.  L'image, c'est ce qui nourrit l'imaginaire de bien des gens, pas l'écrit, pas le pouvoir de l'information que les mots transportent.  Une biographie d'une quelconque personnalité artistique sans photo est impossible à concevoir pour cette raison.  Mais une biographie d'une personnalité aride comme celle de Margaret Thatcher, oui.  Le pouvoir de l'image est puissant jusque dans les pages des livres. 

N'empêche, devinez ce que fais la libraire que je suis quand arrive une biographie en magasin?  Ben, oui, je vais voir les photos!  Je suis pas meilleure qu'un autre! :P  C'est souvent d'ailleurs la seule chose que j'ai le temps d'en lire parce que je ne peux malheureusement pas me taper toutes les biographies qui entrent en magasin.

@+ Prospéryne

mardi 13 mars 2012

Le troisième mensonge d'Agota Kristof

Le troisième mensonge  Agota Kristof  Points  163 pages

Résumé:
Claus est revenu dans son pays natal.  Mais est-il bien Claus?  Ou est-il Lucas?  Qu'est-il arrivé à son frère?  La vérité, sa vérité, ne serait-elle qu'un tissu de mensonges?

Critique:
Heu?  Allo quelque part, quelqu'un pourrait-il me dire où commence la vérité et où finit la fiction dans ce livre?  J'en sors complètement mêlée!  L'histoire du Grand Cahier ne serait qu'une histoire et celle de La preuve également?  Je ne comprends pas.  Pas du tout.  Ok, les deux enfants auraient élaboré cette histoire pour fuir leur réalité, celle où leur mère aurait tué leur père dans un moment de folie et blessé l'un de ses fils par la même occasion.  D'où la séparation des jumeaux.  Mais pour le reste... À part l'abus d'alcool, de cigarettes, on retrouve deux hommes parfaitement semblables, emmurés dans leurs mensonges qu'ils prennent pour des vérités, même entre eux.  Difficile à comprendre comme livre.  J'avais beaucoup aimé Le grand cahier malgré sa cruauté, mais celui-là, rien pour le sauver.  J'en suis sortie trop mêlée pour avoir apprécié ma lecture.  Même le style froid et détaché du Grand cahier ne s'y retrouve pas.  On est dans une espèce de pathos duquel les gens ne se battent pas pour sortir.  Ce ne sont pas des battants, se sont des gens qui laissent la vie les prendre et dérive avec elle.  Des trouillards qui noient leurs problèmes dans l'alcool, sans se soucier des conséquences.  Désolé, je suis sévère, mais c'est à l'image de mon appréciation du livre. 

Ma note: 3/5

lundi 12 mars 2012

Ceci n'est pas un roman historique

Salut!

Régulièrement, je vois des gens débarquer dans ma librairie des gens qui veulent avoir des romans historiques.  Et qui repartent sous le bras avec toujours les mêmes auteurs sous le bras.  Aie-je besoin de les nommer?  Ce sont ceux-là mêmes qui cartonnent en tête des palmarès de vente.  Pourtant, à chaque fois que l'on me dit que ce sont des romans historiques, ça m'enrage.  À mes yeux, ce n'est pas du roman historique!  Pas du tout.  Et là s'exprime la fille dont la bibliothèque municipale organise à tous les ans un Festival du roman historique en invitant les dits-auteurs!  Quand l'Histoire n'est pas la principale préoccupation d'un roman, ce n'est pas du roman historique.  Oh, là, là Prospé que de préjugés!  Non, pas du tout, je n'ai rien contre le genre en lui-même, mais arrêtez d'appeler ça du roman historique, ce sont des sagas familiales.  Et certaines d'entre elles sont excellentes, c'est pas le problème, c'est comment on les appelle qui m'énerve!

J'ai eu une petite discussion gentille à ce sujet avec la représentante d'Hurtubise l'autre jour à ce sujet.  Mais quand même, ça se passe dans le passé, c'est du roman historique, on apprend comment les gens vivaient à l'époque non? m'a-t-elle dit.  Oui.  Mais on pourrait faire le même genre de roman se passant dans le futur en mettant l'accent sur les relations entre les personnages.  Parce que c'est ça qui est important dans les sagas familiales, les relations entre les personnages, pas les relations entre eux et le monde en général, entre eux et les événements qui bouleversent ou non leur vie, qui ont un impact sur eux.  Comment les gens ont vécu l'Histoire en somme.  Les sagas familiales y touchent toujours un peu par la bande, pas le choix, reflet de l'époque oblige, mais on est plus dans l'intimité du foyer.  L'Histoire se passe en marge de l'intrigue, elle n'en est pas le coeur.  Pour moi, c'est un genre en soi, mais comme tel, ce n'est pas du roman historique.  Et tout le monde a le droit de m'obstiner sur ce point, je ne changerais pas d'avis!

Alors, qu'est-ce que j'en pense au fond des sagas familiales?  Il y en a pour tous les goûts.  Ce n'est pas spécialement ma tasse de thé (dit la fille qui en boit trois tasses par jour, de thé!), mais je respecte le genre, parce que c'est vrai qu'il a une certaine efficacité.  Et que c'est facile de s'y retrouver.  Ce n'est pas ce que je cherche en littérature, mais si ça fait le bonheur de quelqu'un tant mieux.  Et en plus, la libraire que je suis trouve très pratique ce genre où il est facile pour les gens de trouver leur bonheur.  Tant mieux, ça fait plein de lecteurs heureux!

@+ Prospéryne

dimanche 11 mars 2012

La clé à molette d'Élise Gravel

La clé à molette  Textes et dessins: Élise Gravel  La courte échelle

Résumé:
La bicyclette de Bob est brisée et il ne trouve plus sa clé à molette pour la réparer.  Il décide alors d'aller en acheter une autre au Mégamart.  Sauf qu'à peine franchi les portes de cet antre de la consommation à outrance qu'il se fait proposer les trucs les plus farfelus... et inutiles, mais qu'il achète quand même, sur un coup de tête.  Au point d'oublier à chaque fois d'acheter sa clé à molette!

Critique:
Qui a dit que les albums pour enfants étaient des trucs naïfs?  En tout cas, pas moi!  Et encore moins Élise Gravel.  Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, c'est elle qui se cache derrière les magazines Nunuche et Nunuche Gurlz.  Entre autre.  Alors, il ne faut pas se surprendre de voir apparaître sous sa double plume d'auteure et de dessinatrice un petit bijoux d'album comme celui-ci.  Elle s'y attaque à un autre mythe: la consommation.  Bob est un petit lapin bien naïf et pas méchant pour deux sous, mais qui se fera avoir par le chant de sirène de la consommation à outrance.  Au point d'oublier pourquoi il met les pieds dans le Mégamart, allusion à peine voilée au tout-puissant Wal-Mart.  Et là, devant la profusion des produits de consommation offert et également à cause du discours d'un vendeur, notre Bob en oublie l'objet de sa visite et achète n'importe quoi.  Évidemment de retour à la maison, il se fait traiter d'idiot en termes voilés par ses amis.  Et au final, il n'aura plus d'argent pour acheter sa clé à molette.  Les dessins sont simples, naïfs à l'image de Bob face au discours consumériste. Mais il ne faut pas les croire innocent pour autant, parce que la façon dont ils sont faits pointent vers des éléments de la vie réelle très facilement reconnaissables et donc identifiables par les enfants.  Entre autre, l'ambiance rendue dans le Mégamart fait irrésistiblement penser à celle d'un Wal-mart.  N'importe quel enfant pourra le voir et donc, l'adulte qui lui lit l'histoire également. La clé à molette de Bob dans tout ça?  Quand il se décidera à faire un peu de ménage dans les trucs idiots qu'il a acheté, il mettra finalement la main sur sa clé à molette et pourra réparer sa bicyclette!  Autre morale de l'histoire donc: faire du ménage, ça rapporte.  Je vais m'y mettre de ce pas!

samedi 10 mars 2012

Peter Pan: 5- Crochet de Régis Loisel

Peter Pan tome 5  Crochet  Scénario et dessins: Régis Loisel  Vents d'Ouest  50 pages

Résumé:
L'histoire a connu ce moment: Peter, devenu Peter Pan, a finalement coupé la main de celui qui s'appellera désormais Crochet.  Mais lui n'a pas dit son dernier mot!

Critique:
Les Enfants Perdus ont rejoint Peter et toutes les créatures mythologiques du Pays de l'imaginaire.  Les enfants perdus sont là pour protéger l'île des pirates, mais malgré tout, ils doivent au départ s'acclimater.  Et la présence de Rose, leur Maman Rose à tous, va compliquer les choses.  Car que fait une mère avec ses enfants?  Elle les obligent à être raisonnable!  Et Clochette ne tolérera jamais vraiment la compétition féminine!  Wendy en fera l'expérience plus tard.  On constate une chose très importante: au Pays imaginaire, il n'y a pas de passé, mais pas non plus d'avenir.  On est dans une absence de temps.  Les gens oublient bien vite, à preuve ce pauvre Pan qui disparaît déjà des pensées des gens.  C'est sans doute pourquoi on dit que le Pays de l'imaginaire est le royaume de l'enfance: le passage du temps appartient à l'âge adulte, l'enfance ne connaît pas ce problème, pour eux, le temps est quelque chose d'abstrait qui n'a pas de réalité.  Qui a dit que les BDs étaient de simples divertissements pour enfants hein?  On a encore droit à un passage avec Jack L'Éventreur et je me demande vraiment où tout ça va nous mener.  Ah oui et je crois que le clou de cet album est sans conteste la révélation finale de l'album.  Où on découvre une vérité profonde sur Crochet et Peter.  Ouch!  Mais placé là, ça a un impact énorme et c'est magnifiquement bien présenté.  Ah oui et Peter ramène le chat au Pays imaginaire.  Je suis comblée!

Ma note: 4.25/5

vendredi 9 mars 2012

La première source de lecture

Salut!

L'autre jour, je jetais un coup d'oeil à ma très longue liste de livres à lire et je tombe sur un nom qui fait ressurgir beaucoup de souvenirs: Pearl Buck.  Je me revois jeune adolescente et déjà dévoreuse de livres, en train de zieuter la bibliothèque de ma mère qui était pleine de livres de cet auteure. Je la revois encore cette bibliothèque: à côté de son lit, de simples planches séparées par des briques rouges.  Tout un look pour une bibliothèque!  Beaucoup de livres de psychologie là-dedans, un peu de romans et parmi eux, surtout ceux de Pearl Buck que ma mère aimait beaucoup.  J'ai ainsi lu en un été pratiquement tous ceux que cette petite bibliothèque contenait.  Ça me fait dire que quoi qu'on en dise, qu'on en dise ou qu'on en pense, la première source de lectures d'un enfant se trouve dans les rayonnages de ses parents.

Ok, je suis une privilégiée.  Il y a toujours eu des livres autour de moi.  Toujours.  Ma grand-mère, que je n'ai malheureusement pas connue, s'était abonnée dès la naissance de Frérot à des achats de livres jeunesse par la poste.  On a eu des collections complètes de bouquins à la maison grâce à cela, incluant l'intégrale des Astérix et des Tintins.  J'y aie mis le nez dès que j'ai su lire!  Et mon amour pour la lecture s'est développée grâce à cela.  Je vivais dans une zone assez rurale, la plus proche bibliothèque (fort bien garnie il faut le dire) n'était accessible qu'en voiture, donc, j'étais dépendante de mes parents pour m'y rendre.  La bibliothèque de mon école était, ma foi, assez réduite, mais je l'ai quand même écumée.  Reste cependant que j'ai toujours largement tirée profit des livres disponibles à la maison durant l'été entre autre: avoir des livres à portée de main encourage à lire!  Et que ce sont bien souvent les goûts de lectures parentaux qui ont eu de l'influence sur les miennes.  Avant de pouvoir faire mes choix et lire de mes propres ailes, j'ai donc farfouillé dans leurs tablettes, lu leurs livres et profité de leurs choix.  Mes parents n'ont jamais été de grands lecteurs, du moins, dans ma jeunesse (je suis en train de corriger ça avec mon père depuis qu'il a pris sa retraite), mais il y avait des livres dans la maison.  Le contact avec eux a été primordial.  Et fort heureux dans mon cas.  Même s'ils ont rarement pris le temps de lire avec moi, mes parents, en mettant à ma disposition leur bibliothèque, ont tout mis en place pour développer en moi le goût de la lecture.

Merci à vous deux pour ce beau cadeau.

@+ Prospéryne

jeudi 8 mars 2012

Les têtes rousses de Claude Lamarche

Les têtes rousses  Claude Lamarche  Collection Azimut  Vents d'Ouest  262 pages

Résumé:
En 1847, poussés par la misère, la famine et les propriétaires anglais, les trois enfants Bushell, Bridget, Patricl et Mary, quittent leur Irlande natale pour la dure traversée de l'océan qui les emmènera vers un nouveau pays et une nouvelle vie: le Canada-Uni.  C'est sur cette nouvelle terre qu'ils entreront dans l'âge adulte et aussi qu'ils laisseront leur marque sous la forme de ces têtes rousses qu'ils ont emmené avec eux.

Critique:
Un roman en dent de scie.  Certains passages étaient excellents, bien maîtrisés et très intéressants et à d'autres moments, ça tombait complètement à plat et j'avais l'impression d'avoir des personnages caricaturés sous les yeux.  Pas de constance donc.  Par contre, j'ai beaucoup aimé que l'on parle de la vie de ces immigrants irlandais qui ont tout quitté pour venir vivre ici, sans espoir de retour.  La petite histoire des personnages se mêle à quelques occasions à la grande, mais bien souvent, la grande reste en marge, et j'ai trouvé ça dommage.  On est au XIXe siècle et le plus important, ce sont les amours petites et grandes des personnages, leur vie quotidienne, mais décrite de façon à ce que l'on aurait pu se retrouver dans la cuisine d'une famille à n'importe quelle époque.  Le contexte historique et culturel ne prenait pas assez de place pour que l'on sente que l'on était à une époque et avec des moeurs très différent des nôtres, on était plus dans l'intimité d'une famille que dans un roman historique.  Certains personnages auraient eu avantage à être explorés plus en profondeur, en particulier ce qui concerne les conjoints de Bridget qui sont à peine esquissés.  Et j'avoue que les amours de Bridget m'ont moyennement intéressées.  Enfin, tout le monde l'a poussé dans les bras de ce gars-là, était-ce vraiment son choix à elle?  N'empêche, j'ai passé un bon moment de lecture et cette plongée dans la vie des immigrants irlandais a été pour moi très instructive et j'ai beaucoup apprécié.

Ma note: 3.5/5

Je remercie les éditions Vents d'Ouest pour ce service de presse.

mercredi 7 mars 2012

Les positions de lecture

Salut!

Non, il n'est pas question de parler ici d'un kama-sutra du lecteur, quoique sincèrement, ça pourrait très bien se faire!  On dit qu'il faut s'installer confortablement pour lire, mais certaines personnes ont de drôles d'idées en la matière!  J'ai trouvé ça sur Internet pour vous donner une petite idée de ce dont je veux parler:


Je suis exactement comme cette fille!  Croyez-moi, ceux qui croient que lire, c'est être immobile pendant des heures ne savent pas ce que c'est de lire.  Je suis une gigoteuse de première en lisant!  Je commence souvent assise à l'indienne, pour finir assise sur le côté ou les jambes étirée en avant avec un coussin sur les genoux pour que le livre soit à la bonne hauteur...  Et ça date de longtemps.  Je faisais exactement comme sur la deuxième image quand j'étais jeune (et je le fais encore, y compris les pieds en l'air!)


Alors quand il disent qu'il faut trouver une bonne position pour être confortable en lisant...  Ben, ils manquent d'imagination!  C'est un catalogue de position qu'il faut!

@+ Prospéryne

mardi 6 mars 2012

Shi Xiu Reine des Pirates: 1- Face à face de Nicolas Meylander et Wu Quing Song

Shi Xiu Reine des pirates  tome 1  Face à face  Scénario de Nicolas Meylander et Dessin de Wu Quing Song Éditions Fei 48 pages

Résumé:
Shi Xiu est une prostituée qui vit à Canton, sur le point d'épouser un riche armateur, Jia.  Mais le célèbre pirate Zheng Yi attaque la ville et l'enlève, à la fois charmé par son courage et son culot et disons, par ses charmes eux-mêmes!  Il lui fait alors une proposition: devinant son sens des affaires et ses qualités de gestionnaire, il lui offre de l'épouser.  Or, la belle exige plus: devenir son égale et régner à ses côtés sur la flotte.

Critique:
Les dessins de cet album soit proprement hallucinant, particulièrement dans les scènes de combat, extrêmement bien rendues.  Shi Xiu est une prostitutée certes et elle assume sa fonction et son travail, mais elle a quand même des griffes.  Elle sait se battre et n'hésite pas à en imposer à ceux qui sont là pour tenter de l'écraser.  L'histoire est assez bien rendue, même si on sent que l'on passe vite sur certains détails à la fin de l'album.  La proposition de mariage de Zheng Yi vient un peu trop vite pour être vraiment réaliste, mais pour le reste, l'histoire se tient très bien.  On a droit à un album au scénario solide, génial de voir que des artistes de BD réussissent encore à faire du bon boulot dans du 48 pages couleur.  L'histoire en elle-même n'est pas banale quand on sait que l'histoire de Shi Xiu est authentique.  Fait à noter, ce n'est pas pour ses charmes (enfin, pas uniquement) que Zheng Yi craque pour elle: c'est pour son sens des affaires et de la gestion.  Il a pu voir avec l'armateur Jia ce dont elle était capable.  Il ne laissera donc pas passer une telle occasion, malgré les exigences de la belle.  C'est plutôt rare de voir une femme reconnue pour d'autres qualités que son physique et c'est rafraichissant de voir que ce coup-ci, c'est presque plus sa cervelle que son physique qui la tire des ennuis.  On nous laisse sur une très belle situation finale qui nous donne très envie de surveiller la sortie des autres tomes.  Vraiment, très très bien comme BD!

Ma note: 4.5/5

lundi 5 mars 2012

Lire toujours sur le même truc

Salut!

Il y a une chose qui me perturbe du livre numérique, c'est que j'aurais éventuellement toujours le même truc dans les mains.  Exactement le même.  Aucun changement, livre après livre, roman après roman, essai après essai.  Juste à y penser, j'ai mal à la tête.  C'est plus fort que moi, j'ai besoin de changer un peu une fois de temps en temps.  Et juste changer les mots sur une page ne marque pas suffisamment de distance.

Pensez-y, sur Internet, quand on change de site, on change complètement de visuel.  Même si on reste sur le même écran, on change complètement d'univers en changeant de page Web.  Ce n'est pas le cas sur une liseuse.   On reste sur le même truc.  On peut changer la taille des caractères, modifier la police du texte, faire un tas de trucs, mais justement, toujours sur le même truc!  Ça me perturbe...

Que voulez-moi, je suis une romantique...  J'aime dire que j'ai lu un livre en disant que quand je l'ai fini, il y a un point final, je l'ai lu lui et hop, je l'ai mis de côté.  J'aime avoir une fin, une vraie fin, regarder le livre, l'objet en me disant, ah oui, toi je t'ai fini, complètement, point final, page tournée, on passe au suivant.  Avec une liseuse, je la regarde en me disant, hop, je t'ai fini et je continue de lire un autre bouquin exactement de la même façon dont je t'ai lu toi, sans aucune indication que je viens de changer d'oeuvre?  Oups!  Si je lâche un livre ennuyant, je ne peux pas non plus mettre la distance en disant, celui-là, je le met de côté pour quelques jours, le temps de le laisser mijoter un peu.  Je ne l'ai pas sous les yeux en train de me narguer en me rappelant que je ne l'ai pas fini...  Il est quelque part, caché, enseveli sous des tonnes de 0 et de 1.  Hors de ma vue.  Ouin...  J'aime pas trop ça.  En tout cas, pas tout le temps sur le même truc.

Bon, bon, bon, je fais quoi à la place?  Moi qui aie déjà de la difficulté à me procurer une liseuse, il faudrait que j'en aie trois: deux pour alterner entre mes au minimum deux livres que je lis en même temps et une troisième à lancer par la fenêtre si jamais je tombe sur un livre que je déteste.  Ouais, ça ça serait bien! :P

@+ Prospéryne

dimanche 4 mars 2012

Minou, Minou de Marie-Francine Hébert et Lou Beauchesne

Minou, Minou  Texte de Marie-Francine Hébert  Dessins de Lou Beauchesne  Collection Des mots plein la bouche  Planète Rebelle  44 pages

Résumé:
Un petit chaton est poussé à partir dans le monde par sa mère, une chatte pas trop maternelle.  Désespéré, il se retrouve seul, à la rue, obligé de se défendre dans le monde.  Jusqu'au passage d'une petite fille et d'une autre femme, une mère, très différente de la sienne, qui vont le prendre avec elles.  Il deviendra le chat de cette petite fille, de l'enfance à l'âge adulte.  Jusqu'à la toute fin de sa vie.

Critique:
J'ai été très surprise de trouver un album chez Planète rebelle qui ne comporte pas de CD.  Et honnêtement, ça ne lui enlève absolument rien!  Les illustrations sont superbes dans cet album et les textes, magnifiques.  Ils sont plein de poésie certes, mais d'une poésie subtile, pas de rimes, mais un texte léger et aérien.  La première partie est très triste, le petit chaton se sent abandonné et sa mère, pas très maternelle.  On tremble à ses côtés quand on découvre le monde extérieur et ses dangers et aussi de l'attitude de cette chatte qui le plante là dans le monde sans le défendre ni lui venir en aide.  Oh, c'est un comportement de chat, on s'entend là-dessus, mais vu à travers les jeunes yeux de Minou, c'est très triste.  Mais ensuite, on a la rencontre avec celle qui deviendra la princesse de sa vie, sa petite maîtresse, rencontrée alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille.  Une petite princesse qui sent le jus de pomme et le chocolat, qui aime rire et jouer et qui prendra soin de lui.  On se sent vraiment dans la tête du chat, de ses émotions, de ses efforts pour rendre heureuse sa petite maîtresse qu'il aime tant.  On vit à ses côtés sa jeunesse, mais aussi sa vieillesse, la maladie et la visite finale chez le vétérinaire.  J'ai beaucoup aimé que toute l'histoire soit racontée «à hauteur de museau», c'est le chat qui parle, avec ses limites de chat dont il est bien conscient, mais aussi tout l'amour que peut contenir son petit coeur félin.  Et le tendre regard qu'il porte sur le monde des humains.  Enfin, surtout sur sa princesse, mais enfin c'est l'histoire de cet album: l'amour entre un chat et sa petite maîtresse.

samedi 3 mars 2012

Peter Pan: 4- Mains rouges de Régis Loisel

Peter Pan  tome 4  Mains rouges  Scénario et dessins: Régis Loisel  Vents d'Ouest  56 pages

Résumé:
Peter a réussit à extraire la balle qui a blessé Pan, mais il y a un problème: il a oublié de se laver les mains avant de le faire, alors Pan meurt d'une infection.  Fou de douleur, il veut s'arracher la main.  Heureusement, ses amis sont là pour lui rappeler qui est le vrai responsable de la mort de Pan: Le capitaine des Pirates!

Critique:
Wow, soufflée par cet album!  L'intensité dramatique y est à son maximum!  Peter veut s'arracher la main à un moment tellement il s'en veut de la mort de Pan, tellement il se sent responsable.  La scène où fiévreux au possible, il se tape sur la main pour l'arracher est poignante.  Heureusement, ses amis sont là.  Et lui a gravé dans un arbre son nom et celui de son ami.  Leurs deux noms côte à côte lui donnera sa nouvelle identité: il sera désormais Peter Pan.  Et on a aussi droit dans cet épisode à la célèbre scène où il coupera la main de celui que l'on appellera par la suite Crochet.  Après avoir pris la peine de lui demander s'il était droitier ou gaucher quand même!  Cette scène est vraiment géniale.  À la fin, il repart pour Londres, aller chercher des renforts...  Qui se trouveront n'être nuls autres que les célèbres enfants perdus!  On a encore droit à un lien entre Peter Pan et Jack L'éventreur, mais j'ai trouvé ça ténu un peu.  En tout cas, la fan des chats en moi s'est sérieusement demandée pourquoi les orphelins laissaient derrière eux le chat à la fin de la BD.  Pauvre minou!

Ma note: 4.5/5

vendredi 2 mars 2012

Le prix de la magie: 1- L'épreuve de Kathleen Duey

Le prix de la magie  tome 1  L'épreuve  Kathleen Duey  Castelmore  349 pages

Résumé:
L'histoire est en deux temps, deux personnages principaux.  Deux époques?  On a des doutes, mais pas de preuves.  Sadima est une jeune fille dont la mère est morte à sa naissance à cause d'une magicienne que l'on devine aisément comme une charlatane qui vole sa famille en plus de laisser la mère mourir.  La jeune fille sera donc élevée dans la haine de la magie, mais pourtant, elle ressent tout ce que ressentent les animaux qui l'entourent...  Pendant ce temps, Haph est emmené dans une étrange académie de magie où les garçons sont formés à la dure: s'ils ne font pas de progrès, ils ne mangent pas, quitte à en mourir.  Et interdiction aux garçons de s'aider entre eux!  Dans cette atmosphère de crainte et de colère, Haph doit apprendre.  Il en va de sa vie.  Entre alors en jeu Franklin et Somiss.  Franklin qui enseigne aux jeunes garçons... et qui va encourager Sadima à quitter sa ferme pour partir à la recherche de sa vraie nature.  Somiss qui terrorise les garçons de son école de magie... et qui possède un étrange pouvoir sur Franklin, lien que Sadima essaie de briser tellement Somiss est fou.  Les deux mêmes hommes?  Ou deux être différents? 

Critique:
Pour un roman destiné aux ados, la qualité est vraiment au rendez-vous.  C'est rare qu'une intrigue soit si dense dans une publication jeunesse.  Enfin, elle est dense, mais elle est compréhensible.  Pas rapide, ni haletante, mais intrigante, enveloppante.  On se pose tellement de questions tout comme Haph.  Tout comme Sadima aussi.  Des éléments de la fin laisse croire que Sadima serait arrivée dans l'histoire avant Haph, mais comme on en sait trop rien, dur à dire!  Elle pourrait tout aussi être venue après.  Il y a un flou à ce sujet.  Quoi qu'il en soi, on alterne entre les deux points de vue, celui de Haph qui parle au je et celui de Sadima qui a un narrateur omniscient.  J'ai mieux aimé les parties concernant Haph.  Sadima vit avec Franklin et Somiss à partir d'un certain moment et Somiss est vraiment fou!  Hum, fou dans le sens qu'il n'a aucune conscience des autres.  Absolument aucune.  Égocentrique et maniaque.  Mais en même temps, redoutablement intelligent.  Merde!  Étrange personnage, détestable et en même temps, on ne peut le haïr.  Prêt à tout en tout cas, absolument à tout pour arriver à ses fins.  L'histoire ne se finit pas avec le livre, il n'est pas complet en lui-même, la suite est vraiment nécessaire à lire.  Dur donc de se faire une idée claire de ce roman.  Cependant, c'est fascinant de voir tout ce livre et ce qu'il contient exprimé comme pour des adultes, ça n'a rien à voir avec les romans pour ados habituels.  Excellent choix pour les éditeurs de Castelmore!

Ma note: 4.25/5

Je remercie Diffusion du livre Mirabel et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.

jeudi 1 mars 2012

Résolutions 2012: Bilan 1

Salut!

Alors, deux mois après le début de l'année, voici venu le temps de faire un premier bilan de mes résolutions:

1-Lire 5 biographies durant l'année (1/5)
J'ai aie lu une, une biographie double du roi Georges VI et de sa femme, la reine Elizabeth.  Donc, entamé de ce côté.

2-Lire 3 classiques de la littérature québécoise (Publié avant 1960) (1/3)
J'ai lu Le Survenant!  Bon rattrapage de mes classique.  Seulement, je commence à me dire que j'aurais pu prendre 5 romans dans cette résolution au lieu de 3...  Tant pis, on dira trois autres l'an prochain!

3- Lire au moins un de ces deux pavés: Le Décaméron de Jean Boccace ou Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer. (0/1)
Aucun des deux de commencé.  Mais j'ai dit l'un ou l'autre, alors on verra bien.

4- Lire 5 essais (0/5)
Je n'ai pas touché à aucun essai. 

5- Lire un Jules Verne dans l'année. (0/1)
J'attends un de ses livres par la poste d'un jour à l'autre, un ami m'en a donné un.  On lira celui-là à son arrivée!

6- Défi voyage: Lire un livre provenant et écrit par une personne des pays/régions suivantes: Chine, Russie, Monde arabe et Afrique noire. (0/4)
Encore une fois, pas lu du côté de ce défi-là.

7- Découvrir les trois auteurs suivants que je n'ai pas encore lu: Charles Dickens, Ian McEwan et Michel Tremblay. (0/3)
Hé, encore une fois, rien du tout.

J'ai été plus efficace dans mes résolutions en janvier qu'en février.  Par contre, honnêtement, j'ai eu un mois de février très très chargé, alors autant dire que ce n'est que partie remise!

@+ Prospéryne