lundi 9 décembre 2019

La si pratique prophétie

Salut!

Depuis quelques temps, sous l'influence néfaste d'un ami prêteur de dvd en série, je me suis mise à écouter Dr Who.  Je devais bien être la seul fan de SFF au Québec à ne pas les avoir écouter, mais qu'importe, je suis en train de me rattraper et assez vite en prime.  J'ai donc enfilé les sept premières saisons au cours des derniers mois (de la série depuis 2005, je précise).  Et vous savez quoi?  Cette série parle d'un être capable de voyager à travers l'espace et le temps et le grand dénouement de la saison 4 se base sur... une prophétie!  Wow!

Non, mais quelle originalité!  Une prophétie comme dans le plus banal des récits de fantasy, comme celle qui pousse le héros à se mettre en quête, celle qui fait que tout va se finir comme on l'a dit au début, comme si tout était planifié d'avance!  La prophétie est la pirouette scénaristique ou narrative par excellence.  Vous n'avez qu'à dire que ça va arriver et pouf, comme par magie, ça arrive!  Et les lecteurs ou les auditeurs sont pendus à votre intrigue, sachant que ça va arriver, mais sans savoir comment.  Drôlement pratique non?  Ça paraît, à posteriori, de justifier un truc bizarre parce qu'il fallait bien que ça arrive pour que tout finisse au bon moment non?  Ben oui, c'est normal, on vous l'avait dit que ça finirait comme ça!

Les prophéties sont partout de nos jours.  On les retrouve dans la fantasy, dont elles sont souvent un élément principal, un moteur de l'intrigue bien souvent.  Combien d'histoires du genre commencent par une prophétie à accomplir qui touche le héros/l'héroïne?  Même chose dans le fantastique souvent.  J'en aie même vu dans la science-fiction, à l'occasion.  Pourquoi cette tendance?

On dirait que c'est à la fois une amorce facile (c'est suite à une prophétie que tout se met en branle) et aussi, une façon de fuir en avant (on se dirige vers une fin déjà annoncée).  Quelque part, il me semble que ça parle beaucoup sur notre époque.  On a peur de l'avenir, on ne sait pas ce qu'il va arriver, alors quoi de plus rassurant que de lire une histoire dont on sait déjà comment elle va finir?  La fin, l'arrivée, est connue.  Pas d'angoisse sur trop d'option, sur un monde ouvert, sur un monde où les décisions influenceront réellement l'avenir et où tous auront à faire face aux conséquences de leurs actes parce que ces conséquences proviendront de leurs décisions et non de l'action d'une prophétie ou de dieux ou de peu importe quoi.  C'est l'angoisse de faire des choix qui est supprimée.

Ok, ça peut être vraiment cool une prophétie pour faire avancer l'action, mais est-ce toujours nécessaire?  J'en doute.  Il n'y en a pas dans tout le Seigneur des Anneaux, ni dans Star Trek.  Certes, il y en a eu une dans Harry Potter, mais elle arrive à la fin du cinquième tome et elle sert à expliquer le passé autant qu'à éclairer l'avenir.  Pas de prophétie non plus dans Games of Thrones et Hunger Games, mais les destins des personnages n'en étaient pas pour autant moins intéressant.

Je n'ai rien contre les prophéties comme tel.  C'est un excellent outil narratif, mais il est à utiliser avec précaution.  On peut très bien savoir l'avenir sans avoir de direction précise à suivre.  Lyra, l'héroïne d'À la croisée des mondes accompli son destin sans même savoir qu'il est le sien.  Comme de quoi, on a pas besoin d'être nécessairement guidé pour avoir un destin intéressant.

Personnellement, je préfère les histoires où les héros doivent tracer leur propre chemin, doivent trouver leurs propres solutions, trouver leur propre avenir et décider ce qu'ils en feront.  C'est une question de goût sans doute.  Je trouve ça plus intéressant que de penser que quelqu'un, quelque part a décidé de la fin de l'histoire avant même qu'elle ne commence.

@+ Mariane

6 commentaires:

Gen a dit…

Comme tu dis, la prophétie est un outil narratif facile. Mais... Ah non, on en jasera autour d'une bière! hihihihi! ;)

Prospéryne a dit…

Excellente idée Gen! C'est toujours mieux autour d'une bière! :D

Alain a dit…

La prophétie est un outil convenu pour donner de la tension à quelque chose qui n'en aurait pas autrement. En effet...

Nah, autour de la bière.

Prospéryne a dit…

Elle devient vraiment nécessaire...

Alain a dit…

Tout ce qu'il me manque, c'est que quelqu'un perde un pari pour qu'elle soit gratuite.

Prospéryne a dit…

Effectivement, mais bon, je perds trop souvent les paris où il y a une bière en jeu!