lundi 21 septembre 2015

Le passé est une source infinie d'histoires

Salut!

On a tous déjà entendu une histoire tellement invraisemblable qu'on ne pouvait penser qu'elle avait été arrangé avec le gars des vues.  Et avoir eu un petit sourire crispé en découvrant que l'histoire, dans le fond, elle est vrai.  Si la vraie vie ne respecte pas souvent de schéma narratif, elle a pourtant la particularité de receler des trésors d'histoires qu'on aurait jamais même cru pouvoir imaginer et qui sont pourtant... plus que vraies.

Certes il y a la grande histoire: les rois, les reines, les révolutions, les explorations.  Celle-là, on la connaît souvent.  Prenez Henri VIII et l'incroyablement fascination qu'il continue à exercer, même cinq siècles après son règne!  Les oeuvres qui sont inspirés de son histoire sont nombreuses, de Barbe-Bleue à la série télé Les Tudors (terriblement mal nommée parce qu'elle ne racontait que son histoire à lui).  On peut prendre leur histoire, la transposer dans une autre époque, s'en inspirer, la transformer.  Faire de Henri VIII le roi d'un royaume magique ou le dictateur d'une planète lointaine dans une science-fiction.  Peu importe au fond, c'est que l'inspiration vienne de ce qu'il a vécu et de ce qu'il était en tant que personne.

Ce qui est vrai pour les histoires personnelles peut l'être aussi pour des histoires collectives: Asimov s'est largement inspiré d'un bouquin sur l'effondrement de l'Empire romain d'Occident pour Fondation.  Combien d'oeuvres s'inspirent des événements de la Révolution française?  De cette idée d'un peuple prenant les armes contre un pouvoir qu'ils jugent injustes et finissent pas se retrouver avec un dictateur?  Je vous en prie, faites votre liste!  Tous les genres, du roman historique à la science-fiction peuvent facilement reprendre cette trame de base.  C'est d'ailleurs un procédé assez courant.

Mais il y a aussi l'autre côté.  La petite histoire.  Celle des personnes ordinaires auquel il est arrivé quelque chose, pas nécessairement extraordinaire, mais dont on a fait une bonne histoire.  Un bon exemple est le Robinson Crusoé de Daniel Defoe, inspiré de l'histoire vrai d'un marin ayant survécu plusieurs années seul sur une île déserte.  Herman Melville a fait la même chose avec Moby Dick.  Le point est que ces histoires ont une base réelle: les auraient-on imaginé si la véritable histoire n'avait pas eu lieu?  Ok, la suite a été mise en scène et c'est justement là qu'entre en compte le travail de l'écrivain: il part de quelque chose de vrai pour en faire quelque chose de différent, mais dont on peut ressentir les traces à travers le récit.  Non, le marin échoué dans la vraie vie n'a pas vécu vingt-huit ans seul sur une île déserte, mais c'est l'idée de cette solitude et de ce qu'elle impose à un individu qui pose problème.  L'histoire réelle se prête à la base, l'imagination de l'auteur pourvoit au reste en l'élargissant au-delà de cet horizon.  Et encore, je n'ai pas parlé ici de personnes réelles dont la petite histoire personnelle a fourni un personnage de base à un roman inspiré de leur vie!

S'inspirer de faits historiques est différents de s'inspirer de notre histoire personnelle ou encore de l'histoire de personnes proches de nous: on doit construire leur histoire sans l'avoir vécu ou avoir des liens proches avec elles.  S'inspirer de son grand-père n'est pas comme s'inspirer d'un shôgun japonais du XVe siècle!  Ou d'un soldat espagnol de la reconquista.  Le temps laisse une marque distincte qui permet justement à l'écrivain de partir de la réalité, mais d'aller vers sa propre oeuvre.

N'empêche, avec le temps qui filent, on peut se dire que jamais les auteurs ne vont manquer d'idées...

@+ Mariane

3 commentaires:

Gen a dit…

Un seul commentaire à faire sur ce billet : pourquoi tu penses que j'ai étudié en histoire? lol! ;) En plus j'ai fait ma maîtrise sur Cicéron, à partir de ses lettres personnelles. Je songe depuis des années à écrire un roman historique sur ce personnage, mais mon problème principal est que je sais pas par où commencer, il y a juste trop de matériel! lol!

Prospéryne a dit…

Ben, je pense que tu as étudié en histoire pour écrire un livre sur Cicéron :P Non, sans blague, je comprends que le sujet soit vaste, c'est Cicéron pardi! Juste l'histoire romaine, c'est hallucinant, alors imagine sur des centaines d'années, dans tout plein de cultures et de lieux géographiques... Wow!

Gen a dit…

Le pire, c'est qu'une fois que j'ai eu fini ma maîtrise (full sérieuse), mon directeur de maîtrise m'a dit "Ah, avoir su que le roman historique vous intéressait, il aurait été possible de s'entendre avec le département de littérature pour que vous écriviez un roman historique sur Cicéron et que ça compte comme une maîtrise conjointe dans les deux disciplines". WTF?!?!? T'aurais pas pu le dire avant?!?!?! (À sa défense, il a su que j'écrivais seulement après avoir lu mes deux premiers chapitres de mémoire...)