Salut!
N'importe quel libraire ou bibliothécaire vous le dira, la section littérature générale est vraiment très très pratique dans certaines circonstances. Parce que certains livres sont très durs à placer dans la bonne section... Que voulez-vous, il existe certains «genres» établis, style policier, science-fiction ou fantasy qui ne sont pas «acceptables» dans la section littérature générale... mais qui s'y retrouve dès que le livre sort un peu des cadres classiques des genres! Oui, on peut retrouver des policiers, des romans de science-fiction ou encore de fantastique dans la section littérature générale. Même si on les taxe d'être plus «littéraire», ces livres restent dans le domaine des genres que l'on met habituellement à l'écart.
Tenez par exemple: quand les gens lisaient la série Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon, ils allaient la chercher en littérature générale, même si avec ses voyages dans le temps, il serait beaucoup plus à placer dans la catégorie fantastique. La vérité sur l'affaire Harry Québert flirtait quand à elle avec le genre policier. Pourtant, idem, on l'a placé dans la catégorie littérature générale. Dans la majorité des librairies en tout cas.
Pourquoi? Ok, vous voulez une liste des raisons possibles? C'est qu'il y en a tellement! La maison d'édition par exemple. Si vous voyez Bragelonne sur une couverture, vous l'associerez forcément avec la section des littératures de l'imaginaire. Pas avec la littérature générale ou le polar. Pourtant, ils en ont publié! D'autres fois, le résumé de la quatrième de couverture ne laisse pas penser que l'histoire s'orientera vers un récit fantastique et on le met dans la section littérature générale tout simplement. D'autres fois, c'est un auteur qui fait typiquement dans un genre que l'on va placer par automatisme dans la même section. Ça a été le cas avec Henri Loenvebruck quand il s'est mis au polar. On le mettait en science-fiction comme ses précédents ouvrages, mais il n'était plus dans la même veine. D'autres fois, la raison est purement... commerciale. Que voulez-vous, certaines personnes souffrent encore d'une aversion totalement injustifiée envers certains genres littéraires et vont l'éviter à tout prix. Même si ce ne l'est qu'un peu, un livre placé dans la mauvaise section passera aussitôt à la trappe. Je pense ici à certains titres juste un tantinet plus littéraire, mais reprenant les schémas de base de certains genres, comme Zora: Un conte cruel de Philippe Arsenault. Ce livre a gagné le Prix Robert-Cliche du premier roman, un prix plutôt littéraire et le Prix Jacques-Brossard, qui récompense une oeuvre des littératures de l'imaginaire. Comme de quoi les littéraires peuvent aller flirter dans toutes les directions et que les genres n'y changent rien.
Une section dans un magasin est une façon de classer, un indice, pas une vérité universelle. Une chose que je constate d'ailleurs souvent est qu'à l'exception de certains titres vraiment très très évident, la façon de placer les livres dans les différentes sections dans la librairie est très personnelle à chaque libraire. Je ne peux pas parler pour les bibliothèques, je ne sais pas. Sans doute se fient-ils davantage au code Dewey. Quoi qu'il en soit, une classification n'est pas une condamnation en soi. C'est bien davantage un guide. Même après la lecture, en se basant sur différent élément de l'histoire, on peut encore débattre sur l'étiquette de genre à apposer sur un livre. Alors imaginez le pauvre libraire qui en a des piles à classer chaque jour!
@+! Mariane
7 commentaires:
Ben à la bibliothèque, ils ne se font pas chier : du moment que c'est de la littérature adulte, c'est classé par auteur. Point. J'ai toujours préféré ce classement d'ailleurs. Ça nous force à fouiller et parfois on ressort avec des titres qu'on n'aurait pas pris autrement. (Pour l'anecdote, j'aurais jamais lu "Le journal de Bridget Jones" si ça avait pas adonné qu'il était placé près d'une série fantastique de David Eddings dont je venais chercher la suite).
Des fois je me dis que les librairies devraient adopter le même genre de classement : du moment que c'est des romans, on met tout ensemble, par ordre alphabétique d'auteur. Anyway, les maisons d'édition s'arrangent déjà pour avoir un "look" qui indique les genres.
Et, comme on a remarqué récemment que les romans québécois "de genre" sont rares et peu identifiés (et jamais placés dans les sections "romans québécois", parce que là on met juste de la littérature générale), on pourrait faire deux sections : "livres étrangers" et "livres québécois".
Le classement en librairie est là parce que les clients le souhaitent avant tout Gen, pas parce que les librairies préfèrent ça! Le classement par auteur serait en effet diablement efficace sur certains points. Par contre, quelqu'un qui veut venir bouquiner un polar serait en colère de se retrouver devant une section tout genre mêlé. La raison du classement est avant tout une question de vente. ça a ses avantages et ses inconvénients.
J'ajouterais que malheureusement, les livres de genres sont rarement identifiables par la couleur de la tranche et que si on ne fait que deux grandes sections sans montrer les couvertures, les gens risquent de chercher pas mal avant de trouver ce qu'ils cherchent. À moins qu'ils ne demandent à leur libraire bien sûr!
Je sais pas... Me semble que les livres policiers dans ma bibliothèque personnelle ont quasiment tous des tranches noires ou rouges et noires. Et les livres de SFFF sont soit super repérables (Alire) ou alors ont des tranches argentées (Pocket) ou alors des caractères vieillots (fantasy diverse).
Mais bon, je comprends que les gens sont habitués à leurs sections "pré-classées". Sauf que, comme tu le soulignes, la personne peut passer devant un bon bouquin juste parce qu'il a été écrit par un "littéraire" et se trouve donc ailleurs.
Tout dépend! La collection Folio policier est de toutes sortes de couleurs. C'est pourtant du policier. Il n'y a aucune différence sur la tranche entre 10/18 littérature générale et 10/18 Grands détectives. Milady fait dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et plusieurs Pocket clairement dans le domaine de l'imaginaire (comme le Hobitt ou le Seigneurs des anneaux) sont identiques à la littérature générale. Personnellement, la tranche et la couverture sont un indice, pas un une façon de trancher. Mais bon, je me suis frottée à beaucoup, beaucoup de livres, sans doute pourquoi je suis plus exigeante...
N.B. Je viens de penser: les différentes collections «classiques» qui étaient en argentés ont tendances à laisser cette couleur de côté pour les livres plus «grands publics» sans doute dans l'intention de ne pas se couper de marché. Ceci dit du haut de mon expérience personnelle!
Le classement peut en effet être très personnel. Beaucoup d'auteurs contemporains de littérature "générale" flirtent avec des éléments de la littérature de l'imaginaire. D'un autre côté, j'ai déjà vu "Le meilleur des mondes" dans le général, parce que c'est un livre plus connu/philosophique pour les gens. Parfois, entre policier et science-fiction, ça joue des coudes aussi. Quand l'intrigue flirte avec un futur rapproché...
Je suis d'accord que c'est d'abord pour rendre la librairie plus agréable au client. Je me vois mal bouquiner l'entièreté d'une librairie (ok, peut-être chez nous, on est tout petit). Ce qui est bien, c'est de faire sortir les clients de leur zone de confort en leur proposant ces livres hybrides.
Ok, je dérape, trop tôt le matin.
Et le classement, c'est pas juste en littérature que c'est compliqué. Dans le livre technique aussi. Bon, celui-là, je le mets dans Électrotechnique ou Génie électrique général???
En passant, on a littérature québécoise et étrangère... ce qui m'embête: où met-on la littérature canadienne? On se retrouve avec une partie en Québécois (surtout pour les francophones hors-Québec) et une partie en étranger!
Et pour le québécois "genré", je crois qu'il est préférable de le mettre dans le genre: pour montrer que ça existe, de la SF et de la Fantasy québécoise!
Pour la littérature québécoise/ étrangère, à ma librairie, on se fiait à la maison d'édition: si elle avait pignon sur rue, c'était en québécois. Ce qui donnait de drôles de trucs genre Diana Gabaldon et Charlaine Harris en Québécois (parce que publiée chez Libre expression et Flammarion Québec) et Nelly Arcan en étranger (parce que publié chez Seuil). Weird! Mais de toutes façons, j'ai toujours trouvé difficile de définir clairement la littérature québécoise pour des raisons autre que linguistique et géographique.
Ah, les fameux inclassables! Où classer le livre Savoir se protéger d'une explosion nucléaire. Ou encore le guide de rénovation de la plomberie, en artisanat ou en livre pratique??? Tu me rappelles de bons souvenirs!
Enregistrer un commentaire