mercredi 2 octobre 2013

D'époque et d'histoire

Salut!

Je l'ai déjà dit, mais à mon sens, on appose beaucoup trop facilement l'étiquette de roman historique.  Dès qu'un roman se passe plus de dix ans avant aujourd'hui, roman historique!  Les fans du genre sont nombreux, on pourrait sans doute même davantage dire nombreuses.  Car il y a historique et historique.

Selon moi, un bon roman historique parle d'histoire.  Logique non?  Pas vraiment.  Pas pour tout le monde.  Certains romans vont simplement évoquer les événements importants de l'époque entre les lignes.  L'histoire est à la marge du roman.  Oh, elle est là, mais est-elle l'essence de l'intrigue, fait-elle partie intégrante du récit?  Si ce n'est pas le cas, on ne devrait pas, à mon sens, parler de roman historique.  Sauf que des fois, les non-romans historique-qui-se-passent-dans-le-passé, c'est dur à décrire.  Le terme est tellement vaste, qu'on pourrait presque le qualifier de fourre-tout.

En discutant récemment avec une libraire à propos d'une nouveauté, la réponse m'a sauté aux yeux:

-C'est un roman historique?

-Euh, répondis-je, embêtée par mon obstination à ne pas vouloir appeler roman historique un roman qui n'en est pas.  Et bien, ça se passe dans les années 1860, mais il n'y a pas tant que ça de détails historiques.

-Ah, c'est plus un roman qui nous plonge dans l'atmosphère de l'époque!

«Atmosphère de l'époque» a résonné deux secondes dans mon esprit.

-Oui, c'est exactement ça!

J'aime le terme: Atmosphère de l'époque.  Roman d'époque pour mieux dire.  Des romans qui, sans être mêlés de près aux événements historiques de l'époque, sans être bourrés de détails historiques, nous emmène faire un tour à une autre époque, dans d'autres lieux, avec des gens que l'on se met à fréquenter, un peu comme des amis.  On découvre leur époque avec leurs yeux, leurs habitudes, leurs cultures, leur vision du monde.  La limite peut être mince parfois, mais roman d'époque me paraît beaucoup plus approprié pour décrire toutes les romances où le côté historique sert surtout de trame de fond.  Ou encore ses innombrables chroniques d'époque à la Michel David qui pullulent en ce moment sur les tablettes des librairies comme autant de variations sur le même thème.  Des romans d'époque de qualité, il y en a autant que des romans historiques mièvres.  Mais à chaque genre ses règles.  Dans le premier cas, la plongée dans le quotidien est d'autant plus nécessaire.  Dans le second, mettre le cadre plus large dans lequel les intrigues se passent es et intégrer des gens ayant réellement vécu à l'époque acquièrent une grande importance.  Néanmoins, un point reste important: les gens n'y vivent pas comme aujourd'hui.

Et les deux ont leur charme, chacun à leur façon! ;)

@+ Mariane

3 commentaires:

Claude Lamarche a dit…

Les libraires devraient discuter des fois avec les éditeurs, question de s'aligner sur les mêmes éléments promotionnels. Tu sais que je suis entièrement d'accord avec toi.
Le mien en tout cas, j'avais beaucoup insisté pour qu'on n'écrive pas roman historique. J'aurais accepté récit, mais pas roman historique. Heureusement l'éditeur était d'accord.
Roman qui ne passera pas à l'histoire non plus, on dirait bien!

Prospéryne a dit…

@ClaudeL, roman historique est une étiquette populaire et facile à appliquer. D'où la tentation de facilité. On a pas tous les mêmes exigences pour ce genre de livres! ;)

Gen a dit…

J'aime la différence que tu fais entre "roman d'époque" et "roman historique". Mais la ligne peut être difficile à tracer. Hanaken I serait donc un roman d'époque. Mais le tome II, où on rencontre de vrais personnages de l'histoire japonaise, est-ce qu'il devient historique?