mardi 4 décembre 2012

La messagère de Nancy Paquin

La messagère  Nancy Paquin  Éditions Les Immortels  461 pages



Il y a 6000 ans, des anges sont descendus sur terre et ont versé une larme sur le front de certains enfants, leur transmettant une infime quantité de leurs pouvoirs faisant d’eux des sorciers.  Des millénaires plus tard, leurs descendants sont toujours aussi actifs dans une cause bien précise : la lutte contre les démons qui souhaitent envahir la Terre.  Et ils ont des raisons de s’inquiéter : bientôt, ces derniers jailliront à nouveau des ténèbres.  Seule une femme, Cassandre, fille d’un démon et d’une sorcière, pourra sauver l’humanité.  Seulement, les partisans du bien ne savent pas du tout où elle est puisqu’elle est disparue à sa naissance...

Ignorante de ce monde comme la plupart des humains, Élisabeth, Élie pour ses amis, ne cherche avant tout qu’à fuir sa peine lorsqu’elle part s’installer à Longueuil, à la suite de la mort atroce de ses parents dans un incendie.  Elle y croisera une bande d’amis qui, elle le découvrira bientôt, sont tous des sorciers.  Et elle les rejoindra bientôt, car elle aussi, sans le savoir, a un don : elle est une messagère.  Elle prévient les sorciers des attaques des démons afin que ceux-ci puisse les empêcher de commettre leurs forfaits.  Rapidement, Élie intègre l’équipe de Nicolas.  Sauf que bien vite, deux choses clochent : Nicolas a déjà perdu trois messagères et se montre surprotecteur, étouffant même.  Et chose qui n’arrange rien, naît bientôt entre eux une attirance d’autant plus forte qu’elle est interdite : Nicolas est destiné à Cassandre et à personne d’autre. 

Il est visible que ce livre est un premier roman.  Si l’idée de base est originale et excellente, la manière dont le récit est construit, centré sur l’histoire d’amour entre Nicolas et Élie est dans l’archi-connu.  Deux personnes qui s’aiment, mais qui ne le veulent pas et luttent contre leurs sentiments, particulièrement Nicolas.  Classique.  On a droit à une série de scènes de «je t’aime moi non plus» qui, à la longue, deviennent légèrement lassantes.  Par ailleurs, les niveaux de langage varient énormément dans le livre.   Les personnages peuvent utiliser des termes recherchés dans leurs dialogues, coupant complètement la spontanéité de ceux-ci et quelques pages plus loin, on se retrouve avec des termes familiers dans le corps du texte!  Ça m’a écorché à plusieurs reprises à la lecture.  Mais, mais…  On reste scotché à cette aventure.  La petite étincelle qui fait la différence entre un texte qu’on lit et un texte auquel on accroche est bien présente.  Difficile de lâcher le livre tellement on s’attache aux personnages, tous, autant Nicolas et Élie que la petite bande qui les entoure.  Et on vit avec eux dans le béton de Longueuil et les couloirs du Cégep Édouard-Monpetit, endroit insolite pour camper une histoire de fantastique quand on est habituée à voir ça dans les grandes métropoles américaines.  La proximité donne au récit une atmosphère très personnelle ce qui est agréable.  Absolument rien pour renouveler le genre par contre.  Le livre s’inscrit d’ailleurs dans la vague de la fantasy pour dame, mais c’est très honnête comme démarche.  Un roman qui a de nombreuses qualités rattrapant ses nombreux défauts malheureusement difficiles à ne pas remarquer.  Une suite est prévue.  À surveiller.  

Critique parue originellement dans Brins d'éternité no 33.  Merci à Guillaume, David et tous les autres membres de l'équipe pour me laisser la chance de participer à cette belle aventure!

Je remercie également les Messageries de Presse Benjamin et plus particulièrement Jocelyn pour ce service de presse.

3 commentaires:

Gen a dit…

Le cégep Édouard-Montpetit est un endroit insolite pour camper une histoire de fantastique?

Pourtant, avec le club de jeux de rôle dans les catacombes et les Grandeurs nature de Vampire et Werewolf qui se déroulaient en permanence dans le cégep à une certaine époque, me semble que l'ambiance était bonne! :p Ça c'est sans compter la gang de théâtre qui décidait de répéter au beau milieu de la café...

(En tout cas, "dans mon temps", y'avait de l'action dans ce cégep-là! ;)

Prospéryne a dit…

@Gen, disons que comparé aux ruelles de New York ou encore aux forêts du Wisconsin que j'ai vu dans des tas de romans fantastiques, de planter l'histoire à Longueuil était disons surprenant. Je ne porte aucun jugement sur le Cégep Édouard-Montpetit en particulier, étant donné que je n'y aie mis les pieds que pour le Salon du livre jeunesse! ;)

ClaudeL a dit…

Ton nouveau gadget "recherche" fonctionne très bien, J'ai essayé avec mon roman, hihi!