La nuit des temps René Barjavel Pocket Junior 410 pages
Résumé:
En plein Antarctique, sous un kilomètre de glace, une équipe de scientifique détecte un signal. Quelque chose existe, profondément enfoui là-dessous. Une équipe internationale se réunit pour faire la lumière sur la provenance du signal. Et découvre, stupéfaite, les vestiges d'une civilisation humaine, hautement technologique, mais perdue depuis 900 000 ans. Au centre des ruines, un oeuf d'or, contenant deux corps: un homme et une femme, gelés dans de l'hélium à l'état solide. Ils réussissent à réveiller la femme, qui se nomme Éléa, qui commence à leur raconter son histoire.
Mon avis:
Je suis entrée dans ce livre d'une façon auquel je ne m'attendais pas: totalement. De façon imprévisible. Barjavel est un auteur magnifique dans sa prose, on entre dans ses mots avec une facilité déconcertante et on ne lâche plus le livre. Cette histoire de nations s'unissant pour découvrir un secret caché sous la glace et un peu tirée par les cheveux, mais on ne se laisse pas trop distraire par ces éléments. On suit plutôt l'histoire de cette découverte passionnante. Le récit admet un peu facilement ses origines des années soixante, entre autre sur la place de la femme. Celle-ci n'ont que peu de place dans l'histoire, même si Éléa est un personnage central. Outre elle, seule Léonovna est clairement nommée et son rôle, même si moins présent, est plus étoffé. Éléa est une femme qui a été choisie pour traverser les siècles aux côtés d'un grand scientifique en fonction de son intelligence, certes, mais surtout de sa... beauté. Le scientifique voulait une belle femme à ses côtés. Même si elle aime Païkan, un autre homme et qu'elle fait clairement comprendre au scientifique, Coban, qu'elle préfère mourir à ses côtés plutôt que de survivre sans lui. Éléa est une grande amoureuse. A-t-elle des opinions? Une volonté propre? On ne sait guère, elle est tout entière tournée vers l'homme qu'elle aime. Ils ont fait leurs études pour rester ensemble et semblent vivre en totale symbiose. Les seuls moments où elle agit d'elle-même sont ceux où, séparée de lui, elle cherche par tous les moyens à le rejoindre. Ensuite, elle ne prendra pas d'initiatives, laissant Païkan prendre toutes les décisions, glissant à peine son opinion au passage. Belle, elle l'est, l'auteur le dit et redit assez souvent pour qu'on le sache! Est-elle autre chose? C'est difficile à dire. C'est l'enfant d'une autre société et on la comprend au fond très peu. La première partie du récit se passe de nos jours et elle est centrée sur la découverte de l'oeuf où elle repose gelée aux côtés de Coban, de son réveil et des multiples ressorts de cette histoire à l'international. Ensuite, l'auteur glisse habilement vers un récit plus personnel, celui de la vie d'Éléa, qui contre la raison toute entière, vivait dans une civilisation hautement technologique au beau milieu de ce que les scientifiques d'aujourd'hui nomment le Pléistocène. De son amour pour Païkan et aussi de la guerre qui les séparera à tout jamais. Ce monde est totalement invraisemblable, mais on y croit tout de même, porté par la voix d'Éléa, belle, pour son plus grand malheur. La fin est à la mesure du livre et je n'ose en dire plus étant donné que je ne veux pas trahir de punchs. Une certaine intemporalité se dégage de l'ensemble du livre. Il a relativement bien vieilli. Les technologies utilisées pourraient être contemporaines, ou sont si peu décrites que l'on peut mentalement les moderniser, seul l'aspect affrontement Est/Ouest ne tient pas la route. Et les commentaires sur la femme qui peuvent passer aujourd'hui pour sexistes, mais qui ne l'étaient pas au moment de la rédaction. Une magnifique lecture, un aspect science-fiction bien développé, une situation politique un peu trop tiré par les cheveux, mais une histoire qui nous marque, un peu comme Simon, le médecin, qui tombera amoureux d'Éléa, la belle aux yeux bleus pailletés d'or.
Ma note: 4.75/5
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire