Le voyage dans le passé Stefan Zweig Le livre de poche 177 pages
jeudi 25 février 2021
Le voyage dans le passé de Stefan Zweig
lundi 22 février 2021
L'avenir vers le passé
Salut,
Il y a un truc qui sincèrement me gosse en fantasy. Et qui revient sans cesse. Je crois que la première fois que ça m'a frappée, c'est dans la série Eragon: l'usage de la magie s'était perdu et... le monde n'avait pas trouvé d'autres façons de faire, n'avait pas innové, n'avait rien créé de neuf. Et les gens continuaient de se battre avec les méthodes anciennes. La connaissance était cachée dans le passé et la façon de battre le tyran du jour également. M'est également revenu en tête le Seigneur des anneaux à l'époque. Comment le fameux Anneau, source de tous les pouvoirs, trouvait sa source dans le passé.
À partir de ça, m'est revenu une longue liste de séries de fantasy: tel artéfact des grands rois devait être retrouvé, tel sortilège enfoui, libéré, telle super arme récupérée ou détruite avant qu'ennemi X ne s'en empare. Et ainsi de suite. La fantasy n'a pas seulement lieu dans le passé, elle est tournée vers le passé. Steve Jobs n'y vivrait pas heureux...
C'est pas illogique quand on pense que la fantasy s'inspire du Moyen Âge, où le fantôme du grand Empire romain était encore très présent. Comme si l'âge glorieux du passé recouvrait le présent d'un immense linceul le faisant paraître fade, vide, insignifiant... Et pourtant, notre monde est issu du Moyen Âge. D'innombrables innovations techniques inconnues à l'époque de l'Empire romain ont fait des petits et ont emmené des changements dans la vie quotidienne, puis de nouvelles idées, de nouvelles manières de les diffuser, de voyager, de se nourrir ont émergées. Elles ont lentement transformé la vie des habitants de cette époque. Oh, pas toujours de façon révolutionnaire, mais quand même. Ce sont autant de petits changements successifs qui font qu'une société bouge et évolue.
Rien de tel dans la fantasy. Les sociétés sont quasiment immuables depuis la chute des grandes époques révolues. Le quotidien suit son cours, mais les gens n'inventent pas, n'essaient pas de nouvelles choses. Les grands mouvements de société sont aussi souvent passés sous silence: on veut bien renverser le tyran, mais répandre de nouvelles idées? Pas nécessairement. On pige dans le passé les idées, on ne les crée pas.
Bref, la fantasy a souvent lieu dans un monde figé, arrêté, attendant que la gloire du passé revienne. Pas toujours évidemment, les tendances ont toujours leurs exceptions (bon, une pensée ici pour ma chouchou Mercedes Lackey qui dans une de ses séries fait inventer la machine à vapeur par ses personnages!), mais n'empêche, ce qui sous-tend la fantasy est souvent l'idée de fond que l'avenir est dans le passé et non pas dans ce que l'on va faire aujourd'hui pour le créer. Drôle d'idée inhérent au genre. Mais bon, quand on le sait, on hausse les épaules, on attrape son livre et on se délecte des aventures de nos héros. Parce que ça reste de saprées bonnes histoires!
@+ Mariane
jeudi 18 février 2021
La chair décevante de Jovette Bernier
La chair décevante Jovette Bernier
lundi 15 février 2021
Ne pas commencer par le meilleur
jeudi 11 février 2021
Un chant de Noël de Charles Dickens
lundi 8 février 2021
Comme un hameçon à l'attention
Vous être en train de lire un livre. Je veux dire, vous êtes vraiment dedans. On est en plein milieu de l'action, l'intrigue déboule sous nos yeux, votre héros ou votre héroïne multiplie les péripéties et... et sonne la fin de l'heure du dîner, l'heure d'aller dormir, l'heure d'aller s'entraîner, de faire le souper, de faire du ménage (non, ce c'est jamais une raison d'arrêter de lire). Certaines personnes pourraient aussi entendre le son de leur réveille-matin, mais personnellement, ça ne m'est jamais arrivé.
Sauf que là, commence le moment de la torture. On est bien accroché au livre, on veut savoir la suite, mais genre, vraiment beaucoup. Sauf qu'on ne peut pas. On est en voiture, au téléphone, au boulot (il y en a qui ne considère pas ça comme un obstacle, mais ce n'est pas mon cas!) et on pense à notre livre. Ce n'est pas tout le temps-là, mais ça le reste, à la frontière de nos pensées. Notre héroïne vient de découvrir le secret de la potion qui mettra fin à la famine dans son pays en restaurant l'abondance. Trouvera-t-elle tous les ingrédients? Notre héros a enfin réussi à comprendre le fonctionnement du nouveau logiciel. Réussira-t-il son infiltration? Et ainsi de suite et ainsi de suite.
On est fonctionnel, on avance, on fait nos trucs, mais! Une partie de notre attention est ailleurs. Notre livre nous attire comme un aimant. Pourtant, il ne fait rien comme tel. C'est nous, lecteur, qui sommes attirés par lui. On veut retourner dedans, savoir la suite ou la fin. Notre livre est le maître de notre attention, comme un pêcheur qui aurait ferré un poisson au bout de sa ligne.
jeudi 4 février 2021
Vol de nuit d'Antoine de Saint-Exupéry
Vol de nuit Antoine de Saint-Exupéry Le livre de poche 124 pages
Résumé:
Argentine, début des années 1930. L'aéropostale, récemment implantée, fait face à un défi: ne pas perdre l'avantage de la vitesse, pris durant le jour sur le chemin de fer, la nuit. C'est pourquoi sous l'impulsion de Rivière, le chef de l'aéropostale, les vols de nuit ont été mis en place. Dangereux, solitaires, ces vols représentent l'avenir, Rivière le sait et pour qu'ils triomphent, il est prêt, par sa seule volonté, à faire plier éléments, nature et hommes devant lui.
Mon avis:
C'est un récit au rythme très lent et en même temps, l'auteur sait faire monter une tension palpable tout au long du récit. Celle-ci est relié à la fois au vol de la Patagonie, qui connaîtra un destin tragique, mais aussi à la personnalité de Rivière, confrontée aux éléments, qui doute, mais ne laisse rien paraître. Le livre est un très long crescendo, mais qui ne se termine pas en apothéose, contrairement aux attentes. Non, le rythme suit l'histoire, qui elle-même suit les mots. C'est un genre d'expérience, c'est dur à expliquer, mais en tant que littérature, c'est absolument fabuleux.
Ce rythme lent transpire jusque dans l'écriture qui est très sobre, mais qui respire, profondément. La longueur des phrases, le rythme des mots se conjugue pour donner son effet d'ensemble au livre et c'est très réussi. C'est un tout, un ensemble et même si on sait que la moitié de l'histoire tient à la façon dont elle est racontée, on la suit quand même.
Il y a beaucoup de répétitions dans l'intrigue, beaucoup de redite pour nous faire plonger dans la psychologie des personnages. C'est une lecture que je recommande de faire par petits sauts, pas d'un seul coup, un peu comme on lirait un recueil de poésie: un chapitre, on prend une pause, un chapitre, etc. C'est un texte qui respire beaucoup, pas un page turner.
Magnifique donc, mais le genre d'oeuvre qu'il faut savourer et non dévorer.
Ma note: 4.75/5