mercredi 16 octobre 2013

Prisonniers d'une histoire

Salut!

J'ai lu quelque part dernièrement que les films étaient de plus en plus basés sur un modèle de films créé par un scénariste.  Grosso modo, ça disait: à la septième minute, après une mise en contexte, le héros a une révélation qui influencera son personnage pour le reste du film, ensuite à la trente-et-unième minute, on aura un retournement de situation qui mènera le héros à la scène finale.  Bref, la majorité des films que vous voyiez est conçu pour plaire quelque soit le sujet.  Dire que les cinéastes défendant une autre vision n'ont pas la vie facile est peu dire.  Je n'aime pas ça, mais j'ai constaté que la littérature est un peu victime de la même plaie.  Des histoires reprenant le même schéma à répétition.

J'ai déjà parlé ici de la littérature de niche.  Une littérature faite pour être lue en série.  Presque pré-formatée dans certains cas.  Pas mon genre, mais certains lecteurs adorent, alors je respecte.  Tous les goûts sont dans la nature et ça prend de tout en littérature pour plaire à tous les genres!  Néanmoins, une remarque faite par une auteure m'a surprise, il y a déjà quelques temps déjà.

«Les gens veulent qu'on leur raconte la même histoire.  Avec des personnages différents, des circonstances différentes, mais la même histoire quand même.»

C'est vrai, c'est tellement vrai...  Les grands lecteurs s'en rendent comptent, dans certains livres, un schéma revient, toujours le même.  Surtout dans certains genres.  Les lecteurs sont avides, mais dans le fond, ils relisent toujours la même histoire, non?  Livre après livre.  Série après série.  Est-ce si utile dans ce cas, de continuer à lire?

Je crois que oui, encore et malgré tout.  N'empêche, je suis tombée récemment sur des livres sortant des cadres des genres et ça m'a... déstabilisée.  Comme si je ne savais plus d'un coup comment lire ces livres qui sont dans mes mains.  Comme si explorer des formes différentes, des façons de lire différentes était, hum, comment dire.  Apprivoiser une nouvelle fois la lecture?  Redécouvrir l'art de la littérature?  Je pourrais le dire comme ça, oui.  Quand on est dans ses habitudes, en sortir en devient parfois délicat.  En faire sortir des tas de gens peut devenir délicat aussi.  Ainsi en veut la vie pour bien des lecteurs: le confort des habitudes devient parfois plus fort que le désir de découvrir.

Sortir des cadres, sortir des histoires déjà lues, est-ce si difficiles?  Sommes-nous si prisonniers de nos habitudes, même celles de lectures, que nous ne pouvons imaginer plus ou mieux, ou tout simplement différent?  Je n'ai pas de réponse claire, même si je suis une lectrice aguerrie, sinon celle-ci: on dirait qu'on a peur du risque, peur d'être surpris, déstabilisé, peur d'essayer quelque chose de vraiment nouveau.  Même après des années de lecture, il faut savoir gardé aiguisé notre sens de la découverte, bien après avoir éprouvé nos goûts et nos préférences sur de multiples livres.  C'est ça le bonheur de la lecture, mais encore faut-il savoir l'entretenir.

@+ Mariane

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