mercredi 22 octobre 2014

La culture littéraire universitaire

Salut!

L'autre jour, je discutais avec une de mes libraires à propos de la littérature qui traverse le temps.  On se faisait la réflexion que le temps est souvent un très bon moyen de trier le bon grain de l'ivraie.  Je lui aie alors dit que l'un des auteurs actuel que je m'attendais à voir traverser les époques étaient Patrick Senécal.  Elle a alors eu une moue dubitative.  Il faut dire que nous venons de deux mondes très différents.  Elle a son bac en littérature et moi, j'avoue, je n'ai jamais rien étudié là-dedans!  Ça donne des points de vue très différent sur le même sujet.  Elle m'a alors expliqué que certains auteurs aujourd'hui moyennement connus pourraient fort bien survivre à plus long terme que Senécal parce que des universitaires allaient continuer à les faire vivre à travers leurs cours et leurs travaux.  Ouf, je ne m'attendais pas à celle-là...

C'est pourtant vrai.  Certains auteurs auraient pu tomber dans l'oubli sans les travaux d'universitaire qui leur ont fait traverser les époques.  Certains grands de la littérature le sont avant tout parce qu'ils ont pu passer la fameuse épreuve du temps grâce à des universitaires.  Malgré tout, je trouve que cette même culture littéraire universitaire n'a pas tendance à être ouverte sur tout.  Et ce n'est pas une garantie de survie réelle.  Un auteur peut être hyper-lu dans les couloirs de l'Université de Montréal ou de l'UQÀM et pourtant être ignoré du grand public.  Est-ce réellement survivre pour autant?

Dans l'autre extrémité du spectre, les romans d'Alexandre Dumas ont traversé les décennies et il est encore lu aujourd'hui.  Pourtant, à son époque, ses romans étaient de la pure littérature populaire!!!  Les littéraires de l'époque le regardait de bien haut.  Pourquoi lui et pas d'autres?  Il n'y a pas un seul facteur en jeu, mais je crois que comme dans le cas de Jules Verne, le fait que des générations de jeunes lecteurs l'ait lu dans des collections qui leur était destiné a dû certainement aidé.  À un moment donné, ça entre dans la culture et les livres continuent d'être lus.  Pas toute l'oeuvre, mais une portion suffisante pour qu'il figure dans le bagage culturel de la majorité, ne serait-ce que de nom.

Les attentes envers la littérature des différentes cycles universitaires sont très différentes de celles du grand public.  Le public veut en quelque sorte que ce soit bon, avant tout et surtout, une notion subjective à l'os, mais c'est comme ça!  Les détails, ils les perçoivent, mais sans les analyser, sans même les comprendre réellement.  Ça leur passe au dessus de la tête.  Les différents narrateurs, les schémas narratifs, le style littéraire... ben, c'est pas la tasse de thé de la majorité.  Je comprends parfaitement que ça puisse passionner des gens par contre.  Il y a de quoi se délecter et se perdre durant des heures.  Personnellement, ça ne me passionne pas d'analyser, mais j'aime bien lire. :)  Au fait, des oeuvres aussi grand public que Twilight  et Harry Potter et même Fifty Shades of Grey ont été étudié à l'université.  Comme de quoi, il ne faut jamais parler trop vite...

Reste qu'une certaine culture, certains classiques ont été transmis depuis des générations par de studieuses petites fourmis universitaires qui ont adoré un ou des auteurs et ont bossé dur pour le faire connaître et rayonner.  Ça force l'admiration, parce qu'une poignée de personne réussi à faire passer l'épreuve du temps à une oeuvre à eux seuls.  Mais quand on voit ça, le temps reste-t-il vraiment le meilleur facteur pour juger d'une oeuvre?

@+ Mariane

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