Salut!
Lors d'un Salon du livre, je discutais avec un libraire que je rencontrais pour la première fois et voilà qu'il me demande:
-Tu es responsable de quelle section à ta librairie?
-Ouf! On est une très petite librairie, alors, je dirais que je suis assez généraliste.
-Tu n'as pas de section attitrée?
-Disons plutôt que j'ai des sections où je suis plus à l'aise: littérature générale pour adultes, littérature de l'imaginaire, tu sais, science-fiction, fantastique, fantasy.
Le libraire a un petit rire du nez que je trouve un tantinet méprisant.
-Ils me font rire avec leur littérature de l'imaginaire!
(Moi, légèrement hérissée par la manière dont il l'a dit.)
-Ben, ça simplifie les choses et puis, c'est moins long à dire!
-Comme si toute littérature n'était pas de l'imaginaire en partant...
Ça m'a fait réfléchir et j'ai mieux compris son petit rire. Certes les littératures de l'imaginaires sont celles qui, de façon évidente, font le plus appel à l'imagination du lecteur. Primo, elles parlent de mondes bien souvent totalement imaginés par leurs auteurs! Et on a besoin de notre propre imagination pour bien plonger dans ces univers. Par contre, il serait vain de prétendre que la littérature de l'imaginaire rafle à elle le monopole de l'utilisation des méninges des auteurs!
Pensez-y, un auteur de romans historiques comblera certaines lacunes auquel il ne peut répondre avec son imagination. L'auteur d'un roman d'amour rêvera des heures durant de trucs romantiques à partager avec ses lectrices. L'auteur de romans contemporains mêlera son quotidien, celui de son voisin qu'il voit passer tous les matins et fera un joli amalgame de tout ça avec l'aide de son imaginaire. Et ceci, pour ne donner que quelques exemples!
La littérature fait partie des arts et les arts, par essence, utilise la partie non-logique de l'être humain. Pourquoi une peinture de Dali ou un ballet de Tchaïkovsky vient-il vous toucher à ce point? Parce qu'elle fait résonner en vous des émotions, des souvenirs, des expériences vécues ou encore, elles vous font découvrir une partie inconnue de vous-même. À travers l'histoire d'autres personnes, des couleurs, des sons, des mots. Et les artistes, auteurs inclus, les utilisent pour créer. Pour créer de la beauté, de la laideur, pour répondre à des questions, pour explorer le monde à travers un prisme différent. Et toujours, toujours, pour créer, on a besoin de notre imaginaire. Parce que c'est grâce à lui que l'on voir le monde différemment.
Ça me fait penser à une citation d'Einstein:
«Si vous voulez que vos enfants soient intelligent, lisez-leur des contes de fées.»
Toute littérature est imaginaire donc... mais ne comptez pas sur moi pour changer les termes désignant les littératures de l'imaginaire par contre, je les trouve tellement appropriés!
@+ Mariane
6 commentaires:
Pour nager entre deux/trois eaux (fantastique, policier et historique), je te dirais que pour l'écrivain en tout cas, la distinction est claire.
Quand j'écris de l'historique, entre les exigences de cohérence interne, de cohérence psychologique, de faits connus, etc, mettons que je ne me sens pas aussi imaginative que quand j'écris du fantastique! Je peux moins inventer, je dois davantage rechercher et décrire.
Terme tellement approprié et plus pratique aussi pour la classification en librairie!
Ne faisait-il pas référence au fait qu'il y a aussi des livres sur les voyages, la cuisine, les dictionnaires, et quelques autres qui ne viennent donc pas de... l'imaginaire?
J'aime cent fois mieux l'expression "littérature de l'imaginaire" que l'autre expression... (attention, je vais dire un gros mot, je sais que ce n'est pas correct mais c'est à titre d'exemple alors empêchez les enfants de lire)... "paralittérature" (ouch ! désolé). Avec littérature de l'imaginaire, au moins, il n'y a pas de connotation dégradante. Certains utilisent le terme "littérature de genre", pas trop mal non plus, mais le terme "imaginaire" vient camper l'élément essentiel. Certes, toute écriture demande une certaine imagination, mais quand on entre dans les genres, c'est l'univers tout entier qu'il faut imaginer, pas seulement l'intrigue de base.
@Sebastien : Le problème avec les littératures de genre et la paralittérature (s'cusez les gros mots), c'est que ça inclut aussi le policier (et toutes ses déclinaisons).
@Gen, sûrement, mais tu te sers de ton imagination quand même non? Sans doute moins, mais tout de même un peu pour nous inventer de si bonnes histoires! ;)
@Alice, pour la classification en librairie, ce terme est GÉNIAL! Plus besoin de se casser la tête! Et les amateurs des trois genres s'y retrouvent facilement, alors aucun problème.
@ClaudeL, ce n'est pas de la littérature ces livres! ;) Donc, oui, toute littérature est imaginaire, mais on ne vend pas que de la littérature en librairie par contre.
@Sébas, paralittérature???? Vade retro satanas!!!
Enregistrer un commentaire