Salut!
Si vous suivez le moindrement l'actualité, vous vous rendrez compte que souvent ces temps-ci les mots «monde du livre» riment bien souvent ces temps-ci avec «difficultés». Financières on s'entend. J'ai beau retourner la chose dans tous les sens, je vois deux problèmes avec cette ritournelle.
Le premier et bien, c'est que la littérature n'est pas en danger. Alors, ça non! Depuis une dizaine d'années, il me semble que l'on a jamais eu autant de livres, de bons livres, autant en terme de qualité que de quantité. Des auteurs créatifs, des éditeurs audacieux, des livres surprenants, enlevant, fascinants, en voulez-vous en v'là! Le monde littéraire pullule de bons livres, est capable de mettre ses auteurs de l'avant et de produire des oeuvres de haute qualité. La littérature en danger? Je ne pense pas, mais pas du tout. Le problème, parce qu'il y en a un, est au niveau du tiroir-caisse. Que voulez-vous, on touche ici à une problématique qui touche l'intégralité du domaine des arts et de la culture: il faut que les gens puissent en vivre. Et c'est là que le bât blesse. Si vous entendez parler des difficultés du monde du livre, on ne vous parle absolument pas des problèmes créatifs. On vous parle de difficultés financières liées aux ventes des livres et de rien d'autre.
Les gens confondent souvent production littéraire et commerce de livre. Ils sont dépendant l'un de l'autre, même si ce ne sont pas les mêmes personnes qui le font. Entendons-nous, les auteurs qui comme Kafka écrivent de nuit et travaillent le jour ne sont pas légions, ce genre de vie étant plutôt monastique. Alors, les auteurs doivent pouvoir vivre des revenus de leurs oeuvres pour pouvoir s'y consacrer. De là, la nécessité de vendre et comme souvent, ils n'ont pas le temps de vendre eux-mêmes, le métier de libraire. Même chose avec les autres considérations d'ordre pratique comme les éditeurs et les distributeurs. Chacun son métier. Cependant, si quelqu'un se consacre entièrement ou du moins, la majorité de son temps, à un travail, il doit s'attendre à en tirer assez de revenus pour en vivre. Donc, il faut que les ventes soient suffisantes pour que tout le monde puisse en vivre. Donc, le problème est là: les ventes sont en baisse.
Ceci étant dit, ce n'est pas que cela le milieu du livre!!! Et ne parler que des chiffres, c'est se mettre la tête dans le sable: oui, c'est dur, oui, il faudrait une réaction pour corriger le tir, oui, il est grand temps qu'on le fasse, mais bordel, ça ne résume pas tout ce qui se brasse là-dedans!!! Mettre toujours l'accent sur les problèmes ne me semble pas une solution pour encourager les gens à aller voir derrière le voile. On parle trop des problèmes (réels!) et pas assez des réussites, de ces auteurs qui vivent de leur plume, de ces éditeurs qui connaissent le succès, de ses librairies qui n'hésitent pas à innover et à sortir des sentiers battus. Peut-être parce qu'il y en a trop, tellement qu'on ne les remarque plus. Au-delà des difficultés, des faillites, des fermetures et des jours maigres, il y a une vitalité bien présente, bien vivante, une énergie qui ne ne demande qu'à être déployée. Des gens motivés, il y en a beaucoup. Les chiffres grugent leur énergie, mais pas leur coeur au ventre.
Pour que la littérature fleurisse, il faut que ses auteurs soient payés et à un juste prix. Rien n'est parfait dans l'industrie du livre au Québec, mais elle existe et il est plus facile de construire à partir de ce qui existe plutôt qu'à partir de rien. Il faudrait juste commencer à parler de ce qui va bien plutôt que de ce qui va mal, ça serait mieux pour tout le monde. Les gens veulent aller vers ce qui va bien, pas vers ce qui décline parce que la littérature au Québec, elle continue de se vendre et de générer des profits, année après année.
@+ Mariane
2 commentaires:
En effet! Y'en a marre d'entendre parler du fait que les droits d'auteur sont en baisse et que les auteurs crèvent de faim. On le sait, peut-on passer à un autre sujet?
Gen, je te fais un immense câlin à distance!!!
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