lundi 20 octobre 2014

La perception de l'oeuvre

Salut!

Quand on lit un livre, on a forcément un avis dessus: il peut être positif, négatif, mitigé, incendiaire ou dithyrambique.  Le fait est que l'on a avant tout un avis, ce qui est un jugement personnel et non-définitif d'une oeuvre.

Ce que l'auteur écrit est une chose, la façon dont le texte est reçu est une toute autre chose.  D'ailleurs, c'est pourquoi personne n'a exactement le même avis sur un livre.  Parce que la perception d'une personne sur une même oeuvre varie beaucoup d'une personne à l'autre.  C'est très influencé par nos expériences personnelles, par la façon dont on perçoit la vie.  Chacun va voir une oeuvre à travers le filtre de ce qu'il est.  Voilà sans doute pourquoi les oeuvres d'art s'attirent des réactions aussi diversifiée.

J'ai déjà entendu des artistes se plaindre de ne pas avoir été compris du public.  C'est en parti vrai: ce qu'ils ont cherché à exprimer n'est pas ce qui a été perçu par le public et donc, ils voient revenir vers eux un message qu'ils n'ont jamais voulu transmettre.  La communication a ceci de particulier que si l'on contrôle le message de base, la réception nous échappe en bonne partie.  Je le constate facilement en écrivant des billets de blogue.  Parfois, les commentaires m'indiquent une compréhension totalement différent de ce que j'avais souhaité exprimé.  Les gens accrochent sur un détail de mon billet, mais ne voient pas l'ensemble, pas l'idée exprimée dans son entier.  Plate?  Non, ça fait partie de la vie.

Voilà pourquoi certaines oeuvres provoquent tant de réactions.  Et là, je parle au sens large, de l'art.  Que ce soit un livre, une toile, une chanson, un film, l'art n'est pas neutre.  Cependant, chacune des réactions à celle-ci est personnelle et ne correspond pas nécessairement au message lancé par l'artiste.  C'est également la magie de l'art, parce que chacun peut être touché d'une façon différente par la même oeuvre.  Tout reste dans la manière dont nous la percevons, l'abordons, la comprenons.

Ce que je trouve dommage, c'est que parfois, on n'écoute pas notre petite voix intérieure, qui nous dit j'aime ou j'aime pas.  On écoute plus ce que la majorité nous dit.  Alors, on répétera comme un perroquet j'aime ou j'aime pas sans avoir pris la peine de vérifier par nous-même.  Ou encore on dira oui alors que l'on pense non parce que tout le monde va dans ce sens.  Certes, l'avis des autres peut être un guide, mais on reste le juge final de notre propre perception.  Si une oeuvre nous bouleverse, nous fait pleurer ou nous pousse à remettre en question une partie de notre vie, si elle nous fait rire, comprendre le point de vue de quelqu'un ou fait vivre une réalité que l'on aurait autrement pu comprendre, alors elle a atteint son but.  L'art n'est jamais neutre et la création non plus.  Et les petits fils cachés qu'elle empruntent sont là pour se nouer avec notre propre perception et notre propre réalité.

@+ Mariane

4 commentaires:

Venise a dit…

Je comprends ton message, j'ai réalisé que si l'oeuvre est en diapason avec notre vécu, elle fait vibrer certaines cordes, évidemment qu'on va la trouver pas pas mal "meilleure" ou de qualité que celle qu'on lit en restant neutre. Et c'est vrai que c'est difficile de s'affirmer quand on aime moins ou beaucoup plus que la majorité. À chaque fois que cela m'arrive, je dois m'assoir, réfléchir pour aller chercher les munitions pour expliquer pourquoi j'ai moins aimé ou plus aimé. Je ne me gêne pas pour faire mention de ma subjectivité pourquoi ce sujet me touche moins ou plus.

Le paragraphe ci-dessus était pour te montrer que j'ai bien compris ton message global pour arriver ensuite à une anecdote personnelle. Très récemment, c'est à dire le dernier roman lu, une chose m'est apparue clairement : qu'on aime ou non ce roman, il a été écrit dans les formes de l'art. Je le trouve pas loin d'être impeccable sous plusieurs aspects. Cela va peut-être te sembler banal mais pour moi c'était une expérience qui m'a comblée dans le sens que c'est la première fois que cela m'apparaissait clairement. Cela aurait pu arriver avant, j'en conviens. Pourrait-on dire, en me comparant à d'autres, que j'ai été lente à le comprendre mais qu'importe, je n'y peux pas grand chose, c'est mon rythme. Si jamais tu es curieuse de connaître le titre, c'est "Le silence du banlieusard" de Hugo Léger.

Claude Lamarche a dit…

D'accord avec vous deux. Mais parfois les "critiques" ne vont pas dans le sens d'une impression personnelle mais d'un jugement par rapport à des critères supposément prédéfinis de ce qu'est une bonne et belle oeuvre.

Prospéryne a dit…

J'ai déjà vécu une expérience semblable, de me dire, ce roman est excellent, mais je l'ai détesté! Parce que le sujet était trop noir, trop loin de ma réalité. Oui, ça arrive, mais dans ce temps-là, ce qui est fort, c'est qu'on puisse voir la qualité de l'oeuvre au-delà de notre perception et ça, ça demande de la pratique pour pouvoir le faire!

Prospéryne a dit…

Oui, mais ça, c'est plutôt le rôle des critiques officielles. Les blogueurs sont moins forts sur cette façon de faire, du moins ce que j'en vois.