mardi 5 juin 2012

Le grand Coeur de Jean-Christophe Rufin

Le grand Coeur Jean-Christophe Rufin  Gallimard  488 pages

Résumé:
Au milieu du XVe siècle, alors que Jeanne d'Arc venait de mettre Charles VII sur le trône, Jacques Coeur, un simple fils de pelletier, va avoir une intuition déterminante pour l'avenir.  En cette ère où la classe dominante est encore la chevalerie et où la guerre est tellement normale que la paix est à peine imaginable, Coeur va comprendre que l'échange, le commerce, peut-être une base pour lier des liens avec l'extérieur.  Ce qui va le mener, lentement, mais sûrement à mettre en place un réseau de commerce reliant la France au reste du monde, lui permettant de devenir immensément riche.  Il connaîtra la gloire, puis ensuite la chute, jusqu'à devenir dépouillé de tout.

Critique:
Ce roman, ce sont à vraie dire les Mémoires de Jacques Coeur, mémoires fictives certes, car aucun document comme tel n'est parvenu jusqu'à nous, mais tout de même, la manière dont le roman est rédigé y fait penser.  Jacques Coeur les rédige vers la fin de sa vie, alors qu'il vit caché sur l'île de Chios.  Il raconte son parcours, depuis l'enfance jusqu'à son arrivée à Chios.  Ce n'est pas un livre historique.  L'auteur ne s’embarrasse pas de la précision dans les dates et il saute facilement certains événements qui ne sont pas nécessaires pour comprendre le cheminement de Jacques Coeur, même s'ils ont été importants pour l'époque.  Parce que c'est justement ça l'important dans ce livre: l'époque, comment les gens y vivaient, y pensaient et comment Coeur a pu en faire jaillir quelque chose de neuf.  Ce cheminement de la pensée d'un monde très médiévale à un mode de pensée différent, par lequel la guerre n'est plus un moyen d'enrichissement par le biais du pillage et des rançons.  Ce faisant, il inaugure un mode de pensée qui ne  déparerait pas aux capitalistes d'aujourd'hui, mais qui était révolutionnaire et extrêmement positif pour l'époque.  Rien n'est très précis, on le suit dans ses réflexions, ses intuitions, ses décisions, mais on reste dans le mouvement et non dans le détail.  Cela n'est pas important pour le récit d'ailleurs. Néanmoins, cela permet d'appréhender le tout avec la conscience des changements majeurs sans s'attacher à leurs petites conséquences sur le quotidien.  Le tout bien sûr, porté par l'écriture minutieuse et suave de Jean-Christophe Rufin.  Car ce récit aurait pu être ordinaire sans cette petite touche d'extraordinaire qui est sa patte dans tous ses livres.  Ce n'est pas un livre qui plaira à tous, mais pour qui aime l'auteur, c'est un de ses opus à ne pas manquer.

Ma note: 4.5/5

Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.

2 commentaires:

Unknown a dit…

J'ai adoré également ce roman. je suis fan de Rufin il faut dire. Je me permet de citer ton billet sur mon blog. Au plaisir de te lire.

Prospéryne a dit…

Aucun problème tant que tu dises où tu l'as pris Anna!