Salut!
Je l'ai déjà dit, je ne suis pas une lectrice qui boude son plaisir, je lis ce qui me plaît. Cependant, je dois parfois avouer que le discours des tenants du la-littérature-est-en-danger-de-mort! trouve un écho chez moi. Vraiment. Pas parce que les ventes de Marc Levy ou des Chevaliers d'Émeraude mettent la littérature en danger, ah ça non! Simplement à cause du phénomène des oeillères littéraires. Des gens qui ne lisent qu'une seule chose. Ça, ça me fait pas mal plus peur que de vendre 40 copies d'une oeuvre moyenne d'un auteur dit populaire. Parce que quand les gens perdent le goût d'explorer, ils perdent le goût de la découverte et passent à côté du meilleur en lecture. Je les vois défiler devant mon comptoir, bavant devant le nouveau titre de Patrick Senécal ou de (maux de coeur) Nora Roberts. Je suis moi-même une fan de certains auteurs, mais pas d'un seul, ah non ça, jamais!
Alors pourquoi UN seul auteur? Parce qu'on n'ose plus prendre de risques? Un client m'a dit l'autre jour qu'il ne lisait que du Patrick Senécal parce que comme ça, il est sûr de ne jamais être déçu. C'est négligé le fait que même d'aussi bons auteurs que Senécal ont leurs moins bons livres. C'est faux de croire que parce qu'un auteur a écrit un livre qui nous plaît, il va tout le temps écrire des choses que l'on va aimé. L'oeuvre d'un auteur ne se résume jamais à un seul livre, il peut en écrire des dizaines et avec eux, vivre des hauts et des bas. Tout simplement! Ce qui fait que je ne comprendrais jamais les gens qui se limitent à un auteur. J'ai déjà moi-même l'intégral de certains auteurs que j'aime, mais je n'ai pas lu qu'eux dans ma vie! Jamais!
Pourquoi se limiter à un auteur, ou à peine moins pire, à un genre? Parce que si certaines personnes adorent un auteur en particulier, d'autres ne liront que du policier, ou que des romans d'amour à l'eau de rose, ou que de la chick-lit. Bref, ils reprendront dans chacune de leurs lectures le même schéma. Ennuyant à mourir! Je dois être une rebelle littéraire dans l'âme, mais j'aime la variété et essayer du neuf. Parce que parfois le neuf, il devient comme une paire de bonnes vieilles pantoufles, quand on retrouve un auteur que l'on aime, on peut le redécouvrir en le connaissant déjà, tout simplement parce qu'il nous offre une nouvelle histoire. On le trompe avec d'autres, on va papilloter dans des genres qui ne sont pas le sien et ensuite, on rentre le soir et on ouvre la couverture d'un livre et on se dit, Salut mon ami! Je suis content de te retrouver!
Alors, il est où le problème? Je n'ai pas la réponse à cette question, je ne peux que m'en désoler. Pour moi la lecture est un plaisir, une découverte de tous les instants. La lecture est une aventure, une expédition sur des terres inconnues, même si on lit un roman qui pourrait se passer au coin de notre rue, on découvre des choses avec les livres que l'on lit. Si on lit tout le temps la même chose, on apprend pas. Tout simplement! En ouvrant un livre différent, on prend un risque: celui d'être renversé, d'adorer, de se délecter, de détester, de pleurer ou de rager. Il n'y a jamais rien de garanti avec les livres, sinon qu'il y a quelque chose dedans qui peut nous faire réagir, en positif ou en négatif. Et c'est en s'aventurant sur les terres inconnues de ce que l'on ne connaît pas que l'on peut découvrir au mieux. Rien ne sert évidemment de se forcer à lire des trucs que l'on déteste, mais de toujours lire la même chose, c'est manquer le meilleur de la lecture.
@+ Prospéryne
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