Salut!
Je ne me rappelle pas ma première visite à la bibliothèque, mais je me rappelle de l'ambiance. C'était pour les petites têtes blondes que nous étions, un grand moment. On allait à la bibliothèque, un endroit où il y a plein de livres. On se mettait en rang deux par deux et notre professeur mettait un doigt sur sa bouche pour nous rappeler de faire le moins de bruit possible. Nous cheminions dans un silence relatif vers ce haut-lieu des livres. Dès qu'on y mettait les pieds, je me sentais dans mon éléments: il y avait des tonnes et des tonnes de bouquins! Dans ma tête d'enfant, cet endroit représentait le paradis des lecteurs. Depuis, j'ai vu de nombreuses autres bibliothèques et je sais que le choix y était restreint. C'était une petite bibliothèque d'école, datant de l'époque où l'on tamponnait encore les livres pour indiquer la date de retour et où la responsable des emprunts était une maman bénévole qui s'y connaissait à peine plus en littérature jeunesse que la moyenne. N'empêche, j'adorais cette petite pièce. Je me rappelle entre autre clairement l'odeur: celle du papier qui vieillit, de la poussière et d'un zeste d'un petit je-ne-sais-quoi qui imprègne toute pièce contenant des livres, particulièrement quand ceux-ci ont été lus plusieurs fois. Je baigne constamment dans cette odeur, mais je la rattacherais toujours dans mes souvenirs à cette petite bibliothèque d'école primaire.
Aujourd'hui, comme à l'époque, la bibliothèque est un endroit de découverte des livres. Pas ceux qu'on est obligé de lire, ceux que l'on peut ouvrir pour le plaisir de se régaler les yeux avec les illustrations ou simplement se laisser tenter par l'un d'entre eux qui nous fait les yeux doux. Les bibliothèques scolaires représentent souvent l'accès le plus facile aux livres pour les plus jeunes. Elle est dans le même bâtiment où ils vont chaque jour, ils ont le droit d'y aller et peuvent emprunter eux-même leurs livres. Pour un enfant, autant d'éléments qui sont d'autant plus important.
Malheureusement, les bibliothèques sont souvent le parent pauvre d'une école. On coupe facilement dans les budgets d'acquisitions et il n'y a rien de plus triste que de n'avoir sous les yeux que des vieux livres ayant vécu plus que leur part d'aventure. D'autant plus que les goûts des jeunes changent selon les générations. Ce qui était populaire un jour ne l'est pas forcément le lendemain. Les jeunes ont besoin de lire des livres qui leur parlent et qui correspondent au monde où ils vivent. Si on veut qu'ils s'intéressent à la lecture, évidemment. Il y aura toujours quelques jeunes pour passer au travers les mailles du filet et découvrir les plaisirs livresques peu importe les épreuves. Par contre, d'autres seront perdus par des petits détails comme ceux-là.
Une bibliothèque, ça se doit d'être un lieu vivant. Est-il nécessaire de garder un silence absolu quand vient le temps de choisir un livre? Je ne parle pas ici de lire, mais de choisir un livre. Moment idéal pour que les enfants comparent leurs livres, se les montrent, fasse les présentations avec de nouveaux lecteurs. Vous savez, rien de tel que se faire vendre un livre par un lecteur qui l'a adoré non? Et bien, ça vaut aussi pour les jeunes! Ensuite, on fera sinon le silence, du moins le calme. C'est le moment de lire. J'adore les bibliothèques pleines de gros coussins où les enfants s'enfoncent, celles où plein de personnages de couleurs vives égaient les murs, où une personne raconte d'une voix vibrante une histoire, captivant ainsi une bande de gamins devenus une bande de chérubins le temps d'un album. Je sais que pour certains enfants qui ont des difficultés de lecture, la visite à la bibliothèque peut être assimilée à de la torture, d'où l'importance de faire sortir le livre de son cadre théâtrale et de l'insérer dans le quotidien, dans la vie des jeunes. De faire de la visite à la bibliothèque une fête, une occasion de joie. Peu importe quelles difficultés se cachent derrières leurs couvertures. Parce que tout le monde aime les histoires, peu importe quel âge il a. Dans un livre, c'est un peu notre coeur d'enfant que l'on retrouve.
Je revois la petite fille que j'étais, ses cheveux longs en queue de cheval, son petit ensemble en coton ouaté pastel, le regard attentif aux instructions de la professeure, bien calme dans les rangs, contrairement à d'autres, prête à partir pour la grande aventure. J'ai le goût de lui dire de ne jamais oublier chaque petit détail de cette première visite. De les savourer, car ils font entrer une merveille dans sa vie. Je lui dit d'en profiter, parce que mes souvenirs de cette période sont vagues. Trop vagues... même si c'est à eux que je dois mon amour des bibliothèques.
@+ Mariane
2 commentaires:
Mon fils est seulement en maternelle, ne sait pas lire, mais il adore la journée de la semaine ou il va à la bibliothèque. Il sait que ce soir là, maman va lui lire une nouvelle histoire.
@Gaby, oh oh oh! Intelligent le petit mousse! ;)
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