lundi 17 août 2015

Marie-Didace de Germaine Guèvremont

Marie-Didace  Germaine Guèvremont  Bibilothèque québécoise  231 pages


Résumé:
Suite au départ aussi précipité qu'inexpliqué du Survenant, le Chenal-du-Moine retrouve lentement son équilibre.  Vite bouleversé pour Phonsine et Amable, car le père Didace se remarie avec une femme venue d'ailleurs, l'Acayenne.  Ce petit monde bouleversé sera le berceau de l'enfance de celle que l'on appellera Marie-Didace.

Mon avis:
Ok, je sais que des générations d'adolescents ont grincé des dents sur Le Survenant, mais personnellement, je ne peux m'empêcher de me délecter de l'écriture magnifique de Germaine Guèvremont.  Elle a une manière propre à elle de manier les mots, de les faire parler pour nous montrer à travers eux plus que ce que l'on pourrait penser au départ.  Elle maîtrise l'art du show don't tell que la plupart des écrivains cherchent, de même que la langue parlée d'un coin de pays qui sous sa plume, n'est ni vulgaire, ni commune, juste la manière de s'exprimer des gens, empreinte d'une certaine poésie on pourrait dire.  Donc, pour vous dire, j'aime beaucoup l'écriture de cette auteure, au demeurant peu prolifique: à peine deux romans publiés, mais quels romans!  Décrire de cette façon la vie paysanne, la vie de cette époque, dans ce village, faire de ses habitants, plein de leurs petites misères et de leurs grandes joies, avec leurs défauts et leurs qualités, des êtres que l'on pourrait aller voir au théâtre.  Faire des petits drames du quotidien de magnifique morceaux de littérature.  Je m'emporte, désolé!  Ok, côté de l'écriture, c'est magnifique.  Côté de l'histoire et bien, il faut le dire ce n'est pas un roman qui se dévore en une seule soirée.  Le charme de ce livre n'est pas là, mais bien dans la façon dont l'histoire est racontée.  Parce que les histoires racontées auraient pu se retrouver dans n'importe quel village du Québec.  Si le fameux Survenant survole le récit de son ombre, c'est plus la vie telle qu'elle continue après son départ qui est au centre de l'histoire, bien plus que lui-même.  On se concentre sur d'autres personnages, Phonsine d'abord, personnage magnifique et bien campé, ainsi que l'Acayenne.  La Marie-Didace du titre n'arrive qu'aux deux-tiers du livre, mais sert de ressort au dénouement final.  Une façon de montrer que la vie continue malgré tout et que même au Chenal-du-Moine, les temps changent.  Le temps est d'ailleurs la principale différence d'avec Le Survenant.  Si ce dernier ne s'écoulait que sur un peu plus d'une année, ici, on parle de plusieurs années, le temps de couvrir la petite enfance de la fillette.  Mais tout ça enveloppé d'une ouate de douceur portée par l'écriture de l'auteure.  Ok, je m'égare encore.  En conclusion: j'ai beaucoup aimé! ;)

Ma note: 4.75/5

2 commentaires:

Gen a dit…

Tu me fais penser que j'ai toujours "échappé" au Survenant (j'ai dû lire Maria Chapdelaine à la place... pas sûre que j'ai gagné au change!) et que je devrais le lire.

Prospéryne a dit…

Euh, non, tu n'as pas gagné au change... Vraiment pas! :P J'ai vraiment pas trippé sur Maria Chapdelaine!