lundi 27 octobre 2014

Presque des membres de la famille

Salut!

Je me rappelle, assise autour de la table familiale, en train de discuter de Harry Potter avec Frérot.  On se lançait des répliques, on se rappelait leurs aventures, on en parlait avec vivacité, sous l'oeil complice et amusé de nos parents.  On était alors au plus fort de la série, lorsque les derniers livres sont parus.  Quelqu'un qui ne connaissait rien des aventures des trois élèves de Poudlard (et qui ne tenait pas compte du fait qu'on singeait ces trois-là en train de jeter des sorts!) aurait pu penser que l'on parlait de membres de notre famille.  On les côtoyait depuis des années ceux-là, ils faisaient partie de notre vie, au point d'être dans nos esprits beaucoup plus que des créatures de papier.  Ils étaient un peu comme des membres de la famille qu'on l'on adorait voir, même si ce n'était pas très souvent et qui nous laissait plein de bonnes histoires à nous rappeler autour de la table.

On s'attache souvent aux personnages que l'on fréquente pendant longtemps, surtout quand il s'agit de séries s'étirant sur plusieurs années.  On les découvre avec leurs forces et leurs faiblesses, avec leurs aventures, ils reviennent régulièrement dans nos vies et si nos amis ont aimé autant qu'eux, on peut parler d'eux pendant des heures.  Cela crée à ces personnages une réalité, un côté incarné qui fait que dans nos esprits, ces personnages deviennent en quelque sorte vivant.  Le cinéma aide sur ce point, mais il est loin d'être l'unique vecteur.  Les livres aussi créent cette impression et elle est très forte.

Pour moi, cette incarnation des personnages de papier est très lié à la série.  On peut adorer un personnage de roman, mais il restera un personnage de roman.  Tandis que la série, avec sa répétition, nous permet à la fois de mieux connaître les personnages et de davantage nous y attacher.  On les retrouve, on les voit grandir, se tromper, on vit leurs aventures à leurs côtés.  Ça développe des liens.  Certes, on reste conscient que ce ne sont pas des vrais personnes, mais bien des personnages.  Mais...

On finit par s'attacher à eux, à suivre leurs vies avec attention, comme on prendrait des nouvelles d'un bon ami.  On s'inquiète pour eux, on se réjouit pour eux, on file tout croche quand ils meurent ou qu'ils perdent quelqu'un de cher à leurs yeux.  C'est fou ce que le lien va être fort, et donc, d'autant plus fort quand les personnages finissent par disparaître avec la fin de la série.  Les histoires trop à rallonge tuent souvent ce genre de relation, car trop longue et on y édulcore les personnages.  Toute bonne chose doit avoir une fin, mais en même temps, quand on quitte des personnages longtemps fréquenté, il y a une sorte de deuil à faire.  Deuil d'une série...  Ah oui, j'ai déjà ressenti les symptômes!

Le pouvoir de la littérature est de nous faire croire que des personnes qui n'existent pas existent, ne serait-ce que dans nos têtes et nos coeurs.  Ça nous les rend familière, nous fait entrer dans leur vie et partager leurs joies et leurs peines.  Et eux sortent ainsi un peu de leurs pages pour venir vivre un peu à nos côtés.

@+ Mariane

2 commentaires:

Claude Lamarche a dit…

Et les personnages d'un auteur, alors! J'ai fini par croire plus l'histoire de mon dernier roman que j'ai écrite que la vérité que je ne saurai jamais.
Je préfère souvent les personnages aux vraies personnes parce que la relation est plus profonde. Pas de temps à perdre à faire le ménage, on va à l'essentiel.

Prospéryne a dit…

J'avoue que ça doit être encore pire pour les auteurs! Vous passez beaucoup plus de temps que nous avec eux après tout...