lundi 19 janvier 2015

L'importance du point positif

Salut!

Quand j'écris une critique, je l'écris toujours comme si j'étais certaine que l'auteur la lirait.  Quand c'est un auteur québécois, c'est très souvent le cas, que l'on me le fasse savoir par la suite ou non.  N'empêche, que l'autre soit québécois, américain-avec-des-millions-de-lecteurs, sud-coréens ou papous, je l'écris toujours avec cette idée en tête: l'auteur peut lire ma critique.  Alors, je fais gaffe à ce que j'écris.

Ok, je me suis laissée à quelques reprises à des débordements de caractère concernant certains livres qui aurait valu plus cher à mes yeux en papier de toilette qu'en livre-papier.  Et quand je l'ai fait, je n'y aie pas été avec le dos de la cuillère.  J'y aie même pris un plaisir étonnement pervers qui m'a parfois surprise moi-même.  Cependant, en quatre ans de blogue, c'est un infime pourcentage de mon oeuvre de critique-blogueuse.  Pourquoi?  Parce que je ne suis pas foncièrement méchante?  Il y a (beaucoup) de ça, mais pas seulement.  Il y a aussi et surtout parce que je crois dans le pouvoir d'une bonne critique.

La bonne critique, c'est pas la critique qui dit à l'auteur, oh, wow, ton livre est super bon! avec des étoiles dans les yeux.  Absolument pas.  Celle-là sont excellentes pour le moral et l'ego des auteurs, mais pas pour leur travail d'écriture.  Pour moi, ce genre de critique a exactement la même valeur qu'une critique comparant le livre à un gros tas de fumier bien puant.  Pourquoi?  Parce que l'on comme l'autre ne renseignent pas l'auteur sur son livre.  Dire qu'un livre est bon ou mauvais, ça ne veut rien dire.  Le dire de façon argumentée et logique, par contre, ça fait toute la différence.  le meilleur livre du monde, celui qui nous fait capoter, vibrer, tripper des bulles, aura ses défauts.  Pris dans notre amour, on les oubliera, mais ils seront là et ils existent.  Même chose pour le pire livre du monde: il aura ses qualités.  On juge sur le livre en entier, mais dans la vie en général, les tons de gris sont nombreux.

Alors quoi?  Personnellement, j'ai dès le départ pris le parti de parler du livre, de ses qualités, de ses défauts, tant du point de vue de l'écriture, de l'intrigue que du plaisir de lecture.  J'ajoute le dessin dans le cas des BDs.  J'essaie de faire ressortir les points forts et les points faibles du livre.  Ce n'est jamais un jugement envers l'auteur, mais bien envers son oeuvre.  Et je peux être très sévère, MAIS, comme on me l'a appris dans mes cours d'histoire (l'université a des côtés utiles que l'on ne découvre que longtemps après!) en m'appuyant toujours sur des faits.  Mieux, autant que possible, j'essaie de donner des exemples, de rendre les choses concrètes.  Je peux me turlupiner l'esprit en certaines occasions pour faire comprendre mon ressenti exact.  Ça a l'air beaucoup plus facile que ce ne l'est.  Enfin, pour moi.

Pourquoi tant d'efforts?  Peut-être que ça me vient de ma formation en pédagogie, ou peut-être pas.  En fait, je crois que je sais: si je fais une erreur, j'aime mieux qu'on me dise quoi et pourquoi plutôt que de me laisser dans l'expectative.  Savoir est précieux, parce que cela mène à la compréhension et comprendre ses erreurs est la meilleur façon de se corriger.  Voilà pourquoi j'ai souvent en tête l'auteur en rédigeant mes critiques.  Je veux donner le goût de lire le livre si je l'ai aimé certes et faire part de mon opinion également, mais je crois que ce qui me motive, c'est justement de faire le travail de débroussaillage entre le bon et le moins réussi.

Et ça ne fait que rendre mes lectures plus intéressantes.

@+ Mariane

P.S. Pour ceux qui voudraient savoir, c'est ce billet que j'ai écrit à la lueur de la lampe à l'huile.  À mes yeux, il sonne comme d'habitude, ne trouvez-vous pas?  Même en me relisant, j'ai fait relativement peu de corrections.  :)

2 commentaires:

Gen a dit…

En tant qu'auteure, je suis très heureuse quand la critique, même négative, est argumentée et claire. Au moins, je sais ce que je devrais changer dans ma façon d'écrire pour me gagner un lecteur (à moi de décider si ça me tente ou pas). Ce qui me fait dresser les cheveux sur la tête, c'est la critique injuste ou erronée ou visiblement écrite à la suite d'une lecture trop rapide.

En tant que lectrice, par contre, des fois je trouve les critiques trop fins. Des fois, faut presque lire entre les lignes pour savoir si le roman a été aimé ou pas par le critique.

Et en tant que critique, je comprends totalement ces critiques "subtiles", parce que des fois l'auteur est sympa, le roman est pas mauvais, mais bon, c'était juste pas mon truc.

Bonyenne que c'est compliqué la vie! ;)

Prospéryne a dit…

Critique trop fin? C'est bien la première fois que j'entends ça!