jeudi 3 janvier 2013

Le deuil post-série

Salut!

Je me rappelle cet instant.  Il était tard dans la nuit, quelques heures du matin sans doute.  J'ai tourné la page.  Je venais de finir le dernier Harry Potter.  À tout jamais.  Jamais plus je ne plongerais dans cet univers.  Plus de nouveau tome à attendre impatiemment.  Plus de nouvelles aventures de Harry, Ron et Hermione.  C'était fini.





Silence





J'avais envie de recommencer le livre sur le coup, de repartir du premier, de relire, je ne sais pas, tout, plutôt que cet immense gouffre de fin de série.  Je n'allais plus jamais les revoir, ils étaient partis, envolés.  Ce n'était pas la première fois que je finissais une série, ni même une série que j'avais adoré, mais cette fois-là, j'ai vraiment vécu un blues post-série intense.  Tellement que je m'en rappelle encore parfaitement aujourd'hui.

Chaque fois, chaque fois, ça représente un deuil.  Un vrai deuil.  Plus ou moins gros selon l'intensité du trip qu'a représenté la série.  Plus ou moins profond, plus ou moins durable.  Mais un deuil quand même.  On quitte des personnages qu'on ne reverra plus.  Il faut les laisser aller, accepter que ces personnages de papier quittent nos vies à jamais, accepter qu'ils continuent leurs vies imaginaires sans nous, sans notre regard, notre attention.    Que l'auteur veuille se consacrer à d'autres univers, d'autres personnages, je peux le comprendre, mais souvent, moi, j'en prendrais plus.  Dommage.

C'est le problème avec les séries, on s'attache profondément à des personnages, étant donné que l'on vit à leurs côtés pendant longtemps, mais à la fin, il faut savoir leur dire au revoir.  C'est triste, c'est plate, mais c'est nécessaire, tellement nécessaire.  Parce que contrairement aux gens dans la vraie vie, les personnages de papier ne partageront pas notre vie pour toujours.  Ils n'y font qu'un bref passage.

N'empêche, c'est toujours triste de devoir leur dire adieu à jamais!

@+ Mariane

8 commentaires:

Isabelle Lauzon a dit…

Oh! Comme je te comprends! J'ai vécu le même deuil avec Harry Potter. En double en plus. En lisant le dernier roman. Puis en visionnant le dernier film au cinéma.

Se dire que c'est fini. Terminé. On a attendu ce moment longtemps, si longtemps, et puis une fois qu'on y est arrivé, on regrette d'avoir lu aussi vite, de ne pas en avoir assez profité...

Peu de séries m'ont fait cet effet, mais Harry Potter, c'était vraiment quelque chose!

ClaudeL a dit…

Pas avec Harry Potter puisque je n'ai lu que les deux premiers, mais avec Gabaldon, oui. Les Rois maudits aussi.
Fanette, pas encore.
Imagine les auteurs!

Sébastien Chartrand a dit…

Tyranaël m'a fait cet effet. Reine de mémoire, la reine celte, et plusieurs autres...

Et enfant, les séries d'Arialde Henke et de Contremont (et ma joie de voir Joël Champetier reprendre cet univers en version adulte !).

Mais sans ce sentiment de deuil, je pense que l'effet de la série ne serait pas "entier", pas "complet".

C'est, à mon sens, ce qui distingue une excellente série d'une bonne série.

Jean-François a dit…

J'ai vécu le deuil littéraire à maintes reprises... mais le plus difficile sera la fin de la série "Roue du temps" de Robert Jordan.Le 14e et dernier tome parait le 8 janvier en anglais et j'ai commencé cette série en 1998... Ca risque d'être un choc.

Gen a dit…

Oh que oui, je connais ce deuil moi aussi. Comme pour ClaudeL, j'avais trouvé les Rois Maudits terriblement durs à terminer. J'avais laissé traîner un bon moment. Heureusement, le dernier tome étant un peu moins bon (mais nouant toutes les ficelles), ça avait aidé.

En fait, avec le temps, mon indice personnel pour savoir si une série est bonne ou pas, c'est à quel point j'aurais envie, entre deux tomes, de lire des trucs triviaux concernant les personnages, juste pour les avoir à nouveau avec moi.

À l'aube de l'écriture du dernier volet des Hanaken, je dois dire que je ressens le même genre de deuil en tant qu'auteur. Pas plus aigu ou moins aigu, mais identique. La grosse différence par contre, c'est qu'au lieu de m'apprêter à rester sur le quai pour voir des amis s'éloigner, faut que je les aide à faire leurs bagages et à monter à bord du dernier train.

Prospéryne a dit…

@Isa, deux pottériennes en deux se comprennent je crois!

@ClaudeL, c'est parfaitement possible avec une tonne de séries! Et je n'ose imaginer pour les auteurs en effet...

@Sébas, oui, c'est peut-être ce qui différencie une bonne série d'une excellente série... ou encore ça montre l'étendue de l'attachement que l'on a eu pour celle-là en particulier!

@Jean-François, ouch! Bonne chance avec la fin de la Roue du temps! :S

@Gen, ah, oui, je connais bien: on veut tout savoir, les petits détails comme les grands, on pourchasse la moindre info sur le web... Ça, c'est un sacré indice c'est vrai! Et merci de nous dire c'est quoi en tant qu'auteure, un point de vue rarement discuté (quoique je me rappelle que l'on aie posé la question à J.K. Rowling à de multiples occasions!)

Liceal a dit…

Tellement vrai!
Les dernières séries à m'avoir procuré cet effet sont Tobie Lolnss et Vango de de Fombelle. Il y aussi L'Atlas d'Emeraude (édition Milan). Dès le 1er tome, on tombe en amour pour les personnages, la plume, pour tout!
Cette "addiction arrive aussi parfois avec certains livres "uniques". J'ai eu cet effet là avec Miss Charity de Marie-Aude Murail. Après avoir fermé le livre, j'étais tellement triste d'avoir fini et de ne plus être avec Miss Potter..
Les auteurs sont de vrais créateurs de drogue en quelque sorte

Prospéryne a dit…

@Liceal, oui, même un seul livre peut causer cet effet. En fait, je pense que ça dépend de la puissance du trip!