lundi 25 janvier 2016

Je suis heureuse que ça existe, mais...

Salut!

Entendons-nous sur une chose: l'offre culturelle, à tous points de vue, est abondante.  Très abondante même.  Que ce soit pour les films, les livres, les séries télés, la musique, nommez-les tous, des plus grands publics aux plus pointus, tous les domaines culturels offrent de nos jours beaucoup plus de choix que l'on ne peut en voir, en écouter, en lire ou même y penser au cours d'une vie.  Que cela soit dans notre culture, ou à l'extérieur et peut importe quelle heure du jour ou de la nuit.  Cette surabondance me donne le tournis à la longue.

Entendons-nous encore, je vois passer plein de trucs dans ma vie que je trouve intéressant, des tonnes.  Je lis une quatrième de couverture intéressante, je pense à lire le livre.  Je vois une bande-annonce accrocheuse, je pense à aller voir le film.  J'entends parler d'une série télé au synopsis intrigant, j'ai le goût de m'installer sur mon divan pour la regarder.  Sauf qu'il y a une contrainte auquel personne n'échappe: le temps.  Einstein a beau dire qu'il est relatif, il n'en reste pas moins qu'il est encore quelque chose que l'on ne peut pas contrôler.  Enfin, pas encore sauf dans les romans de science-fiction :P  Alors, il faut faire des choix.  Pas toujours facile avec toute cette tentation.

Sauf que parfois, on a se dit: j'aime que ça existe.  Que cette forme d'art existe.  J'aime savoir que l'opéra et le ballet classique continuent d'exister malgré les siècles qui passent.  Je n'ai jamais le temps d'y aller, mais j'aime savoir que cette forme d'art perdure et qu'elle sait si bien émerveiller les gens.  J'aime savoir qu'il existe des galeries d'art consacrées aux installations contemporaines.  J'aime savoir qu'il existe des essais sur les sujets les plus divers, j'aime savoir qu'il existe des littératures de tous les coins du monde ou qui parle de coins de l'univers encore jamais explorés.  Je suis heureuse que ça existe et je veux que ça continue.  Parce que je trouve merveilleux que dans notre monde, cela puisse exister.

Sauf que voilà, je n'ai pas le temps de tout voir et de tout connaître.  Alors, il me reste quoi comme possibilité?  Pour encourager ce que je trouve merveilleux et que je voudrais voir prospérer, mais sans avoir le temps d'aller le voir.  Acheter?  Malheureusement, dans notre société capitaliste, si on veut que quelque chose continue, il faut qu'elle rapporte, au minimum de quoi faire vivre ses artisans.  Et c'est là que le bât blesse: admettons que je suis millionnaire.  J'achète des billets de spectacle auquel je n'assiste pas, des dizaines de livres que je ne lis pas, des DVDs que je ne regarde pas.  À quoi sert une production artistique si elle n'est pas vu?  L'art n'est pas fait pour être gardé enfermé dans un tiroir.  Il est fait pour être partagé, apprécié, critiqué, contemplé, détesté.  Pas pour être enfermé.  Si un acrobate fait ses cabrioles devant une salle vide, quel est le sens de ses actes?

L'argent ne règle pas le problème du temps et puis de toutes façons, je en suis pas millionnaire.  Je crois que de nos jours, les véritables riches ne sont pas ceux qui ont un compte en banque plein, mais du temps pour faire ce qui leur plaît.  Drôle quand on y pense.  Je n'ai pas de réponse à ma propre question sinon que c'est un tiraillement permanent, d'autant plus que toutes les productions culturelles déploient leurs bannières devant moi en criant: hé, je veux un peu de ton attention!!!

C'est dur de leur résister, mais il faut savoir choisir ce qui nous plaît vraiment.  Et garder un peu de temps pour aller un peu en dehors de nos zones de confort pour voir un petit peu du reste.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Techniquement, si des millionnaires voulaient encourager un art en particulier, ce serait en finançant la production d'une oeuvre (spectacle de ballet, peinture, autre) de manière à ce que l'artiste puisse ensuite l'offrir au public à bas prix ou gratuitement.

Mais pour le reste, je comprends ton sentiment. Moi aussi il y a plein de manifestations culturelles dont je suis contente de connaître l'existence, mais que je n'ai ni le temps, ni nécessairement l'envie, d'apprécier par moi-même.

Prospéryne a dit…

Heureuse de voir que je ne suis pas la seule...