Ok, on va passer par un détour avant d'arriver au vif du sujet: je n'aime pas le hockey. Je m'excite à peine le poil des jambes quand le Canadien est rendu aux éliminatoires et ce uniquement pour savoir le score du match. Personnellement, si les bulletins de sport se limitaient à annoncer les résultats et à dire qu'il y a une partie le lendemain, ce serait largement suffisant. Mais non, prisonnière de ma voiture, je me dois d'entendre une fois par heure le compte-rendu détaillé et complet du match, avec en prime les analyses de pourquoi l'entraîneur a pris telle ou telle décision et en quoi c'est important et le plus souvent, pas une bonne décision. Si mon regard était un fusil, ça ferait longtemps que je n'aurais plus de radio. En fait, je pense sérieusement à porter plainte au CRTC pour présence abusive du hockey sur les ondes radiophoniques, mais bon, passons.
Tout ceci pour dire que quand j'ai lu l'article de Patrick Lagacé dans La Presse sur Gabriel Nadeau-Dubois et le hockey, le sujet ne m'accrochais pas au départ (mais bon, j'aime bien GND et Patrick Lagacé, alors...). C'est surtout cette citation qui m'a fait beaucoup réfléchir:
«Le Québec, dit-il, malgré sa relation symbiotique avec le CH et le hockey, n'a jamais eu de livre équivalent au Football - ombre et lumière de Galeano. «Malheureusement, nos intellectuels restent souvent dans les universités. Le Québec manque d'intellectuels organiques.»
Des «intellectuels organiques», Gabriel?
«C'est le concept d'Antonio Gramsci. Des intellectuels qui s'immergent dans la société, qui ne la regardent pas de haut. Plus l'intellectuel est organique, moins il peut mépriser quelque chose comme le hockey...»»
Brillant... En lisant ces mots, c'est ce que j'ai eu envie de dire: Brillant. Ça résume ce que je pense depuis des années: il ne faut pas se couper des gens, des gens ordinaires, parce que c'est eux qui forment le coeur de notre société. Je ne dis pas qu'il ne faut pas rechercher l'excellence en toutes choses, ni cesser de chercher le meilleur, mais que si on se gausse et que l'on regarde de haut les gens ordinaires, on commence à les juger et à se couper d'eux. Que ce sois dans le sport, les arts ou la littérature.
J'ai beaucoup aimé lire certains livres dit populaires. Je les aies apprécié pour ce qu'ils étaient, pas pour ce que j'espérais qu'ils soient. Plusieurs d'entre eux, avec une meilleure plume et une meilleure maîtrise de la langue française, aurait pu être d'excellents livres, mais tels qu'ils étaient, ils étaient très bons. Je ne les aie jamais catalogué comme étant populaire et donc mauvais. Si j'en aie détesté, je les aies détesté parce que je ne les trouvais pas bon, point. Pas en les entrant dans une catégorie.
Suis-je incorrect dans ce cas? Mon petit doigt me dit depuis des années que non, même si de nombreuses personnes m'ont regardé de haut parce que je disais que j'avais lu et apprécié tel ou tel auteur qui était dit populaire. Et bien voilà la raison: je suis une organique. Je suis immergée dans la littérature actuelle, donc, je ne la juge pas, même si je suis parfaitement consciente de ses défauts et de ses limites, surtout dans le modèle commercial actuel (et croyez-moi, j'en sais un bout là-dessus!). J'ai beau faire de la critique, je ne me sens en rien meilleure qu'un ou une auteure pour autant. Je ne prends pas plaisir à descendre un livre (bon, des fois oui, j'avoue!), au contraire, je dirais que j'essaie toujours par mes critiques, même si elles sont très négatives, surtout si elles sont très négatives à pointer les défauts pour permettre une amélioration. Sauf quand c'est des cas désespérés comme Fifty Shades of Grey...
Ceci dit, j'ai beau être une organique, je n'aime pas le hockey pour autant...
@+ Mariane
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire