jeudi 28 février 2019

Chroniques sauvages: Teshkan de François Lapierre

Chroniques sauvages: Teshkan  François Lapierre  Glénat Québec  56 pages


Résumé:
Teshkan est un anishinabé du clan du cerf, clan paria parmi les siens suite à une vieille malédiction.  Jamais encore ils n'ont eu de contacts avec les blancs, d'après la volonté du chef du clan, grand-père de Teshkan.  Après sa mort, son fils envoie Teshkan chercher une robe noire, cherchant ainsi à briser la malédiction qui règne sur leur clan en changeant de religion.  Teshkan quitte donc son clan en plein hiver en quête d'une robe noire.  Mais depuis sa naissance, jamais rien ne s'est passé comme ça aurait dû l'être pour Teshkan.  Et cette mission ne fera pas exception.

Mon avis:
Souvent, je trouve que lire une BD est trop rapide, je la relis parce que j'ai enfilé les pages trop vite et j'ai manqué des éléments.  Ce n'est pas le cas de celle-ci.  C'est une BD juste au bon rythme, ni trop rapide, ni trop lente.  Elle repose presque entièrement sur le personnage de Teshkan, jeune anishinabé du clan du cerf, envoyé par son père dans une mission qui le trouble.  A-t-il raison d'obéir?  De nombreux rêves où son grand-père, farouchement opposé de son vivant à la venue des robes noires, lui parle, maintient le doute en lui.

Sauf que comme souvent par le passé, pour Teshkan, rien ne se passera comme il se doit.  En ce sens, c'est là que son aventure deviendra le plus intéressante, parce que l'auteur mêle habilement légendes amérindiennes et européennes, formant un tout auquel on ne s'attendrait pas.  La source de la malédiction du clan du cerf n'est pas là où on aurait pu le penser.  Le jeune Teshkan sera confronté à des monstres pires que ceux qui peuplaient ses cauchemars.

Les dessins sont incroyables.  La patte de l'auteur se sent depuis le début de l'album et traverse les frontières des cultures.  Elle reste présente autant chez les autochtones que chez les français qui croiseront la route de Teshkan.  Elle présente avec un égal talent l'univers riche de la tradition orale anishinabé et les côtés sombres de la colonisation.  Un dessin suffit souvent à nous faire comprendre beaucoup de choses.  Quand on dit qu'une image vaut milles mots?  Cette BD, dans certaines cases, en est la parfaite illustration.  Le découpage n'est pas très original, mais ce n'était pas nécessaire.  L'essentiel est dans les dessins.

À mettre entre toutes les mains des amateurs de BD, vraiment!

Ma note: 5/5

2 commentaires:

Venise a dit…

Un beau 5 sur 5 ! J'aime les personnes qui osent cette note. Quand on aime, on aime. Je ne l'ai pas encore lue. Ça viendra.

Prospéryne a dit…

Je n'ai jamais hésité à donner un 5 sur 5 à un livre qui le mérite! Si c'est un coup de coeur, c'est un coup de coeur!