vendredi 9 janvier 2015

Même les secondaires sont importants

Salut!

Nombre d'entre vous se souviendrons sans doute d'Argus Rusard, le peu sympathique (quoique amateur de chat) concierge de Poudlard.  Son rôle dans l'histoire.  Bien mince au fond.  Il faisait partie du décor, des petits éléments d'arrière-plan, mais qui réunis donne à une histoire un corps, une âme.  Celui de la fameuse école de sorcellerie de Poudlard n'était pas constitué que d'anonymes.  Il était fait de personnes de chair et de sang, auquel on pouvait s'attacher.  Professeurs, fantômes, mêmes lieux physiques avaient un petit quelque chose qui les distinguait les uns des autres.  Pas au sens de les aimer, mais au sens de les retrouver et avec eux, de pouvoir facilement renouer avec le cadre dans lequel ils existent.

Je doute que Rusard ait été un des personnages secondaires les plus aimé de l'univers de Harry Potter, mais par contre, je ne doute pas que de nombreux lecteurs de la série se rappelle de lui et de ses frasques et mimiques.  Créer un univers vaste et cohérent est exigeant autant pour l'auteur que pour le lecteur.  Parce que pour faire retenir toutes les petites informations ici et là qui donnent corps à un monde, il faut beaucoup de doigté.  Créer des personnages secondaires qui permettent de rattacher des pans de l'univers en leur donnant une personne avec qui les relier est très habile.

On a qu'à penser au classique personnage de l'aubergiste dans les romans de fantasy.  C'est un indémodable, cet aubergiste que l'on retrouve de loin en loin, un personnage loin d'être central, mais qui peut donner un coup de main (ou de pied) au héros quand il y a besoin d'être.  Même chose pour les indémodables forgerons, écuyers et serviteurs.  Que seraient la littérature de médiéval-fantasy sans eux!  Souvent, ce genre de personnages aide à retenir de l'information sur l'univers, que l'on s'en rende compte ou non.  Parce qu'elle est incarnée, personnifiée.  Ce n'est pas un anonyme qui nous la livre ou un texte de description, mais bien une vraie personne.  C'est d'autant plus efficace quand la personne a un nom comme Rusard.  Même si on ne la nomme pas précisément (parler du boulanger de Mornepierre par exemple ou de l'aubergiste roux), le fait de l'identifier lui donne une consistance supplémentaire.  Un élément à qui le relier, lui et les informations qu'il apporte sur le monde dans lequel il vit.

Et puis, soyons honnête, ces mêmes personnages secondaires sont souvent ceux à qui on s'attache sans raison et pour lequel on craque.  Tout le monde a son favori dans les personnages secondaires et Rusard ne fait pas exception!  Je garde un souvenir impérissable de la série des Chevaliers d'Émeraude à cause d'un personnage secondaire dont le destin m'a fait... particulièrement chier!  J'étais en colère contre l'auteure!  Parce que je m'étais attaché à ce personnage, pas principal le moins du monde, mais auquel je m'étais identifiée.  J'avoue même avoir lu la fin de la série juste pour connaître son destin...

Quand il y a trop de personnages secondaires, on peut légitimement se plaindre, parce qu'ils prennent trop de place, mais tout de même, ces personnages sont essentiels, car il forme la trame sur lequel se construit un monde.

@+ Mariane

4 commentaires:

Gen a dit…

Je dirais même que des personnages secondaires bien conçus font la différence entre une histoire où le décor a l'air d'être "en carton" et une histoire avec de la substance.

Prospéryne a dit…

C'est exactement ce que je voulais dire Gen!

Josée a dit…

Je seconde!
Quand tous les personnages secondaires se ressemblent, sont interchangeables, il y a un "petit" travail qui n'a pas été fait. Souvent les personnages secondaires apportent une dimension à l'univers, ou nous permettent d'en souligner des éléments constituants. Ils sont un outil important et une facette essentielle d'une histoire bien écrite.

Prospéryne a dit…

Merci Josée! :)