Je me rappelle, durant mes années en librairie, à quel point les gens qui veulent offrir un livre en cadeau sont parfois idiot:
-Bonjour, je voudrais offrir un livre à un(e) ami(e)/un parent/un collègue/ce que vous voulez.
-Très bien, qu'est-ce qu'il/elle aime lire?
La plupart des gens avaient un embryon de réponse. La personne aime le polar, tel auteur, un livre sur les oiseaux, sur la Deuxième Guerre mondiale, etc. Cela me guidait en tant que libraire et la plupart des gens partaient satisfaits, mais il y avait ces quelques cas où la réponse était:
-Euh, je sais pas, moi, un livre?
La libraire essaie dans ses moments d'éviter à ses yeux d'aller faire un tour dans la stratosphère et d'expliquer.
«-Un livre, c'est comme un bon vin, un parfum, un bouquet de fleurs, une manucure. Il y a autant de possibilités que de gens capable de les apprécier. C'est de trouver le bon livre pour la bonne personne qui est l'art du libraire.
Pour ça, il faut que le libraire connaissent ses livres, connaissent leurs contenus, aillent au delà de ses goûts personnels. Les libraires ne peuvent pas tout lire, mais souvent, ils en savent un bout sur presque tous les livres en magasin. C'est leur travail, mais c'est aussi une passion, celle d'être capable de faire des liens entre les livres et les lecteurs.
Ensuite, ils doivent trouver ce qu'aime le lecteur. Des indices, des petits bouts, d'autres livres lus ou aimés, des idées, le libraire commence à partir de ça et fait des propositions, propositions qui évoluent selon les réactions et les commentaires de la personne qui veut offrir un livre. Ce n'est pas simple, ni facile à expédier. Ça demande de la recherche, du temps et des connaissances précises des deux côtés. Dans ce cas seulement, le bon choix peut survenir.
Toutefois, c'est délicat et ça demande du doigté. Si le lecteur aime le policier, il est fort possible qu'il adorera un bon polar scandinave, mais restera froid devant Louise Penny. Tous les sagas de fantasy ne sont pas si semblable que ça les unes des autres. Un livre de recettes d'accord, mais encore faut-il savoir si un livre de pâtes conviendra mieux qu'un livre sur les sushis. Et là-dedans, on risque toujours de se tromper.
Mettre un livre sous le sapin reste un art délicat, mais comme toutes les formes d'arts, quand c'est réussi, quel merveille de savoir que les yeux du lecteur brilleront de joie en déballant son livre et qu'il ou elle passera des heures de bonheur avec lui.»
OK, j'ai jamais dit ça à aucun de mes clients. Pressés comme ils le sont, ils se seraient enfui après la première phrase.
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J'en avais déjà entendu parlé, mais il me semblait que c'était trop beau pour être vrai, une rumeur, une chose tellement farfelue et fantaisiste que ça tenait plus du conte de fée que de la réalité. Mais c'est vrai. Archi-vrai, super vrai. En Islande, la veille de Noël, la tradition est d'offrir des livres et de... lire. On s'offre d'ailleurs beaucoup de livres en cadeau, une tradition datant de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Donc, vous voyez le portrait. Après un bon souper, la petite famille s'installe autour du sapin pour découvrir leurs nouveaux livres, s'extasier des bons choix (j'espère qu'ils ont d'aussi bons libraires en Islande qu'au Québec), avant de s'installer, tout le monde, sans doute avec des chocolats chauds ou des verres de vins pour les adultes et de plonger, chacun le nez dans leur livres...
Le Paradis...
Je ne sais pas pourquoi on a pas une telle tradition ici, je ne vois aucune raison. C'est une façon super simple et pourtant tellement brillante de partager l'amour de la lecture, d'encourager les auteurs et les éditeurs, de couper avec la continuité des jours et des fêtes, de prendre du temps... De laisser de côté cellulaire, télévision et ordinateur le temps de quelques heures. De prendre du temps pour lire alors que la plupart des lecteurs se plaignent de ne jamais en avoir assez.
Bref, je me demande vraiment quand je vois cette tradition pourquoi au juste ne suis-je pas islandaise...
@+ Mariane
Donc, vous voyez le portrait. Après un bon souper, la petite famille s'installe autour du sapin pour découvrir leurs nouveaux livres, s'extasier des bons choix (j'espère qu'ils ont d'aussi bons libraires en Islande qu'au Québec), avant de s'installer, tout le monde, sans doute avec des chocolats chauds ou des verres de vins pour les adultes et de plonger, chacun le nez dans leur livres...
Le Paradis...
Je ne sais pas pourquoi on a pas une telle tradition ici, je ne vois aucune raison. C'est une façon super simple et pourtant tellement brillante de partager l'amour de la lecture, d'encourager les auteurs et les éditeurs, de couper avec la continuité des jours et des fêtes, de prendre du temps... De laisser de côté cellulaire, télévision et ordinateur le temps de quelques heures. De prendre du temps pour lire alors que la plupart des lecteurs se plaignent de ne jamais en avoir assez.
Bref, je me demande vraiment quand je vois cette tradition pourquoi au juste ne suis-je pas islandaise...
@+ Mariane
4 commentaires:
Je sais pas non plus, mais je sais qu'à partir de cette année, je me fais Islandaise d'adoption! :p (Cela dit, j'ai de nombreux souvenirs d'après-midi du 25 décembre quand j'étais petite où tout le monde lisait chez moi. On étsit Islandais avec un peu de décalsge horsire! Lol!)
Pas chez moi, sans doute pour ça que ça me fait tant rêver. Bon Jolabokaflod Gen!
Quelle belle tradition islandaise! Merci pour le partage. Bonne et heureuse année livresque! (Chroniques sympathiques)
Bonne et heureuse année livresque à toi aussi!
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