lundi 17 février 2020

Ce genre d'univers-là

Salut!

Il y a des univers qui vont beaucoup plus loin que la simple description des événements liés à l'oeuvre que l'on a dans les mains.  Si vous regardez un film de Marvel, ils se feront un plaisir de vous donner des références à d'autres films du même univers.  Ou à une série télé parallèle (allo Agents of Shield!).  L'oeuvre que vous ne voyez n'est jamais qu'une petite partie d'un univers en construction.  Comme un bloc de Lego s'emboîtant dans un ensemble beaucoup plus vaste.

Dans ce genre d'univers, on peut s'amuser à aller vers le passé parfois, donner un corps à l'histoire qui se déroule au «présent».  Tolkien l'a fait avec ses contes et légendes inachevées.  La ligne principale qui va du Hobbit au Seigneur des Anneaux est une ligne en temps continue, mais on sait que les événements font suite à d'autres qu'il a raconté plus tard selon la chronologie de publication.  Star Wars a fait la même chose avec sa prélogie du tournant des années 2000.  Cela donne une ligne du temps qui permet de constater que cette histoire, comme la nôtre, a un début, des étapes et aura sans doute une fin d'une certaine façon.  Fin qu'on ne connaît pas, parce que comme pour notre propre histoire dans la vie réelle, les gens sont en train de vivre, ils ne connaissent pas leur date d'expiration.  Même dans Dr Who, il y a une ligne chronologique.

Ce genre d'univers a aussi des lieux.  Une carte, des lieux de références, des espaces communs.  Si c'est dans l'espace, les villes, villages et pays seront remplacés par des planètes ayant souvent la bizarre caractéristique d'être uniformément couvertes des mêmes structures géographiques d'un bout à l'autre (ce qui doit certainement donner de l'urticaire aux exoplanétologues).  On en a des exemples quand on pense à la planète-désert Tatouine, à la planète-ville Corruscant ou à la planète-polaire Hott.  Il y a des chemins, des zones dangereuses, des zones amies, des zones ennemies.  Il y a une géographie, une cartographie.  On sait que les lieux ont une existence propre.

Il y a des amis bien sûr.  Un groupe forme nos héros.  La plupart du temps, ce sont les gentils, pas nécessairement parce qu'ils le sont, mais bien parce que ce sont eux que l'on suit et que l'on s'identifie donc plus à leurs objectifs, à leurs craintes, à leurs peurs et à leurs combats.  Si l'histoire se situe dans le temps, les héros changeront selon les époques.  Souvent, les descendants des uns deviendront les héros des nouveaux épisodes.  Ou connaîtront et s'inspireront des histoires de ceux qui les ont précédé.  Aragorn chantant le chant de la Dame Luthìen dans la Communauté de l'Anneau en est un bon exemple. Le Docteur faisant allusions à ses anciens compagnons en est un autre.

Ce genre d'univers a aussi une culture et des valeurs.  Allez hardiment là où nul n'est jamais allé implique la curiosité, l'audace, l'aventure, mais aussi le courage.  Protéger la Terre et les plus faibles que soi pourraient être un leitmotiv des Avengers.  Il y a des choses que l'on fait et d'autres que l'on ne fait pas et toutes les subtiles variations qui viennent entre, qui nouent les relations entre les personnages.  Certains briseront les règles, certains voudront les changer, d'autres les réinventeront, les contesteront ou voudront les détruire.  De là de multiples questionnements, à la fois philosophiques et éthiques.  Qui prend les bonnes décisions, qui prend les mauvaises et quels seront leurs impacts, on peut le voir sur le long terme, pas juste dans l'immédiat.  Et on peut parfois voir les répercussions de ceci sur des années, voir des décennies ou même des siècles.

L'intérêt de ce genre d'univers?  Pour sa propre survie à long terme, il doit être d'une extrême cohérence.  Ce qui pourrait passer comme extravagance dans l'histoire dans un roman unique doit être logique et cette logique doit se maintenir sur le long terme.  Ou sinon, justement, on doit savoir pourquoi.  Si ça change, ça doit rester cohérent avec ce qui a précédé. Or, justement, explorer les failles, les possibilités, les contradictions, les erreurs fait parti de l'infini plaisir d'être fan de cet univers.  Il y aura toujours quelque chose à revisiter dans le passé.  Et il y a aussi l'avenir, qui est ouvert à explorer: on peut faire des prévisions, lancer des hypothèses et ensuite, les voir confirmées, infirmées ou complètement réduites en morceaux.  Le plaisir de l'anticipation est de savoir est aussi grand que le plaisir d'élaborer des suites possibles, aussi saugrenues soit-elles.  Et plus on connaît un univers, plus on l'a fréquenté longtemps, au fil des années, plus ce plaisir est décuplé.

Bref, j'aime ce genre d'univers-là!

@+ Mariane

8 commentaires:

Jean-François a dit…

Yup, moi aussi! Et peu importe l'univers! J'en découvre des nouveaux régulièrement... au moins 1 par année!

J'aime bien les histoires en un seul livre mais j'adore vraiment plus les séries qui font vraiment évolué leurs personnages.

Prospéryne a dit…

Faire évoluer des personnages, mais aussi des univers, des sociétés... Ça prend de l'espace pour faire ça et les univers le permettent mieux que les livres uniques.

Gen a dit…

Oh, moi aussi j'adore ce genre d'univers... mais mes exigeances de cohérence sont très hautes. ... C'est sans doute la raison qui fait que j'ai pas envore osé en créer un! Lolol!

Gen a dit…

*encore (arrggg! Écrire sur un cellulaire)

Prospéryne a dit…

Tsé, Star Wars et Marvel ont des «comités de sages» qui ont tout, tout tout vu et lu et qui s'assurent de la cohérence... Les auteurs ont pas ça à portée de main! :P

Prospéryne a dit…

Tu es pardonnée! ;)

Gen a dit…

Star Wars devait cependant composer avec Lucas qui a écrit et dit n'importe quoi! lol!

Prospéryne a dit…

Fallait bien compenser!