mercredi 23 avril 2014

De dédicace et d'élégance

Salut!

Deux événements distincts trottinent dans ma tête.  Je ne nommerais pas de nom, mais sachez que je fais ici référence à des auteurs connus dans les deux cas.  Je vous raconte deux anecdotes ayant eu lieu lors de Salons du livre au cours des derniers mois.  Certaines personnes connaissent les noms des auteurs concernés, aussi, simplement vous dire que j'apprécierais votre discrétion.

Premier auteur.  J'étais arrivée très très à l'avance à sa séance de dédicace.  C'est un auteur français et je voulais le rencontrer depuis plus de dix ans, sauf que les circonstances ne m'avaient jamais été favorables.  Là, je tenais ma chance.  J'étais la première en ligne, trépignante d'impatience.  J'ai alors vu l'auteur arriver.  Sauf que...  Zut, il y a déjà des gens qui lui mettent le grappin dessus.  Le voilà qui se met à dédicacer un livre, puis un autre, en plein milieu du kiosque de l'éditeur.  J'en étais sidérée!.  Quelqu'un finit par lui faire signe de se déplacer vers sa table et il s'y dirige, talonné par un lecteur avec qui il continue de faire la causette en prenant mon livre dans ses mains.  Il me l'a dédicacé, mais avec son attention avec l'autre personne qui se tapait l'incruste.  Ma brève petite minute d'attention de sa part, attendue pendant dix ans, a passé sans que je puisse même en profiter.  Quelle déception!  Amère il faut le dire.  Si je lui en veux?  Un peu quand même.  Je continuerai à lire ses livres, mais je crois que je n'oublierais jamais cette petite histoire.  Je suis surprise que personne ne soit intervenu pour chasser les intrus alors qu'une bonne dizaine de personnes faisaient la file derrière moi.  Je reste avec une bien triste impression de cet auteur, malheureusement.

Autre Salon du livre, autre auteur, québécois cette fois-ci.  Je suis à un kiosque, en train de discuter avec des connaissances (que je ne vois qu'aux Salons du livres!) et je le vois approcher.  Je venais juste d'acheter son dernier livre, que j'avais en main, facture encore fraîche.  Je l'aborde, et lui demande s'il aurait la gentillesse de me dédicacer son livre.  Il me répond que non, il ne voulait pas le faire là, qu'il avait une séance de signature vingt minutes après et qu'il ne voulait pas décevoir des gens qui attendaient en ligne, ou se mettre à dédicacer ses livres en plein milieu du Salon.  Il m'a invité à aller faire la file plutôt, me disant que cela lui ferait plaisir de le faire à ce moment-là.  Ayant à quitter pour rejoindre mon chez moi un peu lointain de ce Salon, j'ai décliné l'offre, me promettant de me reprendre plus tard.  Si cet auteur serait venu d'un autre continent, j'aurais sûrement fait la file, mais là, je risque d'avoir l'occasion de le recroiser, donc, j'ai laissé passé ma chance.

Quel différence dans le traitement.  D'un auteur qui passe ici une fois aux deux ou trois ans à un auteur qui fait pratiquement tous les Salons du livre du Québec.  L'un d'entre eux qui fait passer une pognée de fans aux détriments de ceux qui font la queue, l'autre qui préfère refuser de faire une dédicace en-dehors de ses séances pour ne pas froisser personne.  Peut-être est-ce une différence culturelle, peut-être est-ce dû au fait que la personne a été surprise, était fatiguée ou sur le décalage horaire.  Mais à mon avis, au départ, il reste le respect des lecteurs, de ceux qui se déplacent pour venir voir les auteurs.   Dans les Salons du livre, certains auteurs sont comme des rock-star, méritant une attention accrue des visiteurs, qui se pressent pour avoir droit à un moment avec eux.  Certains auteurs ont le respect inné des gens, de leurs lecteurs encore plus.  Et ils savent le démontrer.  D'autres semblent comme des poisson hors de leur bocal.  La vie est ainsi faite.  Je ne juge personne, bien que je sois déçue de l'attitude de l'auteur français.  La séance de dédicace est un moment privilégié, même si pour un auteur, c'est la troicentième copie qu'il signe cette journée-là.  Pour le lecteur, ce sera sa dédicace, dans ce livre-là, ce jour-là.  J'ai du mal à comprendre que certaines personnes n'en soit pas davantage consciente.

@+ Mariane

7 commentaires:

Sébastien Chartrand a dit…

Billet fort intéressant, surtout quand on sait à quels auteur tu fais référence ! J'étais présent quand l'auteur québécois t'a invité à faire la file et j'avais trouvé, moi aussi, cette attitude pleine de considération pour ceux qui attentaient déjà en ligne.

**

Sur un autre sujet sans lien avec le présent billet, j'ai constaté que ton idée de table ronde "Une fois en librairie, comment se vendent les littératures de l'imaginaire?" avait été intégré au programme du Boréal. Félicitations, c'est une idée que tu avais depuis longtemps, et tu as attiré des participants qui seront captivants à entendre !

Prospéryne a dit…

@Sébas, et tu sais très bien quelle est mon appréciation de l'oeuvre de l'auteur français et combien je l'attendais :( C'est juste que les deux mis ont ensemble m'ont fait réfléchir.

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OUAH JE CAPOTE!!!!!!! Personne ne m'avait prévenue, merci, sans ça, je serais arrivée là-bas pas du tout préparée! Merci!!!! :D

Sébastien Chartrand a dit…

SÉRIEUX ?! Tu ne savais pas !?
Voilà : tu es 15h00 le samedi. Josée Lepire sera l'animatrice, et les participants seront Séléna Bernard, toi-même, Pierre Lavigne,
Frédéric Raymond... et Jean Pettigrew. ;)

Gen a dit…

@Prospéryne : Pas sûre que je trouve l'attitude de l'auteur québécois respectueuse... En 20 minutes, il avait le temps en masse de signer le bouquin me semble... Et d'être à sa séance à l'heure. Sachant que la plupart des lecteurs québécois ne peuvent pas reconnaître un auteur sans son "name tag" et sa pile de bouquins, tu ne spoliais personne me semble... Mais bon, j'suis sans doute pas assez "star" pour être épuisée par les dédicaces impromptues! :p

Pour l'attitude de l'auteur Français... Hum... J'suis tellement pas surprise. Je te jaserai de mon expérience toulousaine! ;)

Pour les tables-rondes des Boréal : on a souvent des surprises de même! :p lolol!

Prospéryne a dit…

@Gen, hum, non, considérant la personne (et je sais que je tais son nom), s'il aurait commencé à signer, il aurait eu une demande, puis une autre, et une autre... Alors oui, je crois qu'il a fait le bon choix. Mais tu me jaseras de ton expérience toulousaine, ça risque de me rassurer pour ton auteur français.

Me voilà rassurée pour les table-ronde du Boréal: en tout cas, je l'ai su dix jours d'avance, ça me laisse le temps de me préparer! ;)

Unknown a dit…

C'est juste plate que la table ronde dont Sébastien parle soit en même temps que le maltraitement de texte...

Peut-être que si on est plusieurs à le souligner, ils voudront réajuster l'horaire?

Prospéryne a dit…

Je n'avais pas remarqué. C'est vraiment plate, d'autant plus que cette année, j'avais l'intention de participer :(