vendredi 10 mai 2013

L'effet pervers des premiers tomes à petits prix

Salut!

Un truc que j'ai constaté et que je déteste profondément est l'effet pervers des premiers tomes à petits prix.  Depuis que Michel Brûlé a eu cette brillante idée avec Amos Daragon (oui, au départ, c'était une très bonne idée) le phénomène a pris de l'ampleur et pas pour le mieux.

Bon, de laisser filer le premier tome d'une série a pour but de faire découvrir celle-ci.  On brade le  premier tome dans l'espoir que si les lecteurs aiment, ils vont acheter les tomes suivants, qui eux, seront à plein prix.  Ce qui est une stratégie que je respecte profondément: le lecteur a ainsi un choix de faire le test, d'essayer des livres et ensuite de chercher la série qui va le plus lui plaire et de la continuer.  Sauf que...

Je vois souvent des gens sortir avec une petite pile de premier tome... et ne jamais acheter les suites.  C'est le prix qui les intéressent.  Ils veulent de la lecture à rabais, quitte à ne jamais savoir la suite des histoires.  Ça me désole de voir un tel comportement!  Comme si la seule valeur de ces livres étaient leur prix modique!  Ces clients choisissent d'acheter des livres peu coûteux, souvent, ils jettent à peine un coup d'oeil à la quatrième de couverture.  Je trouve ça cheap au possible!

Autrement, les gens se disent: ah, si c'est pas cher, c'est que c'est pas bon...  Aucun rapport!  Certaines excellentes séries ont pu prendre leur envol grâce à cette politique!  Bon, d'autres ont été de graves flops, mais ce n'était pas à cause du prix du premier tome: c'était juste pas bon!  Tout simplement.  Aucune autre raison.  Le premiers tomes réduits ne sont en rien un gage de qualité ou de médiocrité, c'est une stratégie commerciale, tout simplement.

Autre truc qui m'attriste profondément.  Les autres séries.  Ceux dont les éditeurs n'ont pas choisi cette stratégie.  Elles peuvent être aussi bonnes, moins bonnes ou meilleures que celles dont le premier tome est réduit, ça n'a aucun rapport, mais bon sang, certains clients les évitent comme la peste juste à cause de leur prix.  Ah non, ça coûte trop cher me suis-je souvent fait répondre.  Trop cher?  Vous le dédaignez uniquement à cause de son prix?  Je suis consciente que tout le monde a un porte-feuille et que certains livres peuvent être plus chers, mais pourquoi ne voir que le prix des livres?  Il y a toujours les formats poches si le prix vous préoccupe.  Ok, ce ne sont pas tous les livres qui sont disponibles dedans, mais si vous être prêts à payer 20$ pour un livre, pourquoi ne choisir que des séries dont vous ne lirez pas la suite?

Je suis convaincue que la stratégie de laisser filer le tome un à prix réduit est une stratégie valable dans bien des cas.  Mais qu'est-ce que je déteste les gens qui transforment cette occasion de découvrir de nouveaux univers en simple occasion d'en avoir plus pour son argent sans se préoccuper du reste.  Heureusement, la plupart des gens utilisent cette stratégie pour ce qu'elle est: une bonne façon de découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles séries.  Parce qu'après tout, c'est à ça que ça sert.

@+ Mariane

7 commentaires:

Gen a dit…

L'effet "les gens achètent le tome réduit et non pas les suites" est celui que j'ai toujours craint avec ces tomes à petit prix.

Surtout que, souvent, je trouve que l'éditeur a tendance à découper la série volontairement en 3 tomes qui sortent en même temps (le premier soldé à 2 ou 3 $, les autres à 10 ou 15$), alors qu'il aurait pu faire un bon gros tome avec le tout (et le vendre 20$, mais le lecteur en aurait pour son argent).

Philippe-Aubert Côté a dit…

Da!

Combien de fois j'ai lu des romans étirés qui se révèlent le premier tome d'une série et qui auraient gagné à être condensé en un seul roman bien punché...

Prospéryne a dit…

@Gen, Est-ce vraiment ce que les gens veulent, en avoir pour leur argent? Ou plutôt avoir l'impression de faire des économies? D'être plus brillant que le système et de faire de l'argent sur son dos? Dans ce sens, les maisons d'éditions leur servent sur un plateau ce qu'ils veulent, peu importe ce que ça peut avoir comme effets pervers!

@Phil-Aubert, un des effets secondaires... celui que je déteste le plus!

Gen a dit…

J'pense que le vrai lecteur, celui qui achète des livres souvent, il en veut pour son argent.

D'ailleurs, après avoir constaté, comme Phil, que la série où le premier tome est soldé est souvent un truc dilué (pas toujours, je sais, mais avouons que c'est souvent le cas), il n'en achètera plus. Et si toutes les séries québécoises ont des premiers tomes soldés, il va acheter...

Une série traduite! Bonjour l'effet pervers!

Le lecteur occasionnel qui cherche la bonne affaire va acheter ses tomes soldés, trouver que l'histoire diluée va nulle part et se dire qu'il aime pas lire. Ou entk, pas du québécois.

Même effet pervers.

Bref, j'pense qu'il faudrait dire aux éditeurs d'investir plutôt dans la pub.

Prospéryne a dit…

@Gen, remarque que plusieurs séries dont les premiers tomes sont soldés sont en partant du traduit... Ce qui me donne un double effet de yeurk. Mais oui, le lecteur qui aime lire est prêt à mettre de ses sous dans des livres et même à en mettre beaucoup souvent. Et il en veut pour son argent, il veut de la qualité. Là-dessus, tu as parfaitement raison.

Hélène a dit…

Là, je tombe de ma chaise! Tu me dis qu'il y a des gens qui achètent une pile de premiers livres à rabais et qui ne reviennent pas acheter la suite? C'est... c'est criminel! Tu aimes ou tu n'aimes pas, ça n'a rien à voir avec le prix. C'est fou ce que les gens peuvent être bêtes avec les sous. Moi je n'ai pas beaucoup d'argent à investir dans les livres, aussi j'emprunte à la bibliothèque et si j'aime une série, je l'achète en entier. Et je ne lésine pas sur le prix à mettre pour un beau volume relié à couverture rigide, lorsque j'en trouve qui m'intéressent, car c'est un investissement qui restera intact plus longtemps que le reste. Bref, je ne comprends pas!

Prospéryne a dit…

@Hélène, je te parle pourtant de quelque chose que j'ai vu à plusieurs reprises! Oui, il y a des gens pour qui le plaisir du lire doit absolument se vivre à rabais. D'après moi, ils se croient plus brillants que le système en faisant ça, sans se rendre compte que dans le fond, ce sont eux les perdants...