Les Annales du Disque-Monde Trois Soeurcières Terry Pratchett L'Atalante 314 pages
Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail sont les trois sorcières du royaume de Lancre. Peu portées à se mêler des affaires du royaume et pas mal plus préoccupées par les leurs, elles sont bien obligées de s'en mêler le jour où un soldat vient déposer dans leurs bras le fils du roi qui vient tout juste d'être assassiné. Le roi défunt, réduit à l'état de fantôme, cherche à prendre sa revanche sur celui qui a pris sa place sur le trône, le Duc de Kasqueth, qui est aussi son assassin. Pendant ce temps, le Fou, témoin du meurtre, ne sait plus trop comment placer ses blagues qui ont le don d'importuner le nouveau souverain. Bref, tout ne tourne pas rond dans le royaume de Lancre...
Mon avis:
Ma première incursion dans les Annales du Disque-monde, cet univers loufoque créé par Terry Pratchett. Si je ne suis pas entièrement convaincue, je crois que je comprends l'engouement pour ce disque supporté sur quatre éléphants eux-mêmes monté sur une tortue à la dérive dans le cosmos. Le ton est satirique, les personnages à la fois archétypaux et brisant les archétypes et les intrigues s'amusent à secouer les habitudes du genre de la fantasy.
Au coeur de l'intrigue, trois sorcières, dont on se demande au juste si elles ont des pouvoirs magiques au départ. Il y a Esmée Ciredutemps, la vieille fille acariâtre, Nounou Ogg, la reine de clan aux multiples fils et Magrat Goussedail, la petite nouvelle en sorcellerie. Trois personnalités totalement différentes, mais sorcières du même royaume. Lequel vient de voir son roi assassiné. Et les trois soeurcières, habituées de se mêler de leurs affaires sont bien obligées, à leur corps défendant, de se mêler de celles des autres!
À partir de là, l'auteur s'amuse à nous plonger dans des situations bizarres où l'on s'attend à A et où il nous sort B sans que l'on sache comment il a fait un tel détour et que malgré tout, ça fonctionne. Par contre, ça a un certain effet déstabilisant. Agréable, certes, mais déstabilisant.
Au travers de cela, le Fou, qui on le comprend, ne l'a pas si drôle, le duc de Kasqueth, angoissé chronique dominé par sa femme, le roi défunt, réduit en fantôme et le fils de celui-ci, devenu acteur dans un théâtre itinérant, jouent les seconds violons, mais qui finissent toujours par rebondir au coeur de l'intrigue. Car justement, ils ne sont pas si secondaires que ça à l'histoire, lequel a le talent de donner la même place ou presque à tous ses protagonistes. Et ça marche! Malgré toutes les cabrioles avec les archétypes, malgré les digressions avec les codes du genre, l'auteur réussit à nous livrer des personnages solides, complets et qui plus est, réalistes.
Il faut s'accrocher un peu au début, parce que l'auteur ne prend pas la peine de nous expliquer son univers, mais au fil du livre, celui-ci se dévoile: complexe, inattendu, parfois violent, souvent drôle, par moment tendre, il nous tiraille dans toutes les sens, mais caché derrière des montagnes de détails, une direction, forte et précise, se dégage.
Bref, on peut aimer ou non ce tome unique, on peut dire que Terry Pratchett a un don, mais on peut aussi dire que l'hommage au théâtre shakespearien est manifeste dans ce tome, tout comme l'hommage qui est fait au pouvoir de la fiction. Bref, on peut dire plein de choses, mais au final, ça se résume à une phrase: lisez-le donc, juste pour voir!
Ma note: 3.75/5
3 commentaires:
Hihihi! Tu as fait ton premier voyage sur le dos de la grande Athuin (la tortue). Mais les histoires de sorcière ne sont pas les meilleures et les trois premiers livres de la série sont moins bien faits. Si tu avoir du plaisir, je te suggère "Au Guet!" ou "Mortimer".
Je plussoie, j'avais commencé par les deux premiers et ça pose l'univers comme il faut avec l'inoubliable Rincevent mage raté et le bibliothécaire de l'Université invisible qui est un orang outang. Mortimer est un de mes préférés, tellement réjouissant alors même que le perso principal est La MORT, qui s'exprime en majuscules..
@Gen et Nathalie, n'ayant pas trippé, je vais noter Mortimer!
Enregistrer un commentaire