lundi 26 janvier 2015

La valeur d'un prix

Salut!

Je suis tombée l'autre jour sur cet intéressant article de Paris-Match.  Entendons-nous, Paris-Match est très people comme magazine, mais la question qu'il soulève est très intéressante: combien un prix littéraire vaut-il en terme de copies vendues?  La situation qui y est décrite est celle qui vaut outre-Atlantique, mais cela en dit long sur le lien entre les Prix littéraire et les ventes de livres.

Première conclusion, le prix-roi est sans aucun doute le Goncourt, le plus rentable en tout cas, parce que c'est aussi celui qui enregistre le plus de ventes.  On a pas les données pour le Nobel dans le tableau, mais je suis certaine que ça n'a pas autant d'impacts.  Pourquoi le Goncourt?  Tradition sans doute.  C'est un prix qui est très médiatisé depuis des années.  Pourtant, ce n'est qu'un prix parmi d'autres.  Rien ne garanti que le Goncourt de l'année sera le meilleur livre publié cet automne-là!  Renaudot, Médicis, Grand prix de l'Académie française, De Flore, Goncourt des Lycéens, allez-y la liste est longue et ils trouvent tous un meilleur livre selon leurs critères!  La saison des prix littéraires est avant tout une saison très française: tous jouent du coude pour se faire la plus large place médiatique possible face dans la cohue de la rentrée littéraire d'automne.

Au Québec?  Les Prix les plus «connus» sont le Prix des libraires et ceux remis par le Gouverneur Général.  Aucun d'entre eux n'ont la force d'impact médiatique du Goncourt, mais c'est pas faute d'essayer!  Il existe en plus de ceux-là une multitude de prix littéraires plus ou moins connus.  Pour un auteur, les prix sont très importants.  En plus d'être une sacrée tape dans le dos et une reconnaissance au sein du milieu littéraire, ils sont souvent accompagnés de bourses.  Par contre, aucun prix ne garanti des ventes: ce qui aide beaucoup dans la remise d'un prix, c'est la visibilité qu'il permet d'avoir.

Pourquoi en remettre autant?  Justement à cause de cette visibilité.  C'est autant d'argent en pub de moins à mettre et comme souvent, les budgets marketing des maisons d'éditions ne sont pas largement pourvu, bien fou serait celui ou celle qui se priverait d'une aussi belle entrée en matière.  Il faut également dire qu'un prix littéraire est toujours beau à mettre comme carte de visite.  Ça fait de jolis bandeaux à mettre sur les livres, même si la plupart des gens ne savent pas quel est exactement le prix dont on parle.  Et oui, les prix littéraires souffrent parfois autant sinon plus de l'ignorance du grand public que les auteurs qui les gagnent.

Non, les prix littéraires ne sont pas LA raison qui fait vendre des copies de livres, mais ils ont une magnifique occasion de parler de livres, de montrer des livres, de créer un événement autour des livres.  Et ça, c'est très précieux.  Parce que rare sont les occasions aussi rassembleuses autour de la littérature.  Qu'on aime ou on aime pas le gagnant du Goncourt, que l'on dénonce le fonctionnement ou non de la remise des prix, reste que tous les amateurs de littérature auront un petit chatouillement au début de novembre à savoir qui remporterait le fameux prix cette année-là.  Quelque chose qui a plus de valeur que toutes les copies vendues.

@+ Mariane


1 commentaire:

Gen a dit…

Les retombées des prix sont pas extraordinaires à date selon ce que j'ai pu constater (faut dire que j'ai juste gagné des "petits" prix). Mais quand on fait des demandes de bourse, là ça joue beaucoup d'en avoir remporté quelques uns!