Lady Snowblood tome 1 Vengeance sanglante Dessins de Kazuo Kamimura Scénario de Kazuo Koike Sensei 522 pages
Résumé:
Japon, Ère Meiji: Lady Snowblood est une tueuse à gages. Certes, elle coûte une fortune, mais ses services en valent la peine. Grâce à son intelligence, son charme et ses aptitudes au sabre, elle remplit toujours ses mandats, sans jamais être reconnue. Mais qui est cette Lady Snowblood? Et quel secret se cache derrière son visage angélique?
Mon avis:
Je ne suis pas une grande lectrice de manga. Je n'ai jamais vraiment accroché au genre. Cependant, j'avais lu un manga de Kazuo Kamimura il y a plusieurs années et dont j'avais gardé un très bon souvenir. Donc, en fouinant un peu pour donner une nouvelle chance au manga, je suis tombée sur cette série qu'il a dessinée aux côtés du scénariste Kazuo Koike. La quatrième de couverture disait que la série est l'une des sources d'inspiration pour Kill Bill de Quentin Tarantino, film que j'ai adoré. J'ai donc plongé.
Et je ne regrette pas, même si les trois tomes de la série font près de 1400 pages.
La série raconte les aventures de Lady Snowblood, tueuse à gages habile qui arrive toujours à ses fins, mais aussi personnage qui mène sa quête personnelle. Parce que Yuki, de son vrai nom, est née en prison, d'une mère condamnée à perpétuité pour un meurtre. Sa victime était l'une des quatre personnes qui ont tué son mari et son fils et elle ne peut accomplir sa vengeance envers les trois autres. C'est pourquoi, elle fait tout pour tomber enceinte en prison, et avant de mourir suite à l'accouchement, elle confie la tâche qu'elle n'a pas pu accomplir à sa fille à peine née. La petite Yuki sera élevée par une co-détenue de sa mère et entraînée dès son plus jeune âge, ce qui en fera, arrivé à l'âge adulte, une redoutable combattante, mais aussi une stratège dotée d'un esprit aiguisé.
La série a été publiée en feuilleton et les histoires ne sont pas toutes liées chronologiquement. Par contre, on alterne très tôt entre les contrats de Lady Snowblood et les épisodes consacrés à sa quête personnelle. Dans ce premier tome, on voit surtout jusqu'où elle est prête à aller pour assouvir sa vengeance, mais aussi l'habileté dont elle sait faire preuve dans ses contrats. Parce que loin de se contenter de tirer dans le tas, Yuki maîtrise l'art de vaincre autant par les armes que par la ruse. Les pièges qu'elle tend à ses cibles sont nombreux et elle n'hésite jamais à utiliser son charme et ses attributs physiques pour parvenir à ses fins. Elle ne se contente pas de tuer, elle domine et terrasse ses adversaires, souvent en tapant là où ça fait mal.
Même si elle est très peu loquace et ne parle que peu d'elle-même, Yuki est un personnage à la personnalité bien défini. Elle est téméraire, intelligente, courageuse et calculatrice, mais ça ne l'empêche pas de faire preuve d'une certaine introspection et de se questionner sur ses choix. Elle n'accepte, dans le cadre de la série, que des contrats qui visent des oppresseurs, jamais des opprimés. Et si elle vit et travaille surtout dans les quartiers des plaisirs (une façon gentille de parler des quartiers de prostitution), elle ne fera jamais de victimes innocentes et fera en sorte de protéger les plus faibles en maintes occasions. Elle sait aussi se faire des alliés utiles et est généreuse envers eux.
La série est violente, très violente même. Il y a du sang dans presque toutes les pages et même si c'est en noir et blanc, on sent très bien le côté sanglant du personnage. Elle accomplit ses contrats à coups de sabre et n'hésite pas à utiliser sa lame, dissimulée dans son ombrelle, pour tuer. Le manga appartenant au genre des gegika, il y a également beaucoup de nudité. On voit Lady Snowblood entièrement nue à plusieurs occasions, mais en même temps, on ne voit jamais d'organes génitaux de manière directe. Le dessin laisse un blanc dans l'entrejambe de Yuki et si l'on voit des organes masculins, ce n'est pas sur un personnage. Le dessinateur utilise alors des procédés divers pour monter sans montrer (une ombre sur le mur par exemple).
Le dessin est assez cinématographique. De nombreux plans auraient pu facilement faire le saut au cinéma tel quel. D'ailleurs, il y a une impression que l'auteur fait parfois une série de dessins qui permettent d'imaginer le mouvement entre les cases, sans montrer le mouvement lui-même. Le visage de Lady Snowblood est fort élégamment dessiné, au point où à un moment, un simple froncement de sourcils suffit à nous faire comprendre ce qu'elle pense d'une situation. Je n'ai pas beaucoup de points de comparaison avec d'autres mangas, mais le tracé et le rendu est remarquablement maîtrisé et les découpages de cases sont à l'avenant.
Bref, une très belle découverte! Et oui, j'ai déjà lu les deux autres tomes, critiques à venir!
4 commentaires:
Salut!
Je ne suis pas un fan de manga moi non plus, mais je lis présentement les Carnets de Lovecraft de Gou Tanabe. Et j’adore!
Je vais peut-être me laisser tenter par celui ci aussi!
Je note, je note (fais longtemps que j'ai pas lu de manga). Cela dit : les blancs sur les entrejambes et les organes génitaux non rattachés au corps, c'est normal dans les manga "grand public" : ce sont les règles pour ne pas être considéré "pornographique". Il existe des manga pornographiques, mais je ne pense pas qu'ils soient tellement traduits et exportés (on les achète pas pour le texte hein lololololol!)
Je n'ai jamais lu Lovecraft, mais ceci dit, je note.
Et si ma critique te donne envie de lire Lady Snowblood, tant mieux!
Mon expérience de libraire peut te dire qu'un certains nombres de mangas assez olé olé sont traduits, mais plus dans le registre porno soft. Ça ne me surprendrais pas qu'une poignée de vraiment hard soit traduits, même si on ne les lit pas pour le texte!
Mon commentaire sur les blancs vient du fait que c'était la première fois que j'en croisais, mais avec ton explication, ça tombe 100% sous le sens! Merci de l'info!
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