mardi 9 septembre 2014

Chroniques de l'Olympe: 1- Fils de Troie de Guy Bergeron

Chroniques de l'Olympe  tome 1  Fils de Troie  Guy Bergeron  Porte-Bonheur  208 pages


Résumé:
À Troie, la reine Hécube met au monde un fils, dont une prophétie dit qu'il sera responsable de la chute de Troie.  Aussitôt, l'enfant disparaît, pour mieux revenir des années plus tard, jeune homme plein de force et d'adresse.  Un jeune homme qui a été pris à partie par trois déesses pour déterminer laquelle est la plus belle.  L'une d'elle lui a promis l'amour de la plus belle des mortelles pour qu'il la désigne...

Mon avis:
Quand on se met à faire des critiques, on découvre qu'il y a un réel plaisir à parler des livres que l'on a aimé, surtout quand on connaît l'auteur.  Ce devoir devient plus pénible quand il s'agit d'un livre que l'on ne peut plébisciter.  C'est le cas de Fils de Troie.  J'ai grincé des dents tout au long du livre.  Le problème est essentiellement le niveau de langage: l'auteur a essayé de garder le souffle, la fougue du texte grec original, mais en utilisant des tournures de phrases et un vocabulaire qui appartiennent bien plus au registre familier moderne.  Je n'arrêtais pas de tiquer à la lecture tellement ça ne coulait pas, tellement ça grinçait.  Pour avoir lu l’Iliade, je voyais clairement les efforts faits pour se rapprocher du texte antique, mais ça sonnait faux.  Surtout dans les dialogues qui me paraissaient tenir à la fois du théâtre et de la déclamation.  Par exemple, le duo d'amoureux Laodicé-Acamas était dans des mises en scène digne de Shakeapeare, mais discutaient comme des ados rose-bonbon.  Les paroles de certains guerriers lancées sur le champ de bataille étaient du genre où on se demandait s'ils avaient le temps de penser à de telles phrases en plein milieu du champ de bataille.  Ça marche dans l'Iliade, mais aujourd'hui...  De plus, les libertés permises avec la trame originale me semblait empruntées plus qu'autre chose.  (Allo!  Cassandre et Pâris sont jumeaux!)  Certes, au travers, il y a eu un effort réel pour donner un peu plus de stature aux personnages féminins (entre autre Laodicé, très belle), mais étant donné le très grand nombre de personnages, ils ont peu de place pour se développer.   Même Hélène, qui est pourtant la source de tout et qui n'expliquera jamais vraiment pourquoi elle a quitté Mélénas.  Dans ce domaine, les dieux sont les mieux représentés, les plus réalistes: après tout, on en s'attend à rien de moins de la part de dieux de l'Olympe!  Le très grand nombre de guerriers grecs s'affrontant ont peu de personnalité distincte, ils sont tous habiles guerriers, forts et puissants et font des ravages parmi les rangs troyens.  À l'exception d'Ulysse et Nestor, ils ressemblent plus à des machines de guerre qu'à des rois.  Les interminables batailles avec leurs déclarations grandiloquentes entre les combattants occupent une très grand partie du récit, mais à un moment donné, c'est tellement répétitif...  J'ai lu plusieurs réinterprétations des mythes troyens et celle-ci n'est pas à la hauteur.  Elle aurait pu être beaucoup plus moderne, s'éloigner un peu de la manière de conter de la Grèce antique et prendre ainsi son envol.  C'est le mauvais mélange des niveaux de langage qui cale ce livre, le reste suit.

Ma note: 2/5

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