Salut!
L'autre jour, en librairie, je tombe sur un signet d'un livre, le Pharmachien pour être plus précise. J'ai ri. Parce que je connais assez bien, ayant à plusieurs reprises consultés le blogue dont le livre est tiré. Ce n'est d'ailleurs pas le premier que je vois transformé en livre. L'un des premiers blogues publiés en livre dont j'ai entendu parlé était celui de celle que tout le Québec connaît maintenant par son délicieux surnom de Mère Indigne. À sa sortie, nombreux ont été les sceptiques: pourquoi payer pour quelque chose que l'on pouvait trouver tout à fait gratuitement sur le Web? De là vient une contradiction de toute adaptation d'un blogue en format papier: non mais, dites-moi pourquoi les gens paieraient pour le livre?
Et pourtant, on ne peut nier que la formule a de l'avenir parce que de plus en plus de blogues trouvent leur équivalent sur papier. Et ça va dans toutes les directions: de la blogueuse et spécialiste des médias sociaux Michelle Blanc qui pond un livre très sérieux sur la façon dont Facebook et cie transforme notre vie aux aventures délirantes d'une mère avec son enfant et les décorations d'anniversaire en passant par les blogues de science, de cuisine ou même de bande dessinée. Je ne cite ici que des blogues québécois, mais la même chose est arrivée ailleurs. Tellement que c'est souvent à la lecture que je me rends compte que c'était avant tout un blogue.
La différence? Et bien, il y a un certain manque d'unité né du fait que les textes sont écrits de façon séparés dans le temps et que l'auteur évolue entre les différents billets. Un peu comme des lettres, mais comme le blogue est un outil fondamentalement vivant, en constante évolution, au plus près de la personne qui l'écrit au jour le jour, ça se ressent encore plus à la lecture. Ce n'est pas conçu ou pensé pour être lu d'un seul coup, mais bien au jour le jour. Quand on écrit un billet, on le fait sur le coup du moment, influencé par un paquet de trucs et souvent, on ne peut pas corriger tant que ça nos idées. Le blogue est un outil est extrêmement vivant et on réagit à travers lui en allant en avant, pas en faisant des allers et retours. Contrairement à la rédaction d'un livre qui se construit d'après une idée de base que l'on développe en chapitre, le blogue est fait de chapitres sans nécessairement être relié à une idée de base. En ce sens, c'est bien plus proche d'un recueil de chroniques que d'un autre genre de livres.
Alors, pourquoi publier des blogues? Une partie de la réponse vient au fait que les gens connaissant le blogue de plus ou moins, ils ont davantage tendance à s'y intéresser une fois le livre publié. Le blogue sert ici d'appel, de façon de tisser ce petit fil de l'émotion qui va nous pousser à ensuite aller encourager tel ou tel livre et son auteur. Le blogue sert à déblayer le chemin. On ne part pas de zéro pour développer un auteur. Les gens une petite idée en partant. Ça aide pour faire connaître le livre et puis, si ensuite vous avez envie d'en connaître un peu plus, un petit tour sur le blogue peut aider non? Et puis, l'auteur l'a déjà écrit, c'est d'autant plus facile pour un éditeur de prendre une décision à son sujet!
De toutes façons, rare sont ceux qui vont se taper un blogue complet à l'écran. Sur une tablette, peut-être, mais le format n'est pas conçu pour des heures de lecture. Les billets sur le web sont brefs, conçus pour être lus à la pièce et non pas à la file. Le livre permet une expérience de lecture plus agréable, en même temps que de corriger toutes les petites erreurs (orthographes, syntaxes, mise en page, photo dans le cas des blogues culinaires) que le rythme de publication ne permet souvent pas d'ajuster. La transformation en livre d'un blogue n'est pas un simple copier-coller: il y a plus que ça derrière. Est-ce un aboutissement? Pour moi, plutôt une seconde vie je dirais. De toutes façons, je ne pense pas que les auteurs de blogues visent au départ que leurs idées deviennent ensuite un livre. Ce n'est pas l'idée de base derrière un blogue.
Maintenant, est-ce que l'idée de ce billet m'est passé par la tête le jour où je me suis demandé si mon propre blogue pourrait être un jour transformé en livre? Oui, tout à fait. :) Est-ce que j'ai reçu une offre? Absolument pas, mais s'il y a des éditeurs intéressés, mon courriel est dans la colonne de droite! :P
@+ Mariane
8 commentaires:
Un livre de Propéryne? Ah oui, moi je veux :)
C'est loin d'être fait, mais bon, j'avoue, j'aimerais bien...
Je crois bien qu'on y pense tous. On aime écrire, on aime être lu.
Ce serait un autre genre de reconnaissance.
Je ne lisais que sporadiquement le blogue de Catherine Voyer-Léger, mais j'ai dévoré son livre Détails et dédales. Probablement parce que ses meilleurs billets s'y retrouvent.
Je n'ai pas lu celui de Julie Gravel-Richard parce que le sujet m'était trop émotif.
On dirait que lorsqu'un blogue est transféré en livre, il appartient un peu plus au lecteur et un peu moins à l'auteur. C'est un don. Il se décroche de l'océan du web pour venir dessiner une arabesque chez soi dans le creux de ses mains.
Et puis le propre du blogue est que le lecteur manque des billets et qu'il n'est pas toujours extrêmement attentif.
Un peu comme le journal intime, lorsqu'il transcrit en livre, on le travaille assez pour qu'il devienne un objet littéraire. Je sais que chez Hamac le directeur littérature travaille fort pour bonifier les blogues tout en en conservant l'essence.
Le goût du livre, ne le perdons pas.
Il faut dire que les blogues qui deviennent des livres subissent un travail de sélection et sont élagués, en plus de comprendre souvent du matériel inédit. Ça leur donne un peu plus de cohérence que ce qu'on trouve sur le web.
Cela dit... moi j'ai lu Mère Indigne au complet à l'écran! lol! ;) Mais j'suis maniaque! ;)
Tu nommes deux blogues que je ne connais pas, intéressant!
Un livre sera toujours plus travaillé qu'un billet de blogue, parce que n'oublions pas, un livre, ça ne se modifie pas d'un simple clic...
J'ai moi aussi regardé l'intégral d'un blogue sur le net... On est mordu ou on ne l'est pas! :P
Enregistrer un commentaire