Salut!
Durant mes études secondaires, je me suis frottée à quelques «classiques» d'ici. En fait, j'ai lu Maria Chapdelaine... Wow, toute une incursion dans les classiques! Une de mes amies a lu Bonheur d'occasion et Un homme et son péché. Palpitant. (Palpitant sans point d'exclamation je le souligne!) Bref, on a tous lu ou presque la même dizaine de livres parmi les dit classiques québécois: Maria Chapdelaine, Un homme et son péché, Bonheur d'occasion, Le survenant, Menaud Maître-draveur, Trente arpents, Le fou de l'île ou Pieds nus dans l'aube (Ah oui, c'est vrai, celui-là je l'ai lu!), Le libraire, Tit-Coq pour certains. Enfin, bref, tout ceux-là. Ceux que vous allez maintenant voir au cinéma après avoir pesté quand il fallait les lire au secondaire. Pas beaucoup de variétés non? Il y a juste moi pour les lire pour le plaisir de nos jours...
Pourtant, dans mes pérégrinations sur la planète livre, j'ai croisé nombres de classique excellents. Pourquoi on ne les lit pas dans les écoles? J'ai littéralement adoré Les engagés du Grand-Portage de Léo-Paul Desrosiers sur la traite des fourrures dans l'Ouest canadien au XIXe siècle. Ça n'avait rien à envier en terme de souffle d'écriture à aucune autre oeuvre enlevante que j'ai lu dans ma vie! Et Carcajou ou le diable des bois de Félix Leclerc? Une tellement belle allégorie sur les régimes totalitaires. Ok, l'intrigue fait allusion à Dieu et au Diable, mais sans que cela soit véritablement rattaché à une religion (remarqué, je peux me tromper! Je l'ai lu il y a quelques temps). On lit toujours Le libraire de Gérard Bessette (et ça donne pas une bonne réputation aux libraires!) et on ne lit pas La bagarre que j'ai trouvé beaucoup plus fort que les épanchements nombrilistes de l'écrivain du journal. Ça parle des milieux ouvriers de Montréal, de la difficulté pour les francophones qui avaient une tête sur les épaules de s'en sortir. Des intellectuels et de leur solitude. Bien meilleur!
Je pourrais en citer d'autres pendant encore longtemps. On a le choix. Notre culture littéraire, le fonds dans lequel on peut plonger est beaucoup plus vaste qu'il n'y paraît. On pourrait un peu varier les titres, varier les plaisirs quoi. Rabâcher les mêmes oeuvres sans arrêt, ce n'est pas vendeur auprès des jeunes. Ouvrons nos horizons afin de mieux ouvrir les leurs! Tout le monde ne s'en portera que mieux!
@+ Mariane
P.S. Je suis très consciente que les achats de livres coûtent chers pour les écoles. Reste quand même que parfois, au lieu de racheter le même roman, ils pourraient faire un peu différent!
5 commentaires:
(T'as oublié "Agaguk" dans ta liste j'pense!)
Le problème principal, c'est que les profs ont été formés par des profs qui ont été formés par des religieux. Alors on lit des livres qui sont "approuvés" depuis des générations (et donc pas "Carcajou ou le diable des bois").
La majorité des profs qui font lire des "classiques" n'en lisent pas eux-mêmes et ne les aiment pas. Alors ils nous font lire les livres plates qu'ils se sont fait infliger et ils les présentent sans enthousiasme. Ils ne cherchent pas à sortir des sentiers battus.
... et je les comprends un peu. Après Maria Chapdelaine, on a juste envie de fuir tous les livres de la même époque! lol!
Mais j'ai eu un prof qui aimait "Bonheur d'occasion" et expliquait très bien son contexte historique. Résultat : j'ai aimé "Bonheur d'occasion".
Mais tu me reprendrais pas à ouvrir Le fou de l'île!
@Gen, ah oui, Agaguk... J'oubliais en effet!
C'est drôle, moi j'avais eu une prof qui avait adoré Le fou de l'île et j'ai beaucoup aimé. Alors, ça doit dépendre beaucoup du prof. En effet, s'ils n'aiment pas les livres, comment les faire aimer?
Et oui, tu as raison, tous les livres qui entrent dans les écoles sont Église catholique approved, encore aujourd'hui et c'est vraiment plate. Parce que vraiment Carcajou, c'était le fun!
Avec la mode du fantastique en ce moment... j'aimerais proposer Fréchette, Beaugrand et compagnie... durant mon stage la semaine dernière, j'ai fais une lecture très animée du Loup-Garou de Fréchette et j'ai laissé mon recueil à la disposition des jeunes... ils se sont rué dessus à la période de lecture, tant et si bien qu'il a fallut tirer au sort qui allait le lire... un recueil de conte, c'est moins "effrayant" pour des jeunes qu'un gros livre... et mes mousses étaient en 5e année !
Je pense que le prof a un job de "promo" à faire pour les classiques. Ramener à notre époque, faire des parallèles. Faire un teaser, en quelques sortes. (perso, j'aime bien les récits du terroir, mais il faut... les apprivoiser).
P-S: dans ta liste, t'a oublié "Les Plouffe"...
@ Prospéryne: Aucun lien avec le présent billet, mais à propos de ton blogue... tes entrevues ne fonctionnent plus quand on les cliques. :(
@Sébas, la promo des classiques, c'est sûr que ça revient aux profs de français, mais encore faut-il qu'ils aiment eux-mêmes!
Pour les entrevues, je ne peux rien faire, les vidéos ont été retirées par la personne qui les a mise en ligne. :(
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