jeudi 3 octobre 2013

Le blues du braqueur de banque de Flemming Jensen

Le blues du braqueur de banque  Flemming Jensen  Gaïa/Leméac  190 pages


Résumé:
Max est un conseiller politique de haut vol, un génie.  Il a su, grâce à son savoir-faire, son adresse, sa ruse, emmener son meilleur ami, Tom, au sommet du pouvoir.  Dans l'ombre, il est celui qui tire les ficelles.  Seulement, voilà, il a tué Tom dans un moment où son légendaire sens de la planification a fait défaut.  Et voilà qu'une guide scout s'incruste.  Ingénue ou curieuse?  Dur de savoir.  Max va devoir déployer tous ses talents pour se sortir de ce pétrin!

Mon avis:
Petit roman qui sort des sentiers battus de la littérature.  Premièrement, parce que la totalité du récit nous est raconté par un narrateur qui n'est pas présent dans l'histoire.  On comprendra à la longue que c'est le compagnon de cellule de Max et que l'histoire ainsi racontée est celle que Max lui a raconté au cours de leurs longues journées en prison.  Ce qui donne au tout une saveur particulièrement.  J'avais presque l'impression de lire du théâtre.  D'accord, le narrateur ne fait pas parti de l'histoire, mais celle qu'il raconte se passe presque entièrement dans un vieux hangar à canot.  Et ne conte que trois personnages, l'un devenant très vite un cadavre.  Entre les deux autres, Signe et Max, un long dialogue où Max tente par tous les moyens de se tirer du pétrin par des mensonges, de la manipulation et tout ce qu'il peut sauf le meurtre.  Il a déjà tué une fois, c'est bien suffisant!  C'est dans ce dialogue, truffé de remarques et d'observations de notre braqueur de banque, que l'on a l'essence du livre.  Max, as des situations complexes et des pirouettes diplomatiques, se retrouve dans une situation qu'il déteste: il n'a rien planifié  D'autant plus que Signe a le talent rare de débusquer ses mensonges et ses astuces et de les retourner contre lui.  D'ailleurs, cette Signe, qui est-elle?  Une chef scout, ça, on le sait très vite.  Mais une ingénue?  Ou une fille remarquablement intelligente?  Aucune idée.  On reste dans le doute durant tout le livre, l'auteur ne nous donnant la réponse qu'à la toute fin du livre.  C'est Machiavel affrontant une Jeanne d'Arc version moderne, ses valeurs scouts en bandoulière.  Drôle, bourré de retournements de situations imprévus et raconté avec de nombreuses digressions humoristique du braqueur de banque, ce livre est une fable sur le sens du pouvoir et du mensonge et aussi, une histoire sur la démocratie, ses limites et ses faiblesses.  Dans le combat entre Signe et Max, il y a la métaphore de la corruption et de l'intégrité qui toujours s'affrontent en politique.  Qui gagnera?  Faut lire le livre pour le savoir!

Ma note: 3.5/5

Je remercie les éditions Leméac, et plus particulièrement Josée, pour ce service de presse.

3 commentaires:

Dominique Blondeau a dit…

J'ai adoré ce roman. En ai parlé en temps et en heure dans Ma page littéraire.

Prospéryne a dit…

@Dominique, ouais, je suis un peu en retard! :)

Dominique Blondeau a dit…

pas grave, le principal c'est de parler tôt ou tard des bons livres...