vendredi 4 février 2011

Pourquoi j'ai tué mon père de Bryan Perro

Pourquoi j'ai tué mon père  Bryan Perro  Les Intouchables  192 pages

Résumé:
Le narrateur est en compagnie de son père sur la ligne de départ du Marathon international de Montréal, en 1980.  Le père du narrateur a entraîné son fils pendant des années pour cette journée, il doit se surpasser, encore et encore, sans relâche pour atteindre les exigences de ce père décidé de faire de son fils un champion.  Mais au fil des 42 kilomètres de cette odyssée que le narrateur compare à une migration, il découvrira des choses sur lui-même et prendra une lourde décision: tuer son père.

Critique:
Attention, coup de coeur!  Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un tel livre!  Un livre profond, qui en 192 pages renverse, transporte et remue!  Le narrateur passe le fil de départ du marathon sous la pression de son père, sous la poigne de son puissant géniteur qui ne tolère pas la moindre faiblesse chez son fils.  Celui-ci, du haut de ses 12 ans a déjà enduré d'épuisants entraînement du soir au matin pour satisfaire aux exigences de son père qui ne vit que par et pour le dépassement de soi, peu importe ce qu'en pense son fils.  Il lui passe ses ambitions, ses désirs, ses goûts et même ses passions.  Le jeune n'a qu'à se soumettre et à s'exécuter, même s'il aimerait mieux jouer avec son unique amie Julie, à des jeux vidéos ou encore simplement se reposer, car tous ces entraînements l'épuisent.  Il n'a aucun goût pour les sports, est obligé de les faire parce que son père, qu'il compare à un gnou, sorte de boeuf à corne africain, l'y oblige.  D'ailleurs, il parle du Marathon de Montréal comme de la grande migration des gnous, telle que la font ses congénères africain.  Au fil des kilomètres, il se découvre lui-même, comprend des choses, voit le monde d'un autre oeil.  Un être humain se transforme et naît sous nos yeux, il passe de l'enfant dominé à l'adulte capable de prendre ses décisions par lui-même.  Ce changement se fait au fil des kilomètres, et quiconque a déjà fait de la course à pied se reconnaît dans le monologue intérieur du narrateur, cet essoufflement du corps et en même temps, cette divagation de l'esprit qui a lieu quand notre corps bouge, mais ne demande pas toute notre attention.  J'ai adoré la chute de cette histoire, comme le narrateur, sans utiliser de fusil, de couteau ou de bombe, tue son père, littéralement.  La manière dont il le fait est une apothéose du livre.  Car il montre que le fils est désormais indépendant du père et que celui-ci ne pourra plus jamais lui imposer sa volonté.  Un bijoux de petit livre, à mettre dans toutes les mains et qui donne vraiment le goût de lire les autres romans hors de la veine fantastique de Bryan Perro.
Ma note: 5/5

Je remercie Prologue et plus particulièrement Emmanuelle pour ce service de presse.

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